RĂ©ponse(1 sur 3) : Quand on regarde ses paroles , sa correspondance , le MĂ©morial de Saint HĂ©lĂšne et qu'on lit Chateaubriand , on comprend qu'il n'a cessĂ© de rester "Corse de coeur" toute sa vie . Il a parfois eu mĂȘme des paroles trĂšs dures contre la France mĂ©tropolitaine . Mais n'est-ce pas le
Les gardiens de NapolĂ©onLe 8 juillet 1817, le comte Balmain envoie, comme dâhabitude, un rapport au comte de Nesselrode concernant, cette fois, lâarrivĂ©e du navire Conqueror » "Le 1er bataillon du 66e dâinfanterie est arrivĂ© il y a quinze jours Ă Sainte-HĂ©lĂšne pour y relever le 2e bataillon dâinfanterie. 1 »Rapport de Balmain 1 Lors de lâarrivĂ©e de lâEmpereur Ă Sainte-HĂ©lĂšne, on y comptait que cinq cents Blancs, y compris la garnison, composĂ©e dâun bataillon dâinfanterie fort de cent soixante hommes, et dâune compagnie dâartillerie au service de la Compagnie des Indes. Le nombre des esclaves Ă©tait dâenviron trois cents NĂšgres, neuf cents Chinois ou Lascars ; ces derniers avaient Ă©tĂ© importĂ©s pour le service spĂ©cial de Longwood. La garnison sâĂ©levait, pour la garde de lâEmpereur, Ă plusieurs milliers dâhommes, Ă savoir le bataillon dâinfanterie et lâartillerie de la Compagnie des Indes, deux rĂ©giments dâinfanterie du roi, un escadron de dragons, un dĂ©tachement de mineurs, sapeurs et ouvriers du gĂ©nie, et une compagnie dâartillerie royale, plus onze bĂątiments de guerre ayant Ă bord garnison de soldats de marine. La dĂ©pense de la garde et de lâentretien de lâEmpereur coĂ»tait au gouvernement anglais huit millions de francs par an, sans compter les dĂ©penses extraordinaires nĂ©cessitĂ©es par les besoins dâune garnison si disproportionnĂ©e aux ressources du sol. » Merci Ă Diana Balmain, Sainte-HĂ©lĂšne, 29 juin 1816. Toute entreprise du dehors contre cette Ăźle serait en pure perte â je crois pouvoir lâassurer dĂšs Ă prĂ©sent. La nature y a mis les premiers et les plus grands obstacles, et le gouvernement anglais ne cesse dây ajouter des moyens de dĂ©fense, dont la plupart mĂȘme paraissent inutiles. Trois rĂ©giments dâinfanterie, cinq compagnies dâartillerie, un dĂ©tachement de dragons pour le service dâun Ă©tat-major assez considĂ©rable forment le gros de la garnison. Deux frĂ©gates, dont lâune de cinquante piĂšces, quelques brigs et chaloupes gardent la mer, Le nombre des canons disposĂ©s sur les cĂŽtes et dans lâintĂ©rieur du pays est effrayant. âŠ.Cet Ă©tat de chose a privĂ© Sainte-HĂ©lĂšne dâun grand moyen dâexistence la pĂȘche. Elle ne se fait maintenant que le jour, et le poisson devient aussi rare que la viande fraĂźche. Je ne veux pas, Monsieur le comte, hasarder une opinion sur toutes ces mesures de sĂ»retĂ© rĂ©elle. Une Ăźle dĂ©tachĂ©e du reste de la terre, oĂč lâon nâentre que dâun seul cĂŽtĂ©, oĂč les rochers sont entassĂ©s les uns sur les autres et forment des prĂ©cipices Ă chaque pas, pourrait, ce me semble, ĂȘtre gardĂ©e par un mode plus simple, et Ă beaucoup moins de frais. Merci Ă Diana 1820 - Sainte-HĂ©lĂšne, Octave Aubry L'Ăźle semblait oublier l'existence des Français. On disait seulement aux voyageurs de passage que lĂ -haut, sur cette plate-forme entourĂ©e d'abĂźmes oĂč, entre deux coulĂ©es de soleil dansaient des brouillards, un prisonnier vivait derriĂšre ses murs de gazon et ses feuillages avec ses derniers serviteurs. Et ces marins, ces magistrats, qui, de l'ExtrĂȘme-Orient retournaient vers les hĂąvres de l'Europe, y portaient leur surprise que, pour garder ce captif sans espĂ©rance, il fallĂ»t tant de soldats, de navires et de canons. Voyez aussi, dans les documents - les prĂ©cautions prises contre l'Ă©vasion. - la proclamation de Hudson Lowe - juin 1816. - Bathurst et le budget de Longwood - les suites, en 1817. NapolĂ©on LES ESPOIRS DE NAPOLĂON A SAINTE HELENE - MĂ©decin GĂ©nĂ©ral R. BRICE - 1938 Merci Ă Diana AVANT-PROPOS. On croit gĂ©nĂ©ralement que NapolĂ©on supporta la captivitĂ© de Sainte-HĂ©lĂšne parce quâil lâestimait utile Ă la cause de son fils. Cette opinion se fonde sur un propos rapportĂ© dans le MĂ©morial Il nây a que son martyre qui puisse rendre la couronne Ă ma dynastie ». Ces paroles nâĂ©taient que de surface. NapolĂ©on ne sâest jamais rĂ©signĂ©. Selon la loi commune aux prisonniers, il aspirait ardemment Ă la libertĂ©. Câest sur ces espoirs de dĂ©livrance que lâhistorien doit braquer son objectif sâil veut donner une image exacte du captif des Anglais. Le problĂšme de la dĂ©livrance comportait diverses solutions une amnistie politique, une Ă©vasion ou un enlĂšvement. Les ennemis du vaincu se refusaient Ă toute indulgence. Les plans dâĂ©vasion ne servirent quâĂ alimenter des conversations sur lesquelles planait lâennui. Les coups de main que projetĂšrent dâanciens soldats avortĂšrent avant de pouvoir ĂȘtre tentĂ©s. Au cours de la captivitĂ© de Sainte-HĂ©lĂšne, les Ă©vĂ©nements sont menus, et, en apparence, anodins. Lâaction se dĂ©veloppe en profondeur; derriĂšre le conflit des caractĂšres se livre une bataille souterraine oĂč sâentrechoquent les dĂ©sirs, les espoirs, les craintes, la lĂąchetĂ©, les convoitises, lâambition et la haine. Celui qui fut le dieu de la guerre, le Potentat qui dictait ses ordres Ă lâEurope nâest plus quâun homme. DĂ©primĂ© par le malheur, il ne reprit courage de vivre que pour ĂȘtre assailli par la maladie Ă laquelle il succomba. Lâhistoire de NapolĂ©on prisonnier appartient aux psychologues et aux mĂ©decins. » PhotographiĂ© au musĂ©e de l'Ăźle d'Aix L'Empereur face Ă ses gardiens. Rester Empereur! Les espoirs de NapolĂ©on Ă Sainte-HĂ©lĂšne -p 82 - MĂ©decin GĂ©nĂ©ral R. BRICE - 1938 "Puisque les Anglais le ramenaient au simple rang de gĂ©nĂ©ral, il allait dĂ©sormais se comporter en empereur. Foin de la simplicitĂ© et de la bonhomie! Il ne recevrait plus de visites; il accorderait des audiences. Personne ne parviendrait jusqu'Ă lui s'il ne se pliait aux rĂšgles d'un protocole aussi strict que celui des palais impĂ©riaux. Jamais il ne correspondrait lui-mĂȘme avec quiconque ne serait pas son Ă©gal c'est-Ă -dire monarque ou chef d'Ătat. Il ne formulerait de rĂ©clamation, ne consentirait une autorisation, n'opposerait de refus que par l'intermĂ©diaire de son Grand MarĂ©chal ou de ses gĂ©nĂ©raux. " ... "Il exigea d'eux les mĂȘmes Ă©gards que lorsqu'il Ă©tait sur le trĂŽne des Tuileries. Contre ceux qui auraient Ă©tĂ© tentĂ©s de le traiter trop familiĂšrement, il opposa les barriĂšres de l'Ă©tiquette . Nul ne fut admis Ă pĂ©nĂ©trer auprĂšs de lui sans y voir Ă©tĂ© conviĂ© ou sans l'avoir sollicitĂ©; nul ne fut introduit s'il n'Ă©tait en grande tenue de gĂ©nĂ©ral ou de chambellan; nul ne put, sans sa permission, s'asseoir en sa prĂ©sence. " Octave Aubry, "La captivitĂ© de NapolĂ©on" , p 111. "Il ne lui importe que de sauvegarder sa dignitĂ©, son titre. Puisqu'on lui dĂ©nie ce titre, proclamĂ© par un pape et qui depuis dix ans s'Ă©tale dans les protocoles europĂ©ens, puisqu'on prĂ©tend le traiter en gĂ©nĂ©ral rebelle, il a rĂ©solu d'imposer dans les faits, par la seule attitude, sa qualitĂ© de souverain. On espĂšre en vain le rĂ©duire au nom de Bonaparte, il sera pour tous, en toute occasion et jusqu'Ă son dernier souffle, l'empereur NapolĂ©on. " L'affaire de l'argenterie - 1816 L'affaire de l'argenterie tire son origine des instructions de Bathurst relatives aux dĂ©penses de Longwood "Diminuer fortement les dĂ©penses de la table et de la maison du prisonnier, de telle sorte qu'elles ne dĂ©passent pas 8 000 livres [192 000 francs] par an, en y comprenant les vins et l'extraordinaire, de quelque genre que ce soit. Dans le cas oĂč le gĂ©nĂ©ral se plaindrait des retranchements que pourraient occasionner cette modification, il vous sera loisible de lui permettre tout le superflu qu'il dĂ©sirera, pourvu qu'il fournisse les fonds nĂ©cessaires pour couvrir les dĂ©penses au-delĂ de 8 000 livres. D'aprĂšs ce que j'ai appris, les moyens pĂ©cuniaires ne lui manquent pas." Or les dĂ©penses pour l'annĂ©e 1816, au mois de juillet, approchaient dĂ©jĂ les 20 000 livres 480 000 francs. Gaspillages Ă grande Ă©chelle, volontĂ© de maintenir Ă Longwood un certain train de vie, trafics, prix consĂ©quents exigĂ©s par Balcombe et ses commis, mauvaises conditions de conservation de la nourriture entraĂźnant d'inĂ©vitables pertes expliquaient largement de pareils chiffres. Lowe prit acte des ordres du ministĂšre et en avertit NapolĂ©on par l'intermĂ©diaire de Montholon et de Bertrand. L'accueil fut on ne peut plus froid mais pas parce que NapolĂ©on Ă©tait incapable de fournir les fonds nĂ©cessaires. L'Empereur disposait en effet de sommes Ă©normes en Europe, notamment par exemple auprĂšs du banquier Laffitte chez qui il possĂ©dait pas moins de quatre millions de francs et on pourrait poursuivre la liste des fonds susceptibles de servir aux dĂ©penses de Longwood. NapolĂ©on affirma ĂȘtre d'accord pour puiser dans cette manne mais Ă la condition que la correspondance nĂ©cessaire aux transactions futures ne soit pas sujette Ă la surveillance de Lowe. Pour le gouverneur, il Ă©tait bien sĂ»r hors de question que l'Empereur entretienne des relations avec l'Europe sans qu'il puisse avoir un regard sur la nature exacte des Ă©changes. C'Ă©tait l'impasse. De son cĂŽtĂ©, Lowe prit sur lui d'Ă©lever la valeur maximale des dĂ©penses Ă 12 000 livres 288 000 francs ; ce qui correspondait d'ailleurs Ă son propre traitement, pendant que NapolĂ©on acceptait de rĂ©duire le nombre des domestiques anglais, de diminuer la consommation de vin ; mais refusait de toucher aux dĂ©penses concernant les vivres et Ă©crivait "S'il apparaĂźt absolument nĂ©cessaire de restreindre les dĂ©penses pour la table, l'Empereur vendra une partie de sa vaisselle." Lowe campant sur ses positions, NapolĂ©on fit exĂ©cuter sa menace. La manĆuvre Ă©tait ici toute diplomatique. Il s'agissait d'indigner l'opinion europĂ©enne et exciter la pitiĂ©, avec au final l'espoir du retour sur le vieux continent. Le 10 octobre, O'Meara avertissait "Il espĂšre inspirer de la haine pour le gouverneur, en disant qu'il a Ă©tĂ© obligĂ© de vendre sa vaisselle plate pour ne pas mourir de faim ; il me l'a dit lui-mĂȘme que tel Ă©tait son but." Le 15 octobre, aprĂšs avoir pris soin de limer les armes et d'ĂŽter les aigles, 952 onces furent brisĂ©s et vendus. Deux autres ventes suivirent le 15 novembre 1 227 onces et le 30 dĂ©cembre 1816 2 048 onces. Le sacrifice de la vaisselle rapporta 25 577 francs. En vĂ©ritĂ©, Cipriani n'avait brisĂ© qu'une partie de l'argenterie. Le restant fut gardĂ© pour le service de l'Empereur, Montholon, afin que la manĆuvre fĂ»t plus crĂ©dible, achetant Ă Jamestown un service en mauvaise faĂŻence. Si le stratagĂšme ne permit par le retour de l'exilĂ© de Sainte-HĂ©lĂšne en Europe, le bris de la vaisselle avait tout de mĂȘme fait grand bruit. Ainsi, Bathurst approuva finalement l'initiative de Lowe concernant les 12 000 livres de dĂ©penses, l'autorisa Ă faire toutes dĂ©penses supplĂ©mentaires jugĂ©es nĂ©cessaires et Ă laisser NapolĂ©on envoyer une lettre scellĂ©e Ă un banquier afin d'obtenir l'envoi de fonds. Ce dernier point parut trop dangereux Ă Lowe qui se garda bien d'en informer l'Empereur. Les problĂšmes de financement furent finalement rĂ©glĂ©s par l'envoi clandestin par NapolĂ©on d'ordres par lesquels le compte de Bertrand fut crĂ©ditĂ© de 120 000 francs annuels ; ce qui permit Ă ce dernier de tirer chaque mois 10 000 francs. Cyril Drouet On m'observe - je me cache. - Sainte-HĂ©lĂšne, Octave Aubry, Une fantaisie de NapolĂ©on avait fort alarmĂ© Lowe. Etant dans son jardin en jaquette de toile et chapeau de paille un matin de mai, il avait montĂ© Ă cheval sans changer de costume et, suivi dâArchambault, fait un temps de galop en direction de Deadwood. Par instants il sâarrĂȘtait et, lorgnette en main, regardait le paysage. Cette Ă©trange sortie inquiĂ©ta Lowe. Quand il lâapprit, lâEmpereur sâamusa Ă faire endosser des vĂȘtements pareils Ă lâabbĂ© Vignali qui avait Ă peu prĂšs sa taille, et il lui recommanda dâaller Ă cheval Ă travers le plateau, accompagnĂ© dâun piqueur, assez vite pour quâon ne pĂ»t le reconnaĂźtre et quâon crĂ»t quâil Ă©tait NapolĂ©on, dâautant quâil prendrait soin, par moments, dâobserver comme lâEmpereur les environs Ă la lunette. Vignali obĂ©it avec adresse. Lâofficier de surveillance Luytens qui lâĂ©piait sây trompa et ne reconnut quâensuite son erreur. Plantation House en trembla. Reade, Gorrequer, Lowe coururent Ă Longwood. Luytens fut tancĂ© dâimportance. NapolĂ©on, pensait Lowe, en dressant lâabbĂ© Ă le personnifier au dehors tandis quâil demeurait chez lui, prĂ©parait sa fuite. Vignali paraderait Ă cheval en pleine vue des Anglais alors que le prisonnier aurait dĂ©jĂ gagnĂ© quelque coin secret oĂč il attendrait le dĂ©barquement de ses libĂ©rateurs. Cette plaisanterie, Ă laquelle NapolĂ©on ne donnait aucune importance, coĂ»ta Ă Lowe le sommeil de bien des nuits. L'entourage de NapolĂ©on. Un exilĂ© bien entourĂ© Merci Ă Fulub A Sainte HĂ©lĂšne, NapolĂ©on tient Ă conserver une certaine Ă©tiquette, ce qui a le don d'exaspĂ©rer les anglais. Outre ALI, qui occupe les fonctions de valet de chambre et de copiste, sont attachĂ©s au service de NapolĂ©on MARCHAND, en qualitĂ© de premier valet de chambre, le suisse NOVERRAZ, valet de chambre, et le corse SANTINI, huissier. Pour la livrĂ©e sont prĂ©vus deux piqueurs ARCHAMBAULT, cadet, ainsi que GENTILLY, valet de pied. Pour la bouche officient CIPRIANI, maĂźtre d'hĂŽtel, PIERRON,officier, LEPAGE, cuisinier et ROUSSEAU,argentier. A Longwood, ALI gĂšre la bibliothĂšque de l'Empereur. C'est lui qui recopie les notes trop gribouillĂ©es de LAS CASES celui ci souffre d'une mauvaise vue consignant les paroles de NapolĂ©on. LOUIS MARCHAND veille Ă tout et surtout Ă la santĂ© de l'Empereur. Servant d'infirmier, s'occupant de la toilette, des vĂȘtements et de la nourriture, il est aussi lecteur, copiste et secrĂ©taire, comme Ali. DĂšs 1817, inquiet de l'Ă©tat de santĂ© de NapolĂ©on dĂ©chu, il Ă©crit "La santĂ© de l'Empereur s'altĂ©ra visiblement et une grande force morale seulement lui faisait supporter les ennuis de la captivitĂ©". Efficace, profondĂ©ment dĂ©vouĂ© "Les services qu'il m'a rendus sont ceux d'un ami" Ă©crira NapolĂ©on dans son testament. Comte de Balmain â LE PRISONNIER DE SAINTE-HĂLĂNE â ArlĂ©a Paris juin 2006 On dit Ă Sainte-HĂ©lĂšne que ce sont les entours de Bonaparte qui, par leurs scĂšnes et les rapports quâils lui font, influent sur son humeur et sa conduite en gĂ©nĂ©ral. Cela me paraĂźt douteux. Ce quâil y a de sĂ»r, câest que tous les Français se haĂŻssent cordialement. Chacun veut ĂȘtre le favori du maĂźtre et vise Ă la direction des grandes affaires de Longwood. De lĂ naissent, entre eux, des scĂšnes dâun ridicule achevĂ©. Montholon, chargĂ© de lâextĂ©rieur du palais, envie Ă Bertrand sa partie de lâintĂ©rieur. Gourgaud, las de parader en sa qualitĂ© dâaide de camp gĂ©nĂ©ral dans une antichambre, voit avec dĂ©plaisir les occupations plus sensĂ©es de Las Cases. Celui-ci, pour ne lui cĂ©der en rien, sâessaie, aux heures de promenades, Ă dompter un cheval ; une taille de nain, un air gauche et patelin ne le dĂ©goĂ»tent pas de cet exercice. Il se casserait le cou plutĂŽt que dây renoncer. Câest en sâaveuglant ainsi sur leur position que ces malheureux exilĂ©s, quâon estimerait sâils avaient un esprit de corps, deviennent la risĂ©e de tout le monde. Bertrand est un homme faible et bon, toujours triste et souvent dĂ©solĂ©. Sa femme lâa vivement pressĂ© de sâĂ©tablir en Angleterre pour se rapprocher de Paris. SubjuguĂ© par Bonaparte, il nâa pu se dĂ©cider Ă quitter Sainte-HĂ©lĂšne. Montholon nâest quâun pauvre sujet ; il sâest embarquĂ© Ă Rochefort avec son maĂźtre moins par attachement et reconnaissance que parce quâil Ă©tait perdu de dettes en France. Ă Longwood, il se croit un personnage, et passe pour un menteur dĂ©terminĂ©. Gourgaud, neveu de Dugazon, le comĂ©dien, est un officier de fortune, brave et fanfaron. Il ne se mĂȘle pas dâintrigues, mais est tapageur, fat et suffisant. Câest tout ce quâon peut en dire. Las Cases a fait Ă Bonaparte le sacrifice de sa libertĂ© sans y ĂȘtre engagĂ© pour un motif dâintĂ©rĂȘt. Ce ne fut en lui quâun mouvement de gĂ©nĂ©rositĂ© ; peut-ĂȘtre aussi le dĂ©sir de laisser Ă sa postĂ©ritĂ© une histoire exacte et dĂ©taillĂ©e de son hĂ©ros. Il y a quelques inconsĂ©quences dans sa conduite, mais cela est rachetĂ© par un mĂ©rite rĂ©el et des talents. Piontowski Ă©tait simple lancier polonais Ă lâĂźle dâElbe. NapolĂ©on pour rĂ©compenser sa fidĂ©litĂ©, le fit capitaine, officier dâordonnance et chevalier de la LĂ©gion dâhonneur. Câest un garçon fort doux, dont personne ne se plaint ; on le traite Ă Longwood avec mĂ©pris. Je ne conçois pas ce qui a pu le dĂ©terminer Ă sâexpatrier. OâMeara est lâagent secret de sir Hudson Lowe Ă Longwood. Ce mĂ©decin est un homme adroit et circonspect. Il informe Bonaparte de ce qui se fait dans lâĂźle pour avoir accĂšs auprĂšs de lui. En mĂȘme temps, il tient registre de ses moindres actions et paroles sans en avoir lâair ; il se fourre partout, et câest par lui quâon apprend une infinitĂ© de dĂ©tails qui intĂ©ressent plus ou moins la surveillance. Poppleton est un capitaine du 53e rĂ©giment dâinfanterie commis Ă Longwood pour y rĂ©pondre de Bonaparte. Il est logĂ© prĂšs de lui. Il le voit dâobligation tous les jours. Il en donne matin et soir des nouvelles par signaux au gouverneur, et, si Bonaparte passe son enceinte, Poppleton le suit et ne le perd plus de vue. Ce pauvre homme, qui ne sait que la guerre et nâa aucune idĂ©e des convenances, est la bĂȘte dâaversion de tous les prisonniers français. » Merci Ă Diana Montholon, RĂ©cit de la captivitĂ© de Sainte-HĂ©lĂšne, Avant de quitter Longwood en juillet 1817, le capitaine Poppleton reçut cependant une lettre du grand marĂ©chal, qui lui remit de la part de lâEmpereur une tabatiĂšre en tĂ©moignage de satisfaction de son service Ă Longwood comme officier dâordonnance. Cette fonction Ă©quivalait Ă celle de commandant de place. Le capitaine reçut aussi quelques bijoux en prĂ©sent pour Mme Poppleton. Merci Ă Diana Anecdotes de la vie quotidienne. Les dictĂ©es de NapolĂ©on. Nous vivrons du passé» DictĂ©e Ă Las Cases de William Quiller Orchadson merci Ă Fortune Comment en est venue l'idĂ©e... Extrait de Bordonove, NapolĂ©on vers Sainte-HĂ©lĂšne - Ă bord du Bellerophon, p 147-149. NapolĂ©on ne trouvait d'apaisement et de consolation qu'auprĂšs de Las Cases. Hier encore presque un inconnu, mais si cultivĂ©, si prĂ©venant et rempli d'une telle bonne volontĂ©, qu'il recherchait de plus en plus sa compagnie. Las Cases Ă©tait aussi son aĂźnĂ© d'un an; une existence traversĂ©e de revers lui avait donnĂ© de l'expĂ©rience et l'Ăąge attĂ©nuait ses ardeurs. NapolĂ©on lui avait demandĂ© un soir, avec cette timiditĂ© qu'il savait avoir et qui Ă©tait comme la pudeur d'une amitiĂ© naissante, s'il accepterait de le suivre en exil. Las Cases avait rĂ©pondu Sire, en quittant Paris pour vous suivre, j'ai sautĂ© Ă pieds joints sur toutes les chances, celle de Sainte-HĂ©lĂšne n'a rien qui doive la faire excepter⊠âŠ" DĂšs lors comment s'Ă©tonner que, non seulement Las Cases fĂ»t dĂ©signĂ© des tout premiers, mais que l'Empereur le fĂźt appeler chaque fois qu'il avait envie de converser calmement. "Sire, le poĂšte, le philosophe ont dit que c'est un spectacle digne des dieux que de voir l'homme aux prises avec l'infortune! Les revers et la constance ont aussi leur gloire! Un aussi noble et grand caractĂšre que le vĂŽtre ne peut s'abaisser au niveau des Ăąmes les plus vulgaires. Vous qui nous avez gouvernĂ©s avec tant de gloire, fait l'admiration et le destin du monde, vous ne pouvez finir comme un joueur au dĂ©sespoir ou comme un amant trompĂ©. Que deviendront ceux qui croyaient, qui espĂ©raient en vous? Abandonnerez-vous sans retour un champ libre Ă vos ennemis? L'extrĂȘme dĂ©sir que ceux-ci en font Ă©clater ne suffit-il pas Ă vous dĂ©cider Ă la rĂ©sistance? D'ailleurs, qui connaĂźt les secrets du temps? Qui oserait affirmer l'avenir? Que ne pourrait amener le simple changement d'un ministĂšre, la mort d'un prince, celle d'un de ses confidents, la plus lĂ©gĂšre passion, la plus petite querelleâŠ" Las Cases s'exprimait avec aisance, non sans grandiloquence parfois, Ă©tant de son Ă©poque! En tout cas, ce sont les paroles mĂȘmes qu'il s'attribue dans le MĂ©morial. Mais, en supposant qu'il les ait un peu arrangĂ©es, trĂšs certainement il dĂ©veloppa la plupart de ces arguments. Certaines de vos paroles ont leur intĂ©rĂȘt, dit l'Empereur. Mais que pourrions-nous faire dans ce lieu perdu? - Sire, nous vivrons du passĂ©; il a de quoi nous satisfaire. Ne jouissons-nous pas de la vie de CĂ©sar, de celle d'Alexandre? Nous possĂ©derons mieux, vous vous relirez. Sire!" Ah! Le flatteur, l'habile courtisan! Ce ne sera pas sans motif que ses compagnons le surnommeront bientĂŽt l'Extase! Mais enfin, l'essentiel venait d'ĂȘtre dit, la menue graine Ă©tait semĂ©e de ce qui deviendrait l'unique raison de vivre de l'Empereur et son dernier baume l'Ćuvre immense des dictĂ©es de Sainte- HĂ©lĂšne! Eh bien! dit-il sans grande conviction, nous Ă©crirons nos MĂ©moires. Oui, il faudra travailler; LE TRAVAIL AUSSI EST LA FAUX DU TEMPS. AprĂšs tout, on doit remplir ses destinĂ©es, c'est aussi ma grande doctrine. Eh bien! Que les miennes s'accomplissent!âŠ" ChĂȘne en face des trois petits escaliers menant Ă la salle de billard cĂŽtĂ© jardin sous lequel NapolĂ©on dictait - ici au jeune Las Cases dessin de Chasselas Merci Ă BBea pour le document et la photographie. Les Ă©crits en question le MĂ©morial de Las Cases, le journal de Gourgaud, les Cahiers de Bertrand, les MĂ©moires de Marchand, l'histoire de la captivitĂ©, de Montholon NapolĂ©on ne connaissait pas le contenu du MĂ©morial de Las Cases, ne l'ayant pas lu. Alors que, concernant les MĂ©moires qu'il dictait Ă ses officiers, elles furent dĂ»ment lues relues et corrigĂ©es et transcrites par Ali. Ces mĂ©moires furent publiĂ©es en 1823 sous le titre MĂ©moires pour servir Ă l'histoire de France sous NapolĂ©on, Ă©crits Ă Sainte HĂ©lĂšne par les gĂ©nĂ©raux qui ont partagĂ© sa captivitĂ©. A part ces Ă©crits, certains acteurs de la captivitĂ© ont laissĂ© leur tĂ©moignage personnel. Ces tĂ©moignages ne furent bien entendu pas faits sous la dictĂ©e impĂ©riale, ni mĂȘme pour certains Ă©crits lors de la captivitĂ©, et ne sont donc pas exempts d'erreurs, surtout s'ils furent mis en forme plusieurs annĂ©es aprĂšs les faits. Albertuk La vie sociale Voici ce qu'en dit Joseph de Mougins-Roquefort dans son ouvrage "NapolĂ©on prisonnier vu par les Anglais". "L'Empereur invitait volontiers Ă venir le voir ou mĂȘme Ă s'asseoir Ă sa table les habitants de l'Ăźle, officiels, particuliers, marins ou soldats, qui lui Ă©taient sympathiques et dont il apprĂ©ciait la compagnie pour leurs maniĂšres civiles et pour la dĂ©fĂ©rence qu'ils lui tĂ©moignaient. Les audiences se dĂ©roulaient dans le salon de Longwood, parfois dans le jardin, aprĂšs que les visiteurs avaient attendu, dans la salle de billard, leur convocation. NapolĂ©on questionnait beaucoup, Ă©coutait Ă peine les rĂ©ponses, et se plaisait parfois Ă Ă©gayer l'entrevue par quelques saillies qui avaient un certain succĂšs. Assez nombreuses au dĂ©but de la captivitĂ©, les visites, soit qu'elles fussent contrariĂ©es par Lowe, soit que vers la fin de sa longue Ă©preuve, l'Empereur, souffrant et dĂ©sabusĂ© , n'en attendit plus rien de bon, se rarĂ©fiĂšrent bientĂŽt, puis cessĂšrent presque complĂštement. La liste complĂšte des visiteurs de Longwood a Ă©tĂ© dressĂ©e par le docteur A. Chaplin. On y retrouve plusieurs fois les mĂȘmes noms de ceux, trĂšs rares, qu'on pourrait appeler les "favoris" de l'Empereur; mais l'ensemble ne constitue pas une bien longue nomenclature." Parmi les autochtones, on peut citer entre autres, le colonel Wilks qui rĂ©sidait Ă Sainte-HĂ©lĂšne depuis deux ans et y reprĂ©sentait la Compagnie des Indes; Mr Thomas H. Brooke qui exerçait dans l'Ăźle les fonctions de SecrĂ©taire du conseil, puis qui devint gouverneur intĂ©rimaire. Le major Hodson qui occupait dans la magistrature locale les fonctions de juge-avocat et qui devait son grade Ă ses fonctions dans la milice de Sainte-HĂ©lĂšne. Le RĂ©vĂ©rend Vernon qui baptisa la petite HĂ©lĂšne de Montholon, nĂ©e le 18 juin 1816 et le petit Arthur Bertrand, nĂ© le 17 janvier 1817 et qui officia aux obsĂšques de Cipriani, le 26 fĂ©vrier 1818. On peut Ă©galement signaler que lors de ses excursions dans l'ĂŻle, notamment Ă Mount Pleasant, NapolĂ©on eut des contacts avec la population locale. Voyez Ă ce sujet la visite Ă William Doveton Merci Ă Joker Les vivres FrĂ©dĂ©ric Masson "Autour de Sainte-HĂ©lĂšne". Pour les vivres, peu ou point de lĂ©gumes du pays; le peu qu'on en cultivait Ă©tait dĂ©vorĂ© par les rats ou brĂ»lĂ©s par le soleil. Toute la viande, boeuf, veau et mouton, arrivait sur pied du BrĂ©sil ou du Cap de Bonne-EspĂ©rance, aprĂšs trois semaines ou un mois de navigation; les meilleurs morceaux Ă©taient prĂ©levĂ©s pour le gouverneur, dont la table Ă©tait supĂ©rieurement servie. Une seule ressource, le porc, de race chinoise, excellent en cĂŽtelettes, en boudins et en saucisses. Pour la basse-cour, poulets, dindons et oies Ă©taient aussi maigres que les boeufs, veaux et moutons, sans les mĂȘmes raisons, et on ne parvenait pas Ă les engraisser. TrĂšs peu de gibier, quelques perdrix rouges, si Gourgaud, Piontkowski ou Santini arrivaient Ă en tuer, mais cette rĂ©serve vite usĂ©e, et plus de chasseur aprĂšs leur dĂ©part. Un faisan faisait Ă©vĂ©nement mais il n'y en avait que pour le gouverneur. Aucun des bons poissons d'Europe ni huĂźtres, ni coquillages, ni homards, ni Ă©crevisses; seulement un poisson que les Français appelaient bonne femme, et un autre, trĂšs long et mince, qu'ils nommaient anguille; des petits maquereaux secs et de mauvais goĂ»t; tout le reste, en gros poisson, comparable Ă du chien de mer. Point de fruits du sol les oranges et les citrons mĂ»rissent mal; les abricots et le raisin sans saveur; des bananes seulement qui, marinĂ©es dans du rhum, servaient Ă des entremets de friture. Des poires et des pommes arrivaient du Cap, mais elles Ă©taient de mauvais goĂ»t. La farine, de deux sortes, Ă©galement mauvaises celle qui venait d'Europe gardant le goĂ»t Ă©chauffĂ© qu'elle avait pris pendant la traversĂ©e; celle qui venait du Cap, moulue sous de mauvaises meules, croquant sous la dent Ă cause du sable qu'elle contenait. Le pain par suite Ă©tait dĂ©testable. [...] Tout ce qui arrive d'Europe sent le vieux, aprĂšs des mois de navigation; macaroni, fromage de Parmesan, beurre surtout, malgrĂ© qu'il soit salĂ©; il faut, pour le rendre mangeable, le laver Ă plusieurs reprises et l'Ă©ponger. Les truffes et les champignons arrivent entiĂšrement usĂ©s dans des bouteilles de conserve; point de glace, par suite impossibilitĂ© de conserver la viande, qu'on fournit pour trois ou quatre jours et dont, gĂ©nĂ©ralement, un tiers est pourri; impossibilitĂ© ou presque de faire des gelĂ©es d'entrĂ©es et d'entremets et de la cuisine. Chautar l'auteur des MĂ©moires de Santini "...Le linge mĂȘme lui Ă©tait fourni avec une rĂ©serve telle, qu'il fut souvent forcĂ© de prendre ses repas sans nappe ni serviette...Et quels repas ! Des vivres constamment avariĂ©s, des vins aigris, de l'eau saumĂątre; et encore tout cela en si petite quantitĂ©, que la nourriture aurait constamment manquĂ© Ă l'Empereur si Santini voyant que son maĂźtre n'avait pas de quoi dĂźner, n'Ă©tait allĂ© voler des petits cochons de lait et des moutons sauvages, appartenant Ă la Compagnie des Indes..." Santini allait souvent au Mont-aux-chĂšvres pour chasser la tourterelle, petit plus lorsqu'il ne revenait pas bredouille. Merci Ă DianaVoyez aussi l'article du Docteur CabanĂšs et le livre de comptes de Pierron et suivantes, de janvier 1818 au 5 mai 1821, ainsi qu'un article d'une revue de mĂ©decine qui commente ces achats en fonction de l'Ă©volution de la maladie de l'Empereur. Les cuisiniers Principale source Autour de Sainte-HĂ©lĂšne, FrĂ©dĂ©ric Masson. Le fourneau Ă©tait d'une construction rudimentaire et ne se chauffait qu'au charbon de terre, ce qui causait au cuisinier des maux de tĂȘte insupportables; point de bois pour un vieux four Ă la française, et par lĂ des difficultĂ©s infinies pour la pĂątisserie. Point de rĂ©tameurs dans l'Ăźle et des casseroles qui manquaient d'empoisonner toute la colonie des organisations rudimentaires et qu'on ne pouvait amĂ©liorer faute d'ouvriers compĂ©tents. p248 Voici le constat complet sur les cuisiniers de Longwood - Le Page piĂštre cuisinier, arrivĂ© en 1816 avec NapolĂ©on - Jeannette, une Belge de vrai nom Catherine Sablon, qui fut envoyĂ©e en juin 1816 des cuisines de Hudson Lowe pour remplacer Lepage malade; Longwood apprĂ©cia sa cuisine et la garda comme assistante de Lepage; les deux cuisiniers se mariĂšrent en fin 1816, eurent une fille en septembre 1817, et quittĂšrent tous trois Longwood le 28 mai 1818. Lepage serait mort une annĂ©e aprĂšs son retour de Sainte-HĂ©lĂšne. - des Chinois qui remplacĂšrent Lepage et Jeannette pour environ 2 mois. - La Roche, un Anglais, fils de Français, qui faisait partie de la mission Amherst arrivĂ©e en fin juin 1817; il entra au service de Longwood en juillet 1818, Ă©tait piĂštre cuisiner lui aussi, et il quitta Longwood en mars 1819 Ă cause des fumĂ©es de ses poĂȘles qui l'indisposaient. - des Chinois Ă nouveau, jusqu'Ă l'arrivĂ©e de Chandellier 6-7 mois plus tard. - Chandellier, envoyĂ© par Pauline avec les prĂȘtres de Fesch et Antommarchi. ArrivĂ© Ă Longwood en septembre 1819, ce cuisinier tomba aussi gravement malade en mars 1820. Jacques Chandelier est nĂ© Ă Melun en 1798, arrive Ă Sainte-HĂ©lĂšne le 20 septembre 1819. Comme il avait rencontrĂ© Laroche qui lui avait parlĂ© des difficultĂ©s qu'il rencontrerait sur place, Chandelier avait apportĂ© du matĂ©riel et il parvint Ă amĂ©liorer les conditions de son travail. Il essaie aussi de prĂ©parer des aliments qui pourraient plaire - cela a Ă©tĂ© agrĂ©able le temps de la nouveautĂ© mais ensuite cela dĂ©plut. De plus, malgrĂ© qu'il fĂ»t jeune et qu'il parĂ»t en bonne santĂ©, il fut atteint presque tout de suite par le climat moins de sept mois aprĂšs son arrivĂ©e, il Ă©tait Ă rĂ©former avril 1820. p279 - Perrasset orthographe selon Bathurst et Perrasset lui-mĂȘme ou Peyrusset selon Masson, qui est envoyĂ© de Londres pour Sainte HĂ©lĂšne en dĂ©but dĂ©cembre 1820, en aide Ă Jacques Chandellier souvent malade, et aussi accompagnĂ© de Louis Chandellier, cousin junior du premier. Leur convoi passe par le Cap de Bonne EspĂ©rance; ils n'arriveront pas Ă Longwood avant le dĂ©cĂšs de NapolĂ©on. Merci Ă Albertuk pour sa participation Ă cet article. Le linge Chautar l'auteur des MĂ©moires de Santini "...DĂ©jĂ la chaussure et les vĂȘtements de NapolĂ©on n'Ă©taient plus mettables ; sa toilette Ă©tait dans un tel Ă©tat de dĂ©labrement, que Santini, qui n'avait pas plus Ă©tĂ© tailleur qu'il n'avait Ă©tĂ© coiffeur, coupa une vieille redingote grise de son maĂźtre, et lui en fit un habit ; il lui fit Ă©galement, avec de vieilles bottes, une paire de souliers Ă boucle, qu'il doubla en satin blanc ; ce satin lui avait Ă©tĂ© donnĂ© par mesdames Bertrand et Montholon." Ce satin blanc permit aussi Ă Santini de garnir un chapeau de l'Empereur et les quelques morceaux restants joueront plus tard un grand rĂŽle dans la vie de ce fidĂšle serviteur. Merci Ă Diana La machine Ă glace. Dans les MĂ©moires de Lord Holland on trouve cette annotation âŠLady Holland su, par hasard, que lâempereur aimait Ă boire, mĂȘme dans les climats moins chauds, son vin et son eau trĂšs froids. Elle se disposait Ă acheter, Ă un prix considĂ©rable, une machine nouvellement inventĂ©e pour faire de la glace, et, dans sa rĂ©ponse Ă la missive de lord Bathurst, elle lui donna lâadresse du fabricant et proposa lâachat. La machine cependant ne fut ni achetĂ©e ni envoyĂ©e. Lady Holland persista nĂ©anmoins, et imagina dâenvoyer, en mĂȘme temps que les publications nouvelles et quelques bagatelles comme cadeau pour sir Hudson, des marques de souvenirs analogues pour NapolĂ©on. Ces envois furent souvent ajournĂ©s par des scrupules excessifs ou des motifs moins pardonnables de la part des hommes du gouvernement ; cependant la nature inoffensive de ces petits prĂ©sents eux-mĂȘmes permit quâils arrivassent finalement Ă leur destination. » Voici ce qu'en dit Marchand dans ses MĂ©moires Une machine pneumatique fut envoyĂ©e Ă Longwood, l'Empereur chargea le gĂ©nĂ©ral Gourgaud de la mettre en action ; l'amiral Malcolm et lui vinrent la voir fonctionner le gĂ©nĂ©ral offrit Ă chacun une tasse d'eau glacĂ©e dont la surface Ă©tait arrivĂ©e Ă l'Ă©tat de glace en quinze minutes. L'Empereur la prenant et en la cassant dit tout le plaisir qu'on aurait eu Ă en mettre un morceau dans la bouche, dans sa traversĂ©e du dĂ©sert en allant en Syrie. Cette machine, la premiĂšre qu'on voyait dans l'Ăźle, fut, par ordre de l'Empereur, portĂ©e chez le gĂ©nĂ©ral Gourgaud, pour qu'il se livrĂąt Ă d'autres essais; il fit sur la limonade une expĂ©rience qui ne rĂ©ussit pas ; une autre sur du lait ne rĂ©ussit pas davantage. L'invention de cette machine Ă faire de la glace revient Ă sir John LESLIE 1766 - 1832 , un illustre Ă©cossais qui l'expĂ©rimenta en 1810. Il trouva, en essayant de mĂ©langer diverses substances avec l'eau, un procĂ©dĂ© de congĂ©lation artificielle. Cette dĂ©couverte fit naturellement grand bruit. II s'attacha Ă la perfectionner, indiqua de nouveaux mĂ©langes rĂ©frigĂ©rants et, finalement, fit exĂ©cuter le premier appareil Ă fabrication de glace par le vide. Les livres. Les envois de Lady Holland. Alors que son mari multiplie les actions politiques, Lady Holland s'efforce de rendre la vie des exilĂ©s de Longwood plus agrĂ©able en leur envoyant des objets utiles Ă leur confort et des caisses de livres. La prĂ©cipitation de NapolĂ©on Ă ouvrir les caisses de livres, dispersant les ouvrages sur le plancher, constitue une image cĂ©lĂšbre de la lĂ©gende hĂ©lĂ©nienne. En avril 1821, NapolĂ©on place un mot autographe "L'Empereur NapolĂ©on Ă lady Holland, tĂ©moignage de satisfaction et d'estime" dans une tabatiĂšre que les gĂ©nĂ©raux Bertrand et Montholon, en tenue de cĂ©rĂ©monie, viendront lui remettre solennellement au mois d'aoĂ»t suivant. Le buste de l'Aiglon. Vu du cĂŽtĂ© anglais Jean-Pierre Fournier La Touraille - Hudson Lowe, le geĂŽlier de NapolĂ©on. Perrin â 2006 - P 117 Le 6 juin [1817], 0âMeara lance, en effet, lâ affaire du Buste » en ces termes Un buste du roi de Rome est arrivĂ© depuis quatorze jours. Le bruit court Ă Jamestown que sir Thomas Reade a recommandĂ© au capitaine du vaisseau de le jeter Ă la mer. La rĂ©alitĂ© est bien diffĂ©rente. Le buste, achetĂ© plusieurs mois plus tĂŽt par les frĂšres Beaggini de Londres, a Ă©tĂ© confiĂ© Ă un canonnier du navire Baring Ă lâinsu du capitaine, avec instruction de le remettre au comte Bertrand et de demander seulement le remboursement des frais engagĂ©s. Si lâEmpereur insiste pour fixer un prix, on devra lui demander 100 louis. A lâarrivĂ©e en rade de Jamestown, le canonnier, qui a Ă©tĂ© atteint en mer dâune crise dâapoplexie, sombre dans le dĂ©lire. Quelques jours plus tard, le capitaine dĂ©couvre la caisse contenant le buste et prĂ©vient le gouverneur. Celui-ci, apprenant que le buste est non en plĂątre creux mais en marbre plein et ne peut donc receler nul message, ne voit pas dâinconvĂ©nient Ă le faire parvenir au prisonnier. Le major Gorrequer raconte la suite Le gouverneur sâest rendu chez le comte Bertrand oĂč je lâaccompagnai et lâinforma que, sur le vaisseau dâapprovisionnement le Baring, rĂ©cemment arrivĂ©, il y avait un buste en marbre quâon disait ĂȘtre celui du jeune NapolĂ©on ; quâil paraissait avoir Ă©tĂ© apportĂ© par un sous-officier de vaisseau. Que, bien quâil fĂ»t venu dâune maniĂšre irrĂ©guliĂšre, il prĂ©sumait que ce serait une chose agrĂ©able Ă celui qui rĂ©sidait Ă Longwood de le recevoir. Il prendrait sur lui la responsabilitĂ© de le faire dĂ©barquer, si tel Ă©tait son dĂ©sir ; quâil priait le comte Bertrand dâapprendre cela au gĂ©nĂ©ral Bonaparte et de faire ensuite savoir au gouverneur sâil dĂ©sirait lâavoir parce que, dans ce cas, on le dĂ©barquerait. Le comte rĂ©pondit Oh ! Certainement que cela lui fera plaisir ; envoyez-le toujours ! » DĂšs le lendemain, le buste est obligeamment apportĂ© Ă Longwood. NapolĂ©on nâen saisit pas moins une superbe occasion de dĂ©montrer la barbarie » du gouverneur. II dĂ©ploie cette occasion ses talents de commediante tragediante Cette physionomie adoucirait le cĆur des bĂȘtes sauvages les plus fĂ©roces. Lâhomme qui donna lâordre de briser cette image plongerait un couteau dans le cĆur du modĂšle, sâil Ă©tait en son pouvoir ! Ce crime imaginaire pĂšsera longtemps sur la mĂ©moire de lâodieux geĂŽlier ». Vu du cĂŽtĂ© français AndrĂ© Castelot - Le drame de Sainte-HĂ©lĂšne - P 303 Le Baring arrive Ă Sainte-HĂ©lĂšne Ă la fin du mois de mai. Le maĂźtre canonnier Redwith annonce quâil a reçu de Londres des frĂšres Biaggini un petit buste du roi de Rome destinĂ© Ă lâEmpereur. Les Biaggini osaient prĂ©tendre que la sculpture avait Ă©tĂ© faite Ă Livourne oĂč le petit prince se trouvait avec sa mĂšre. Il sâagissait lĂ dâune imposture le futur duc de Reichstadt nâavait jamais quittĂ© lâAutriche. En rĂ©alitĂ© cette mĂ©diocre sculpture avait Ă©tĂ© faite Ă Londres et son auteur avait dĂ©corĂ© lâenfant de lâordre de la LĂ©gion dâhonneur quâil ne portait plus depuis longtemps. MĂ©moires de Marchand tome 2 â BN Tallandier â 1991 â p162 LâEmpereur en fut instruit aussitĂŽt lâarrivĂ©e du bĂątiment, mais huit jours plus tard, le buste nâavait pas encore Ă©tĂ© envoyĂ©. Lâembarras Ă©tait grand pour le Gouverneur, mais moins pour son chef dâĂ©tat-major, sir Thomas Reade, qui, tout simplement pour lever les difficultĂ©s, disait quâil allait le jeter Ă la mer. On nia que le propos ait Ă©tĂ© tenu, mais comment ne pas y croire quand prĂ©cĂ©demment le mĂȘme officier supĂ©rieur avait dit en parlant de lâEmpereur - Si jâĂ©tais le gouverneur, je mettrais bien Ă la raison ce chien de Français; je lâisolerais de ses amis qui ne valent pas mieux que lui, puis je lui ĂŽterais ses livres ! Il nâest en fait quâun misĂ©rable proscrit ; je le traiterais comme tel et, par Dieu ! ce serait grand service Ă rendre au roi de France, que de lâen dĂ©barrasser ! ⊠Le Gouverneur mettant un terme Ă ses hĂ©sitations, vint chez le grand marĂ©chal et lui dit quâun buste en marbre du fils du gĂ©nĂ©ral Bonaparte avait Ă©tĂ© apportĂ© par le Baring, et que câĂ©tait une Ćuvre mĂ©diocre dâun statuaire de Livourne. Celui-ci avouait dans sa lettre dâenvoi avoir Ă©tĂ© payĂ©, mais se recommandait Ă la gĂ©nĂ©rositĂ© du gĂ©nĂ©ral Bonaparte. Cette affaire paraissait donc au Gouverneur ĂȘtre une spĂ©culation et le prix de 100 louis, que lâartiste fixait Ă lâindemnitĂ© quâil attendait, Ă©tait une prĂ©tention exorbitante et inacceptable. Le grand marĂ©chal rĂ©pondit que lâEmpereur seul pouvait dĂ©cider cette question et que revoir les traits de son fils, dont il Ă©tait privĂ© depuis tant dâannĂ©es, Ă©tait sans prix ; il engageait donc le Gouverneur Ă le lui envoyer aujourdâhui mĂȘme. Le lendemain, seulement, il arrivait Ă Longwood. Ce buste en marbre blanc Ă©tait dâune belle exĂ©cution, lâinscription portait NapolĂ©on, François, Charles, Joseph et il Ă©tait dĂ©corĂ© de la grandâcroix de la LĂ©gion dâhonneur. LâEmpereur en le recevant resta en contemplation devant cette image de son fils Comment sâest-il trouvĂ© sur ce rocher un homme assez sauvage pour donner lâordre de jeter ce buste Ă la mer ? Il nâest point pĂšre assurĂ©ment ; pour moi, ce buste est plus que des millions. Place-le, me dit-il, sur la console du salon, que je le voie chaque jour. " La lettre suivante fut Ă©crite par le grand marĂ©chal au maĂźtre canonnier du Baring Monsieur Rudovitch sic , Jâai reçu le buste en marbre du jeune NapolĂ©on; je lâai remis Ă son pĂšre, il lui a causĂ© la plus vive satisfaction. Je dĂ©plore quâil nâait pas Ă©tĂ© en votre pouvoir de venir nous voir et de nous communiquer des dĂ©tails qui, pour un pĂšre, en la position oĂč il se trouve, auraient Ă©tĂ© du plus grand intĂ©rĂȘt. DâaprĂšs les lettres que vous mâavez envoyĂ©es, il paraĂźt que lâartiste met Ă son ouvrage la valeur de cent livres sterling. LâEmpereur mâa ordonnĂ© de vous remettre une lettre de change de trois cents livres sterling ; lâexcĂ©dent est destinĂ© Ă vous indemniser des pertes quâil sait que vous avez essuyĂ©es sur la vente de vos marchandises, nâayant pu les dĂ©barquer, et du prĂ©judice que cet Ă©vĂ©nement vous a occasionnĂ©, mais qui vous donnera des titres Ă lâestime de tout galant homme. Ayez la bontĂ© de transmettre, aux personnes qui ont eu cette obligeante attention, tous les remerciements de lâEmpereur. Jâai lâhonneur dâĂȘtre, etc. Comte BERTRAND. » P. S. â Je vous prie de vouloir bien mâaccuser la rĂ©ception de la lettre de change incluse. GOURGAUD 11 juin 1817. â Sa MajestĂ© me demande dâouvrir la caisse et de lui en rendre compte. Je vais chez le grand marĂ©chal, oĂč je trouve Balcombe et Poppleton ; je sors le petit NapolĂ©on de son emballage. Je retourne chez lâEmpereur qui est seul. - Quelle dĂ©coration ? - Lâaigle. - Mais ce nâest pas celui de Saint-Etienne, au moins ? - Eh non ! câest lâaigle que Votre MajestĂ© porte Elle-mĂȘme Cela fait plaisir Ă lâEmpereur, qui mâenvoie chercher le buste ; sa premiĂšre idĂ©e est de regarder la dĂ©coration. Il trouve lâenfant joli, quoiquâil ait le cou enfoncĂ© il ressemble Ă sa mĂšre - Est-ce lâImpĂ©ratrice ou le sculpteur qui aura voulu lâaigle ? On appelle les Montholon, tout le monde trouve charmant le petit prince. Les jardins. MĂ©moires de Marchand â BN â Tallandier, 1991 p244 LâEmpereur, depuis quelque temps, parlait dâagrandir les jardins quâil avait sous ses fenĂȘtres. Il sentait le besoin de se prĂ©server des vents alizĂ©s, par un mur de gazon Ă©levĂ©. Non seulement il y voyait un moyen de distraction pour lui et la colonie, mais il y trouvait aussi lâavantage de repousser de la maison le cordon de sentinelles quâon y posait chaque soir Ă 9 heures. Les mesures prises et arrĂȘtĂ©es, tout le monde dut mettre les mains au travail. LâEmpereur y gagnait un exercice salutaire Ă sa santĂ©. CâĂ©tait aussi, me disait-il, un moyen de faciliter la convalescence du comte de Montholon et de procurer de lâombre autour dâune habitation qui en Ă©tait dĂ©munie. Il croyait aussi, en se promenant, trouver le moyen de se soustraire Ă la vue du capitaine de garde. Le comte de Montholon ne se doutait pas du sentiment qui faisait agir lâEmpereur, il ne se prĂȘtait aux idĂ©es de Sa MajestĂ© que parce quâil y voyait un moyen dâamĂ©liorer une santĂ© qui dĂ©clinait visiblement. Le maĂźtre dâhĂŽtel, M. Pierron, fut chargĂ© dâacheter en ville brouettes, pioches, pelles et tous les instruments aratoires propres Ă mettre en culture et dĂ©fricher une assez grande quantitĂ© de terrain. Chacun eut ses outils, lâEmpereur lui-mĂȘme eut son rĂąteau et sa bĂȘche, qui lui servait de bĂąton pour marcher ou sâappuyer lorsquâil regardait travailler. Les travaux commencĂšrent par le mur de gazon du cĂŽtĂ© du sud, qui sâĂ©leva en talus Ă 9 pieds de haut, ayant dans sa base 9 pieds le large sur 80 pieds de dĂ©veloppement. Sir Hudson Lowe ne vit dans cette Ă©lĂ©vation que ce qui lui fut dit un abri contre le vent, et nây mit pas dâopposition. Mais lorsquâil vit que la barriĂšre des petits jardins Ă©tait transportĂ©e Ă cette mĂȘme distance, et que les sentinelles de la nuit se trouvaient aussi Ă©loignĂ©es de lâhabitation, il en conçut des craintes pour la sĂ»retĂ© de la dĂ©tention. Il sâen expliqua, mais nâosa cependant pas prendre sur lui de sâopposer Ă ce que venait dâentreprendre lâEmpereur, qui y gagnait dâautant en libertĂ© autour le son habitation. LâEmpereur et le comte de Montholon Ă©taient les directeurs des travaux. Tous les matins, Ă la pointe du jour, la colonie Ă©tait rĂ©veillĂ©e par le valet de chambre de service. Souvent, une pierre lancĂ©e dans ma persienne par lâEmpereur, mâannonçait que lâheure du travail Ă©tait arrivĂ©e. Le mien Ă©tait plutĂŽt le tracĂ©, sous la direction de lâEmpereur ; si je prenais la bĂȘche, câĂ©tait plutĂŽt pour rectifier que dĂ©foncer, ce qui mâavait fait appeler par Sa MajestĂ© le pionneur ». LâEmpereur avait adoptĂ© pour costume une veste de nankin comme celle des fermiers et un pantalon de mĂȘme Ă©toffe avec pantoufles rouges et un chapeau de paille Ă large bord pour se prĂ©server du soleil, le col de la chemise rabattu sur celui de la veste. Pour ĂȘtre moins reconnu, il avait ordonnĂ© que Saint-Denis et Noverraz fussent vĂȘtus de mĂȘme. Par sa prĂ©sence, lâEmpereur excitait chacun dans son travail, le mĂ©decin et les prĂȘtres y furent appelĂ©s ainsi que les Chinois ; chacun faisant la dose de travail proportionnĂ©e Ă ses forces. Le comte Bertrand nâarrivait jamais avant 8 heures et causait en se promenant avec lâEmpereur ; le comte de Montholon y Ă©tait en mĂȘme temps que Sa MajestĂ©. II est arrivĂ© quelquefois que lâEmpereur mit Ă chacun dâeux une pioche dans la main, mais elle ne fonctionnait pas comme dans celles de Noverraz. Messieurs, disait-il, vous nâĂȘtes pas capables de gagner un shilling dans votre journĂ©e. » LâEmpereur lui-mĂȘme voulut se servir dâune pioche, mais il lâabandonna bientĂŽt comme un instrument peu fait pour ses mains. La pensĂ©e des jardins faisait faire Ă lâEmpereur un exercice salutaire, cette causerie Ă lâair pendant plusieurs heures lui faisait du bien et le faisait dĂ©jeuner avec appĂ©tit, ce que nous Ă©prouvions tous gĂ©nĂ©ralement Ă 10 heures ; alors la chaleur devenant trop forte, tout le monde rentrait. Lorsque les murs furent Ă©levĂ©s, il fit fermer par une grille en bois toute la partie qui regardait le camp et dont il nâavait pas Ă redouter le vent, qui disait-il, le dessĂ©chait et rendait ses nerfs irritables. CâĂ©tait pour empĂȘcher des animaux de pĂ©nĂ©trer dans la plantation quâil se proposait de faire. Ces jardins furent considĂ©rĂ©s comme intĂ©rieurs et repoussĂšrent le cordon de sentinelles posĂ©es la nuit Ă 80 pieds de la maison au lieu de 40. Lorsque ces travaux commencĂšrent, le Gouverneur vint Ă Longwood et fit offrir tout ce que lâon pouvait dĂ©sirer, des soldats mĂȘme, si on le jugeait nĂ©cessaire. Le comte de Montholon remercia le capitaine de garde qui lui fit cette offre et lui dit que lâEmpereur se trouvait bien de ce qui Ă©tait autour de lui et nâavait besoin de personne. Le personnel de Longwood fut augmentĂ© de quatre Chinois pour le soin des jardins et continuer les travaux pendant notre absence dans la journĂ©e. LâEmpereur me dit de leur donner Ă chacun 30 shillings par mois, ils recevaient indĂ©pendamment de cela, une solde et la nourriture du gouvernement. Le cuisinier seul avait Ă©tĂ© exceptĂ© des travaux du matin par la nĂ©cessitĂ© oĂč il Ă©tait de sâoccuper du dĂ©jeuner de lâEmpereur, qui se servait Ă 10 heures dans lâun des petits jardins, Ă lâombre de son bosquet dâorangers, en attendant que nos plantations nouvelles pussent lui en procurer dans les grands. PhotographiĂ© au musĂ©e de l'Ăźle d'Aix Novembre 1819 d'aprĂšs Sainte-HĂ©lĂšne â Octave Aubry â p 146-154 Mais ce qui devait le plus prĂ©occuper et distraire NapolĂ©on, fut la transformation des jardins. DĂ©jĂ des soldats envoyĂ©s par Lowe avaient construit un mur de gazon Ă l'Est pour couper le vent. Antommarchi encouragea l'Empereur dans ce dessein. Le jardinage, dĂ©clara-t-il, Ă©tait le meilleur exercice qui pĂ»t remplacer l'usage abandonnĂ© du cheval. Pierron alla Ă Jamestown acheter brouettes, pioches, pelles pour la maisonnĂ©e. L'Empereur mĂȘme eut son rĂąteau et sa bĂȘche. Chaque matin, au petit jour, dĂšs que les factionnaires avaient Ă©vacuĂ© le jardin, il envoyait le valet de service sonner la cloche pour Ă©veiller tout son monde. Domestiques français, anglais et chinois, Antommarchi, les deux prĂȘtres, jusqu'aux servantes, tous devaient se mettre au travail. NapolĂ©on Ă©tait vĂȘtu d'un pantalon et d'une veste de nankin comme les colons de l'Ăźle, coiffĂ© d'un grand chapeau de paille et chaussĂ© de pantoufles de maroquin rouge. NapolĂ©on essaya lui-mĂȘme, Ă plusieurs reprises, de piocher et de bĂȘcher, mais ses mains se couvrant d'ampoules, il y renonça. Sur le cĂŽtĂ© Ouest, devant les fenĂȘtres de l'Empereur, s'Ă©tendait ce qu'il nommait le jardin de Marchand, ou "le parterre ». Un losange de gazon y Ă©tait tracĂ©, entourĂ© d'allĂ©es Ă©troites et de plates-bandes de rosiers bordĂ©es de buis. Devant les croisĂ©es on plaça quatre orangers et lui-mĂȘme entre leurs tiges sema des giroflĂ©es et des immortelles de toutes couleurs dont lady Holland lui avait envoyĂ© des graines. La fenĂȘtre la plus proche de l'angle formĂ© par le mur du salon devint une porte vitrĂ©e, abritĂ©e par une petite vĂ©randa de treillage, garnie de plantes grimpantes. Par deux marches, NapolĂ©on pouvait descendre dans son parterre et s'y promener sans ĂȘtre vu, car une palissade en arceaux couverte de fleurs de la Passion formait Ă l'entour un mur compact. De l'autre cĂŽtĂ© du bĂątiment central, avait Ă©tĂ© disposĂ© le jardin d' Aly ou bosquet », symĂ©trique au jardin de Marchand. Le centre Ă©tait un ovale gazonnĂ©. Deux gros orangers y furent plantĂ©s. L'ensemble devait bientĂŽt devenir si touffu que le soleil n'y pĂ©nĂ©trait plus. On entreprit ensuite l'amĂ©nagement Ă l'est d'un jardin plus Ă©tendu. AbritĂ© par un mur de gazon, et sĂ©parĂ© du bosquet par une tonnelle couverte oĂč l'Empereur aimait Ă se tenir, il fut peuplĂ© de pĂȘchers, d'acacias, de saules, d'arbousiers. Un tapis de fraisiers couvrait une partie du sol. Afin d'avoir tout de suite de l'ombre, car pour son jardinage il se montrait tout impatience, il fit transporter d'assez vieux chĂȘnes dont beaucoup pĂ©rirent. On remplaça les dĂ©faillants par des pĂȘchers. Ce jardin fut baptisĂ© jardin de Noverraz. II occupa beaucoup l'Empereur. On y avait mĂ©nagĂ© dans le bas une petite grotte que les Chinois recouvrirent d'une boiserie dĂ©corĂ©e de dragons et d'oiseaux. Une table ronde, quelques chaises la meublaient. NapolĂ©on s'y retirait souvent. Deux ou trois fois il y dĂ©jeuna. La grande affaire fut l'irrigation de ces terrains. NapolĂ©on fit creuser et cimenter un bassin en demi-lune, qui s'alimentait du filet d'eau venu des sources du Pic de Diane. On y jeta des cyprins qui moururent, au grand dĂ©pit de l'Empereur. Le trop-plein de bassin, par une rigole, s'Ă©coulait dans une cuve placĂ©e au milieu du jardin de Noverraz et en repartait pour traverser la grotte et emplir un troisiĂšme bassin situĂ© plus bas. Chandellier avait rĂ©ussi, avec un tuyau le plomb, Ă faire jaillir dans la cuve centrale un petit jet d'eau. L'Empereur en fut enchantĂ©. Quand il sortait, il disait Ă Aly ou Marchand - Allons, fais jouer les eaux. On courait tourner le robinet du rĂ©servoir et NapolĂ©on, placĂ© entre la grotte et le dernier bassin, regardait l'eau descendre et arriver jusqu'Ă lui. Il riait de s'amuser de si peu de chose. Le jeu cessait quand il n'y avait plus d'eau dans le rĂ©servoir. Au-dessus du premier bassin, l'Empereur avait fait fabriquer par le plus habile de ses Chinois une voliĂšre Ă trois Ă©tages en bois dĂ©coupĂ© et dĂ©corĂ© de peintures que surmontait un aigle. On y installa un faisan et quelques poules, faute d'autres oiseaux, car les serins achetĂ©s Ă Jamestown ne vĂ©curent pas. On y mit aussi des pigeons, mais ils s'enfuirent dĂšs qu'on ouvrit la porte. La cage resta sans oiseaux comme le bassin sans poissons." Quand le jardin de Noverraz fut achevĂ©, NapolĂ©on en fit Ă©tablir, du cĂŽtĂ© de l'Ouest, un tout semblable, car il aimait la rĂ©gularitĂ© Ă l'extrĂȘme. Il y eut aussi des bassins, l'un d'eux Ă©tait la vieille baignoire doublĂ©e de plomb qui avait servi Ă l'Empereur dans les premiers temps. En descendant vers la maison de Bertrand, l'ancien parc subsistait, pour partie formĂ© de pelouses oĂč se dressaient quelques sapins et quelques saules, et pour le reste converti en potager. NapolĂ©on prit plaisir Ă y voir lever des haricots et des pois. Illustration venant de Sainte-HĂ©lĂšne, d'Ocatve Aubry. La voliĂšre. Castelot, le drame de Sainte-HĂ©lĂšne - Perrin, 2000. Lorsquâon avait creusĂ© le grand bassin du jardin de Noverraz celui dans lequel on avait mis des poissons, on avait attaquĂ© et mĂȘme coupĂ© les principales racines du sapin ; cet arbre se sĂ©cha Ă©tant privĂ© des sources de la Vie. Pour occuper cette place, lâEmpereur fit faire par un Chinois une grande cage ou voliĂšre en bambou, couronnĂ©e dâune espĂšce dâoiseau que le Chinois donna pour un aigle. Pour peupler la cage, lâEmpereur fit acheter quelques douzaines de serins. Ces petits oiseaux demeurĂšrent un ou deux mois dans leurs petites cages suspendues dans le berceau, en attendant que la voliĂšre que lâon construisait fĂ»t terminĂ©e. Tous les jours on donnait Ă ces petits volatiles tout ce quâil leur fallait pour vivre ; mais ils furent pris par le bouton » dont peu Ă peu presque tous moururent. Les quelques-uns qui restĂšrent devinrent la proie des chats. En dĂ©finitive, la voliĂšre organisĂ©e et placĂ©e eut pour premiers habitants un faisan estropiĂ© et quelques poules. Pour ne pas perdre celles-ci, on fut obligĂ© de les retirer de la cage quelques jours aprĂšs. Quant au malheureux faisan, il termina ses jours dans la prison. LâidĂ©e vint alors Ă lâEmpereur de mettre des pigeons dans la voliĂšre. Pendant quelques jours on tint enfermĂ©s les nouveaux habitants mais aussitĂŽt que la porte leur fut ouverte, ils retournĂšrent Ă leur prĂ©cĂ©dent domicile. La cage resta sans oiseaux, comme le bassin sans poissons. Ăgalement d'autres rĂ©actions et anecdotes de la vie quotidienne Ă Sainte-HĂ©lĂšne cliquez ici. Les problĂšmes de santĂ© de l'Empereur. Extrait du livret de Jean Bourguignon COVISART, premier mĂ©decin de NAPOLĂON, ĂditĂ© par les laboratoires CIBA - Lyon 1937 En dehors des cas peu nombreux oĂč nous avons vu NapolĂ©on, rĂ©ellement malade, recourir Ă son mĂ©decin qui lui prescrivait des vĂ©sicatoires, lâĂ©tat de santĂ© gĂ©nĂ©ral de lâEmpereur sâest maintenu, pendant la pĂ©riode impĂ©riale, aussi satisfaisant que possible. Les seuls incidents sont des crises de gastralgie, des poussĂ©es dâeczĂ©ma, des phĂ©nomĂšnes de dysurie, des fluxions hĂ©morroĂŻdaires. Il y a lĂ tous les phĂ©nomĂšnes de lâhĂ©rĂ©ditĂ© arthritique dont semble marquĂ© NapolĂ©on. Mais celui-ci surmonte vaillamment tous les malaises. Pendant la dure retraite de Russie, en particulier, son endurance et sa force dâĂąme demeurent sans cesse Ă la hauteur des circonstances. Pourtant la courbe du succĂšs paraĂźt suivre rigoureusement celle de la santĂ©. Les observations des contemporains et certains documents de lâĂ©poque, ont permis rĂ©cemment Ă quelques mĂ©decins dâĂ©tudier les dĂ©faillances organiques de lâEmpereur et leur influence sur sa destinĂ©e. On a Ă©tĂ© frappĂ© dâabord du contraste saisissant qui se dĂ©gage de ses portraits. Quâil sâagisse des portraits officiels ou mĂȘme des images populaires, les uns comme les autres rĂ©vĂšlent deux physionomies diffĂ©rentes qui ont Ă©tĂ© remarquĂ©es par le gĂ©nĂ©ral Marmont. La premiĂšre câest celle du gĂ©nĂ©ral maigre et sobre, insensible aux privations, câest celle qui frappait le muletier au passage du Grand Saint-Bernard et retenant le blanc de lâĆil comme du citron et la figure de mĂȘme » ; câest celle que notait en 1802 un Anglais dans la cour des Tuileries Bonaparte, disait-il, a le teint dâun jaune sombre.» La seconde, câest la physionomie de lâEmpereur, dont les traits se sont empĂątĂ©s, dont le torse sâest Ă©paissi, dont le ventre sâest bombĂ© ; câest celle de NapolĂ©on alourdi qui Ă©crit dâErfurt, en 1808, Ă JosĂ©phine Quarante ans sont quarante ans » ; et qui, en 1805, soupĂšse son ventre en disant, pour tranquilliser sur ses intentions belliqueuses Est-ce quâon peut faire la guerre quand on est gros comme moi ? » Ă vrai dire, au moment oĂč sâĂ©croule lâEmpire, on ne sent plus lâidĂ©e dominer le corps harassĂ© de NapolĂ©on. LâĂȘtre physique Ă©chappe de plus en plus Ă lâaction du maĂźtre et il semble que les Ă©preuves ont sinon usĂ©, du moins dĂ©passĂ© en quelque sorte les forces. Tel est lâhomme que les Anglais envoient en 1815 Ă Sainte-HĂ©lĂšne, sous un climat tropical, dans une atmosphĂšre Ă la fois humide et Ă©touffante, oĂč les coups de soleil brĂ»lent dangereusement la peau, oĂč les brouillards sont perfides et les averses torrentielles. Le plateau de Longwood, comme lâa dĂ©crit le mĂ©decin gĂ©nĂ©ral Brice, est spĂ©cialement malsainâŠCâest un lieu oĂč la dysenterie amibienne rĂ©gnait dâune façon endĂ©mique. VoilĂ justement le premier mal qui atteignit NapolĂ©on. Comme lâexilĂ© prĂ©sentait, dâaprĂšs les observations qui prĂ©cĂšdent, tous les signes dâhĂ©patisme, la dysenterie amibienne se compliqua vite dâune hĂ©patite suppurĂ©e qui dut se localiser sous la forme dâun abcĂšs. » Merci Ă Diana Voir aussi "la maladie de l'Empereur". ProblĂšmes dentaires Il s'agirait de la dent de sagesse MacĂ©, lui, parle de deux dents arrachĂ©e par O'Meara le 16 novembre 1817. Deux tĂ©moignages "L'Empereur se fait arracher une dent pour la premiĂšre fois de sa vie. Il nous a racontĂ© que O'Meara l'avait fait asseoir par terre et s'Ă©tait servi de pinces rouillĂ©es. C'Ă©tait une dent de sagesse Ă peine gĂątĂ©e et qui aurait fort bien pu ĂȘtre plombĂ©e." Montholon "Il nous a racontĂ© qu'O'Meara l'a fait asseoir par terre pour lui arracher la dent, l'instrument a provoquĂ© des vomissements, puis le docteur a pris des pinces. O'Meara est tout fier de son opĂ©ration ; c'est une dent du fond, qui a deux trous Ă la hauteur de son enchassement avec les gencives, l'un extĂ©rieur, l'autre en arriĂšre." Gourgaud Des bains brĂ»lants NapolĂ©on croyait les bains brĂ»lants utiles Ă sa santĂ©. A Sainte-HĂ©lĂšne, le mal empirant, les bains se multipliĂšrent. Quelques tĂ©moignages Marchand "Ces bains lui faisaient du bien et diminuaient, disait-il, une douleur sourde dans le cĂŽtĂ©."O'Meara "Ses jambes Ă©taient un peu plus enflĂ©es que le matin. Il aurait pris un autre bain, mais il n'y avait point d'eau."Gourgaud "Sa MajestĂ© a pris un bain de mer, qui l'a fait suer Elle souffre davantage du foie, mais Elle espĂšre que la sueur la guĂ©rira."MĂ©nĂ©val rapporte l'avis des mĂ©decins sur la tempĂ©rature de l'eau "Sur l'observation de son mĂ©decin, que la haute tempĂ©rature de ses bains, leur frĂ©quence et leur longue durĂ©e tendaient Ă l'affaiblir et le disposaient Ă l'obĂ©sitĂ©, il en usa depuis plus sobrement." Mais avec la maladie et la souffrance morale, les bains reprirent de plus belle Ă Longwood. C'est d'ailleurs O'Meara qui lui conseilla les bains d'eau de mer. NapolĂ©on prit son premier bain Ă Sainte-HĂ©lĂšne le 10 dĂ©cembre 1815 Ă Longwood, dĂšs son arrivĂ©e. Il n'en avait pas pris depuis le 29 juin. Las Cases nous conte l'anecdote "L'Empereur, qui avait Ă©tĂ© privĂ© de bains depuis la Malmaison, et pour qui ils Ă©taient devenus une des nĂ©cessitĂ©s de la vie, a voulu en prendre un dĂšs l'instant mĂȘme." Marchand parle de "joie d'enfant". La baignoire un coffre de grandes dimensions en chĂȘne doublĂ© de plomb avait Ă©tĂ© exĂ©cutĂ©e par les marins brittaniques. Cette baignoire n'est pas venue jusqu'Ă nous. Une seconde, plus petite, fournie par O'Meara sert aujourd'hui de bassin dans les jardins. La troisiĂšme en cuivre, dans un coffre de bois rapportĂ©e lors du retour des Cendres a repris finalement sa place Ă Longwood. Merci Ă Cyril Drouet Une superbe statue de l'Empereur, sculptĂ©e par l'artiste suisse Vincenzo Vela. Il naquit dans le Tessin en mai 1820 et mourut en 1890. Il Ă©tudia la sculpture Ă l'acadĂ©mie de Brera Ă Milan. Diana Les derniers beaux jours - NAPOLĂON Ă Sainte-HĂ©lĂšne, tome III chapitre IV - Dr Paul GaniĂšre - Librairie AcadĂ©mique Perrin 1962 â DĂšs le lendemain de leur installation Ă Longwood, les membres de la petite caravane » prennent possession de leurs fonctions. Chandelier, qui, sur les conseils de Laroche recueillis Ă Londres, sâĂ©tait muni dâun certain nombre dâustensiles, tels que casseroles, poĂȘles, machines Ă faire de la glace 1, se met Ă lâouvrage. DĂ©jĂ , il projette de construire un four Ă lâallemande pour la cuisine, un autre Ă lâanglaise pour la pĂątisserie, dâorganiser, autour de Longwood, un Ă©levage de poulets et de dindes. Sans plus attendre, il se rĂ©vĂšle habile Ă prĂ©parer la soupe de soldat, selon la recette quâaffectionne particuliĂšrement lâEmpereur, les pĂątĂ©s Ă la corse, les vol-au-vent, les bouchĂ©es Ă la reine, les quenelles de volaille. VĂȘtu de la livrĂ©e brodĂ©e dâargent, Coursot accomplit son service sans la moindre gĂȘne, comme il lâaurait fait dans un des anciens palais impĂ©riaux. Marchand, toujours Ă cheval sur lâĂ©tiquette et gardien jaloux des usages, nâa besoin, Ă aucun moment, dâintervenir. Antonmarchi, pour sa part, nâa pas perdu son temps, AprĂšs une visite prolongĂ©e Ă son confrĂšre Verling, il sâest rendu successivement, chez Bertrand, Montholon et Marchand. Tous, il les a longuement interrogĂ©s sur le comportement de lâEmpereur, les malaises quâil a prĂ©sentĂ©s, les traitements quâil a suivis, le genre de vie quâil a fini par adopter, malgrĂ© les protestations, et mĂȘme les supplications de son entourage. Il cherche ainsi Ă se faire une opinion objective, en rĂ©unissant le maximum dâĂ©lĂ©ments et en les confrontant. Le 23 septembre au matin, il accomplit, auprĂšs de son nouveau patient, son premier acte professionnel. Introduit Ă son chevet, il procĂšde Ă un examen minutieux. Dans son journal, il dresse, de ses constatations, un tableau assez sombre oreille dure, face terreuse, conjonctive rouge et striĂ©e de jaune, embonpoint excessif, langue saburrale, toux sĂšche, bas-ventre ballonnĂ©, foie gros et douloureux, vĂ©sicule biliaire tendue, nausĂ©es, constipation, sueurs abondantes. Lorsquâil en a terminĂ©. LâEmpereur le questionne - Eh bien, docteur, dois-je troubler encore longtemps la digestion des rois ? Antonmarchi le rassure. InformĂ© de sa rĂ©pugnance pour les drogues, il hĂ©site Ă formuler quelque prescription mĂ©dicamenteuse, mais, comme ses prĂ©dĂ©cesseurs, conseille lâexercice physique, des frictions sur les jambes, la pratique du cheval, les promenades en voiture. NapolĂ©on hoche la tĂȘte - Non. Lâinsulte mâa longtemps confinĂ© dans ces cabanes. Aujourdâhui, le manque de forces mây retient". 1 De mĂȘme que la premiĂšre machine Ă faire la glace apportĂ©e Ă Sainte-HĂ©lĂšne, celle-ci refusera obstinĂ©ment de fonctionner. Merci Ă Diana PhotographiĂ© au musĂ©e de l'Ăźle d'Aix TournĂ©s vers l'extĂ©rieur. PhotographiĂ© au musĂ©e de l'Ăźle d'Aix Les projets d'Ă©vasion Si le danger existe aux yeux d'Hudson Lowe, il ne peut venir que de l'extĂ©rieur et par surprise. C'est vers les Etats-Unis que tous les regards se tournent. L'entrĂ©e en guerre contre l'Angleterre en 1812 a rendu NapolĂ©on populaire et a fait oublier l'irritation provoquĂ©e par le blocus dont le commerce amĂ©ricain avait Ă©tĂ© l'une des victimes. DĂ©sormais un courant de sympathie se dĂ©veloppe en faveur de l'Empereur et des complots s'Ă©laborent, souvent fort ingĂ©nieux, pour permettre son Ă©vasion. Tout commence en 1816. Hudson Lowe est averti qu'un corsaire du nom de Sontag, a la tĂȘte d'un groupe de boucaniers hardis et expĂ©rimentĂ©s, prĂ©pare une expĂ©dition sur l'Ăźle. L'empereur embarquerait sur un petit bateau rapide et rejoindrait une goĂ©lette qui l'emmĂšnerait en AmĂ©rique du Sud. Un amĂ©ricain du nom de CARTER, propriĂ©taire d'un voilier rĂ©putĂ© pour sa vitesse, se vante devant Joseph, en exil en AmĂ©rique, de faire Ă©vader son frĂšre. Le renseignement est aussitĂŽt transmis par le ministre d'Espagne aux Etats-Unis et retransmis Ă Londres. Un autre projet entendait tirer prĂ©texte d'un fausse chasse Ă la traite des Noirs pour s'approcher des cĂŽtes de l'Ăźle, et voilĂ que lord Cochrane, l'un des plus brillants officiers de la Royal Navy, renvoyĂ© dans ses foyers pour ses idĂ©es, arme un vaisseau de 24 canons dont croit-on il entend faire usage pour libĂ©rer NapolĂ©on. Un autre nom est prononcĂ© celui de Jean Laffite. Cette fois la menace est sĂ©rieuse et plus redoutable, car la sympathie et l'idĂ©ologie font place Ă l'argent. Car Lafitte est plus un homme d'affaire qu'un vrai pirate. De ce fait il dispose de bons vaisseaux et d'Ă©quipages bien entraĂźnĂ©s. L'appĂąt du gain peut le dĂ©tacher de l'Espagne qu'il est accusĂ© de servir. Et ne murmure t'on pas qu'Ă la Nouvelle OrlĂ©ans le banquier et maire de la ville, Nicolas Girord, fait bĂątir une maison pour accueillir NapolĂ©on ? Brion, riche armateur d'origine hollandaise, a aussi son idĂ©e. Car une telle opĂ©ration peut se rĂ©vĂ©ler fort profitable. Il n'est pas jusqu'Ă la belle Pauline Foures, devenue mme de RANCHOU, qui n'intrigue dans un salon de Rio de Janeiro. Fulub MĂ©moire - le rĂȘve Ă©veillĂ©. NapNap Octave Aubry Sainte-HĂ©lĂšne - LâĂ©vasion, si leur prisonnier nây pensait plus, Lowe, Bathurst et le cabinet des Tuileries la craignaient toujours. Il est en effet certain, quoi quâon ait dit, que plusieurs projets sĂ©rieux furent prĂ©parĂ©s vers la fin de la CaptivitĂ© pour enlever par surprise NapolĂ©on. Le commodore Stephen Decatur, lâun des plus glorieux marins dâAmĂ©rique, avait, de concert avec le gĂ©nĂ©ral Clauzel, soumis Ă lâex-roi dâEspagne un plan que Lakanal accusera plus tard Joseph dâavoir refusĂ© par pusillanimitĂ© et par avarice ». Le fameux flibustier Laffitte, la terreur des Anglais dans la mer du Mexique, monta une autre expĂ©dition ; mais un cyclone lui emporta six navires et il dut renoncer. Une tentative postĂ©rieure, et qui fut prĂšs de se rĂ©aliser, sauva de lâoubli le nom dâun Français Ă©tabli Ă la Nouvelle-OrlĂ©ans, Nicolas Girod. Il Ă©tait riche, Ă©nergique, et portait Ă lâEmpereur une admiration fidĂšle. Sa maison Ă©tait remplie de portraits, de gravures, de statues de NapolĂ©on. Il ouvrit une souscription entre ses compatriotes Ă©parpillĂ©s dans le sud des Etats-Unis et versa lui-mĂȘme le plus gros des fonds. Un clipper rapide et bien armĂ©, la SĂ©raphine, fut construit en grand secret Ă Charleston. Le capitaine dĂ©signĂ© pour la commander Ă©tait Dominique Yon, le bras droit de Laffitte. Marins et soldats avaient Ă©tĂ© recrutĂ©s parmi ses anciens compagnons et les soldats laboureurs » du Champ dâAsile. Girod doutait si peu de la rĂ©ussite quâil avait fait construire et richement meubler une maison pour loger lâEmpereur dĂšs quâil arriverait Ă la Nouvelle-OrlĂ©ans. Lakanal Ă©tait dans lâaffaire, mais il ne semble pas que Joseph, dont on savait maintenant lâĂ©goĂŻsme, ait Ă©tĂ© sollicitĂ© ou mĂȘme prĂ©venu. La SĂ©raphine allait partir quand arriva la nouvelle de la mort de lâEmpereur. Plusieurs de ces projets oĂč trop dâhommes Ă©taient mĂȘlĂ©s transpirĂšrent. Bathurst en prĂ©venait Lowe, dont les frayeurs rebondissaient aussitĂŽt et qui aprĂšs cette accalmie, recommençait de soupçonner Longwood, qui pourtant nây songeait guĂšre, des plus aventureux complots. Voir Ă©galement Hudson Lowe face Ă l'Ă©vasion du Prisonnier et dans les documents, les prĂ©cautions prises contre l'Ă©vasion.
NAPOLĂONĂ LAFFREY. 7 MARS 1815. LâĂ©tĂ© dernier, quelques jours avant la mobilisation, comme je descendais la route de La Mure Ă Vizille, je fis le projet de revenir sur les bords des lacs de Laffrey, en ce dĂ©but de mars, exactement un siĂšcle aprĂšs NapolĂ©on. LâĂ©tape dĂ©cisive de ce voyage de lâĂźle dâElbe Ă Paris, qui mâa
Exil Ă Sainte-HĂ©lĂšne et mort NapolĂ©on Ă est dĂ©portĂ© et emprisonnĂ© par les Britanniques sur lâĂźle Sainte-HĂ©lĂšne, commandĂ©e d'abord par l'amiral Cockburn puis par Sir Hudson Lowe. L'Empereur est accompagnĂ© d'une petite troupe de fidĂšles, parmi lesquels le grand marĂ©chal du palais Bertrand, le comte de Las Cases, le gĂ©nĂ©ral Montholon, et le gĂ©nĂ©ral Gourgaud. Il se consacre Ă lâĂ©criture de ses mĂ©moires qu'il dicte Ă Las Cases. Il essaye aussi dâapprendre lâanglais ; il reçoit plusieurs visiteurs de passage Ă Sainte-HĂ©lĂšne, qui est alors une escale importante pour tout navire contournant l'Afrique. Une fois installĂ© Ă Longwood, il Ă©vite de sortir car Lowe a donnĂ© lâordre que lâempereur doit ĂȘtre partout sous garde. NapolĂ©on tombe progressivement malade et sâaffaiblit. DĂšs janvier 1819, son Ă©tat est critique mais plus ou moins bien diagnostiquĂ© et soignĂ© par les mĂ©decins prĂ©sents sur l'Ăźle. Dans la seconde moitiĂ© du mois dâavril 1821, il Ă©crit lui-mĂȘme ses derniĂšres volontĂ©s et plusieurs codicilles, une quarantaine de pages au meurt un samedi, le 5 mai 1821, Ă 17 heures et 49 minutes », rendant ainsi le plus puissant souffle de vie qui eut jamais agitĂ© l'argile humaine » Chateaubriand. Ses derniers mots sont France, armĂ©e, JosĂ©phine », ou, selon les mĂ©moires de Sainte-HĂ©lĂšne tĂȘte⊠armĂ©e⊠Mon Dieu ! ». Nerval, dans son poĂšme Ă la mort de lâExilĂ©, note Les derniĂšres paroles de NapolĂ©on mourant furent Mon Dieu et la nation française⊠française⊠mon fils⊠tĂȘte armĂ©e ». On ne sait ce que signifiaient ces mots. », et une version courante affirme quâil aurait dit en fait tĂȘte dâarmĂ©e », ce qui est bien moins Lowe, gouverneur anglais de lâĂźle Sainte-HĂ©lĂšne et geĂŽlier de NapolĂ©on, dĂ©clara devant son lit de mort Messieurs, câĂ©tait le plus grand ennemi de lâAngleterre, câĂ©tait aussi le mien. Mais je lui pardonne tout. Ă la mort dâun si grand homme, on ne doit Ă©prouver que tristesse et profond regret. » Les causes de sa mort ont immĂ©diatement fait l'objet d'une controverse les mĂ©decins anglais ont officiellement conclu Ă une mort des suites d'un cancer de l'estomac, mais François Antommarchi, mĂ©decin corse arrivĂ© sur place en 1819, refusa de souscrire Ă ces conclusions aprĂšs son autopsie dĂ©taillĂ©e - laquelle avait Ă©tĂ© commandĂ©e Ă l'avance par L'Empereur - qui montra, entre autres, une rate, un foie et une vĂ©sicule biliaire trĂšs dĂ©gradĂ©s, un estomac plein d'ulcĂšres et un ulcĂšre perforĂ© miraculeusement obturĂ© par le foie! La mort de NapolĂ©on rĂ©sulte donc de la combinaison d'une hĂ©patite chronique ancienne, d'un ulcĂšre de l'estomac liĂ© au stress Ă©voluant jusqu'Ă la perforation, d'une dĂ©gĂ©nĂ©rescence de cet ulcĂšre en carcinome et, cause immĂ©diate, l'aggravation du tout par une mĂ©dication aberrante antimoine et mercure, le coup de grĂące ayant Ă©tĂ© portĂ© par le mĂ©decin anglais Arnott qui inflige au malade une dose extravagante de 10 grains de calomel alors que la dose normale est de un Ă deux grains, ce qui provoque une sĂ©vĂšre hĂ©morragie stomacale qui sera fatale. Une vive discussion oppose alors les diffĂ©rents mĂ©decins et les officiels, dont rĂ©sulte une sorte de compromis politique prĂ©sentant "le squirre cancĂ©reux au pylore" comme la cause de la mort, ce qui permet d'imputer la mort de NapolĂ©on Ă une prĂ©disposition familiale, donc Ă une mort des plus naturelles, puisque son pĂšre et sa sĆur Ălisa sont morts de cette mĂȘme maladie. Peut-ĂȘtre en raison des diffĂ©rences d'opinions qui se manifestent dans les rĂ©cits ultĂ©rieurs des uns et des autres, la cause de la mort de NapolĂ©on a fait l'objet de diverses thĂ©ories conspirationnistes. Une hypothĂšse frĂ©quemment avancĂ©e est celle d'un empoisonnement dĂ©libĂ©rĂ© de NapolĂ©on au trioxyde d'arsenic mais, pour pouvoir ĂȘtre maintenue aujourdâhui, cette thĂ©orie fait clairement appel Ă des interprĂ©tations scientifiquement et historiquement hasardeuses46. En outre Michel Pastoureau a pu dĂ©montrer que de l'arsenic Ă©tait prĂ©sent en quantitĂ© dans les papiers peints et tentures teintes en vert qu'affectionnait l'Empereur et utilisĂ©es Ă Longwood. Sa mort, en 1821, ne met pas fin Ă sa lĂ©gende. En effet, des historiens ont montrĂ© l'existence d'une rumeur, persistante jusqu'au dĂ©but de la troisiĂšme RĂ©publique, selon laquelle lâEmpereur ne serait pas mort. Signe de l'attachement du monde rural au mythe d'un NapolĂ©on Sauveur, d'incessantes rumeurs parcourent en effet les campagnes françaises depuis la fin de la Restauration jusqu'Ă 1870, accrĂ©ditant le bruit que l'Empereur, toujours en vie, serait sur le point de revenir au pouvoir pour prĂ©server les acquis Ă©galitaires de la RĂ©volution française. Retour de ses cendres en France 1840 NapolĂ©on demanda Ă ĂȘtre enterrĂ© sur les bords de la Seine, mais lorsquâil mourut en 1821 il fut inhumĂ© Ă ans aprĂšs la mort de NapolĂ©on, le roi Louis-Philippe Ier put obtenir du Royaume-Uni la restitution des cendres de NapolĂ©on. Lâexhumation du corps eut lieu le 15 octobre 1840 et NapolĂ©on quitta dĂ©finitivement l'Ăźle de Sainte-HĂ©lĂšne le dimanche 18 octobre 1840. Son corps fut rapatriĂ© triomphalement Ă Paris, au milieu d'une foule innombrable53, et enterrĂ© aux Invalides, dans un grand sarcophage [âŠ] de porphyre rouge â en fait du quartzite aventurinĂ© de Finlande, proche du porphyre â posĂ© sur un socle de granit vert des Vosges». Le socle en marbre noir provient de la carriĂšre de marbre de Sainte-Luce. Le transport de ce bloc de 5,5 mĂštres de long, 1,20 mĂštre de large et 0,65 mĂštre d'Ă©paisseur, ne se fit pas sans peine. AprĂšs 1854, lâempereur NapolĂ©on III nĂ©gocia avec le gouvernement britannique lâachat de Longwood House et de la vallĂ©e du Tombeau Sainte-HĂ©lĂšne, qui devinrent propriĂ©tĂ©s françaises en 1858 et sont gĂ©rĂ©es depuis par le ministĂšre des Affaires Ă©trangĂšres.
HĂ©rosde lâindĂ©pendance et de lâabolition de lâesclavage Ă HaĂŻti, Toussaint Louverture est mort en 1803 en exil au chĂąteau de Joux (Doubs). Dix-huit ans plus tard, le hĂ©ros français
NapolĂ©on, la grande aventure Pour accompagner le bicentenaire de la mort de NapolĂ©on, Le Point » est parti visiter les cinquante lieux qui ont participĂ© Ă la lĂ©gende de lâEmpereur. DâAjaccio Ă Sainte-HĂ©lĂšne, en passant par Varsovie, Vienne ou Milan, nous partageons avec vous nos carnets de voyage. Avec un casting impĂ©rial Thierry Lentz, Patrice Gueniffey, Jean-Marie Rouart, StĂ©phane Bern, Christian Clavier, Christine Orban. En route ! Je commande le hors-sĂ©rie 9,90âŹ
7octobre 2002 â 21 octobre 2002. - - (aide) NapolĂ©on est une mini-sĂ©rie historique en coproduction Canada - France en quatre Ă©pisodes de 100 minutes, rĂ©alisĂ©e par Yves Simoneau et diffusĂ©e en France Ă partir du 7 octobre 2002 sur France 2, au QuĂ©bec du 2 au 23 fĂ©vrier 2003 Ă Super Ăcran puis rediffusĂ©e Ă la TĂ©lĂ©vision de Radio
Le 5 mai 1821, NapolĂ©on Ier est mort sur l'Ăźle de Saint-HĂ©lĂšne. VidĂ©o NapolĂ©on est dĂ©portĂ© et emprisonnĂ© par les Britanniques sur lâĂźle Sainte-HĂ©lĂšne, commandĂ©e d'abord par l'amiral Cockburn puis par Sir Hudson Lowe. L'Empereur est accompagnĂ© d'une petite troupe de fidĂšles, parmi lesquels le grand marĂ©chal du palais Bertrand, le comte de Las Cases, le gĂ©nĂ©ral Montholon, et le gĂ©nĂ©ral Gourgaud. Il se consacre Ă lâĂ©criture de ses mĂ©moires qu'il dicte Ă Las Cases. Il essaye aussi dâapprendre lâanglais ; il reçoit plusieurs visiteurs de passage Ă Sainte-HĂ©lĂšne, qui est alors une escale importante pour tout navire contournant l'Afrique. Une fois installĂ© Ă Longwood, il Ă©vite de sortir car Lowe a donnĂ© lâordre que lâempereur doit ĂȘtre partout sous garde. NapolĂ©on tombe progressivement malade et sâaffaiblit. Dans la seconde moitiĂ© du mois dâavril 1821, il Ă©crit lui-mĂȘme ses derniĂšres volontĂ©s et plusieurs codicilles, une quarantaine de pages au total. Ses derniers mots sont France, armĂ©e, JosĂ©phine », ou, selon les mĂ©moires de Sainte-HĂ©lĂšne tĂȘte⊠armĂ©e⊠Mon Dieu ! ». Nerval, dans son poĂšme Ă la mort de lâExilĂ©, note Les derniĂšres paroles de NapolĂ©on mourant furent Mon Dieu et la nation française⊠française⊠mon fils⊠tĂȘte armĂ©e ». On ne sait ce que signifiaient ces mots. », et une version courante affirme quâil aurait dit en fait tĂȘte dâarmĂ©e », ce qui est bien moins Ă©nigmatique. NapolĂ©on meurt un samedi, le 5 mai 1821, Ă 17 heures et 49 minutes », rendant ainsi le plus puissant souffle de vie qui eut jamais agitĂ© l'argile humaine » Chateaubriand. Cependant, les causes de sa mort ont fait l'objet de controverses ; officiellement les mĂ©decins ont conclu Ă une mort des suites d'un cancer de l'estomac, mais l'hypothĂšse fut avancĂ©e d'un empoisonnement au trioxyde d'arsenic. Hudson Lowe, geĂŽlier de NapolĂ©on Ă Sainte-HĂ©lĂšne, devant son lit de mort, dĂ©clara Messieurs, câĂ©tait le plus grand ennemi de lâAngleterre, câĂ©tait aussi le mien. Mais je lui pardonne tout. Ă la mort dâun si grand homme, on ne doit Ă©prouver que tristesse et profond regret. »
Ilyâa 201 ans NapolĂ©on est mort Ă lâile de Saint-HĂ©lene , longue vie Ă lâEmpereurâ Enrico âïžđČđ« Legio Patria Nostra (@scotto_enrico) May 5, 2022Read More. Veuillez cliquer sur le bouton [LIRE LA SUITE] ci-dessus pour lire la version complĂšte de la source dâorigine. Cet article est un article dâactualitĂ© sur une cĂ©lĂ©britĂ© ou une personne
Sujet Napoléon est mort à Saint HélÚne PepeHanouna4 MP 04 mai 2021 à 212700 Son fils Léon lui a crevé le bidon PepeHanouna4 MP 04 mai 2021 à 212917 On l'a retrouvé le cul sur une baleine Pseud080 MP 06 mai 2021 à 011115 Victime de harcÚlement en ligne comment réagir ? Infos 0 connectés Gestion du forum Modérateurs Suumas, Love-n-peace, odoki, LikeGod, [FIREWORK] Contacter les modérateurs - RÚgles du forum Sujets à ne pas manquer Aucun sujet à ne pas manquer
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