Lasituation de la femme hier et aujourd'hui, en Occident et en Islam. Certaines sociĂ©tĂ©s ont connu, d'autres connaissent encore aujourd'hui une certaine injustice faite ĂNon, la famille monoparentale n'est pas une invention» moderne elle existait dĂ©jĂ dans les annĂ©es 30, mĂȘme si ses origines n'Ă©taient pas les mĂȘmes qu'aujourd'hui. C'est une des choses qu'on apprend au sujet des diffĂ©rents modĂšles familiaux dans une nouvelle Ă©tude dĂ©mographique de Statistique Canada sur le mode de vie des enfants canadiens depuis 100 ans. Points saillants. - Mis Ă jour le 1er mai 2014 On fait moins d'enfants Ă l'exception du baby-boom, oĂč le taux de fĂ©condation a frĂŽlĂ© les 4 enfants par femme 3,94 en 1959, pour ĂȘtre plus exact, les familles canadiennes, on s'en doutait, ont beaucoup moins d'enfants qu'auparavant. Les chiffres frappent quand mĂȘme l'imaginaire en 1851, la femme canadienne avait en moyenne 6,56 enfants. En 1931, cette moyenne avait chutĂ© Ă 3,48. Le taux de fĂ©conditĂ© des Canadiennes Ă©tait de 1,61 en 2011, et pour l'instant, rien n'indique qu'il remontera. On se marie moins Sans surprise, la proportion de couples vivant en union libre a augmentĂ© au cours des derniĂšres annĂ©es. Elle a quintuplĂ© entre 1981 et 2011, passant de 2,6% Ă 13,7%. Elle demeure toutefois infĂ©rieure Ă la proportion d'enfants vivant avec un parent seul, qui est de 21,5%. Dans ce domaine, le QuĂ©bec demeure une sociĂ©tĂ© distincte 31,6% des couples avec ou sans enfants vivent en union libre. Les auteurs de l'Ă©tude de Statistique Canada ont trouvĂ© un manuscrit datant de 1938 dans lequel on proposait l'instauration d'une assurance chĂŽmage et d'allocations familiales pour stimuler le taux de natalitĂ©. La maisonnĂ©e est plus petite Il y a quelques dĂ©cennies, la famille Ă©largie Ă©tait une rĂ©alitĂ© pour de nombreuses familles on accueillait le cousin venu de la campagne pour travailler en ville, l'ouvrier qui travaillait Ă la ferme pour l'Ă©tĂ©. En 1901, 30,8% des familles accueillaient sous leur toit une personne qui n'Ă©tait pas membre de la famille immĂ©diate. Aujourd'hui, cette proportion a baissĂ© Ă 9,2%. Avec maman OU papa On associe naturellement les familles monoparentales au phĂ©nomĂšne d'Ă©clatement des familles, mais on dĂ©couvre dans cette Ă©tude qu'il y avait presque autant de familles monoparentales en 1931 11,9% qu'en 1981 12,7%. La diversitĂ© Ă©tait dĂ©jĂ prĂ©sente au dĂ©but du siĂšcle, note SĂ©bastien Larochelle-CĂŽtĂ©, analyste Ă Statistique Canada. Sauf que cela s'expliquait par le veuvage et non par la sĂ©paration du couple. Les pĂšres se retrouvaient plus souvent seuls, car les femmes mouraient Ă l'accouchement.» En 2011, cette proportion est passĂ©e Ă 21,5%, pour d'autres raisons. Avec grand-maman et grand-papa Une situation Ă©conomique prĂ©caire, des traditions culturelles bien ancrĂ©es, un dĂ©sir de veiller sur ses vieux parents... Ce sont tous des facteurs qui expliquent que la proportion d'enfants vivant sous le mĂȘme toit qu'un ou des grand-parents est en progression dans tous les groupes d'Ăąge; elle Ă©tait de 6,4% chez les 0-4 ans en 2011. Elle est passĂ©e de 2,5% Ă 3,7% entre 2001 et 2011 chez les moins de 24 ans. Deux papas ou deux mamans Ce n'est que depuis 2001 que Statistique Canada compile les statistiques sur les familles homosexuelles, et les rĂ©sultats sont donc encore fragmentaires, explique SĂ©bastien Larochelle-CĂŽtĂ©, analyste Ă Statistique Canada. Bien que trĂšs mĂ©diatisĂ©e, cette dynamique familiale est toutefois trĂšs minoritaire, puisque plus de 99% des enfants sont issus de familles hĂ©tĂ©rosexuelles le nombre d'enfants vivant avec des parents du mĂȘme sexe a doublĂ© entre 2001 et 2011. Il faudra attendre encore quelques annĂ©es pour avoir des donnĂ©es plus complĂštes. Mda mĂšre, pas mon pĂšre La proportion d'enfants vivant dans une famille recomposĂ©e Ă©tait de 10,5% en 2011. Les enfants des familles recomposĂ©es, ainsi que leurs parents, pourraient ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme des pionniers Ă la dĂ©couverte d'un territoire inconnu dans l'univers des relations familiales», Ă©crivent les auteurs de l'Ă©tude. Attention, ajoute CĂ©line Le Bourdais, professeure de sociologie Ă l'UniversitĂ© McGill. L'Ă©tude, faite Ă partir de recensements, ne nous donne pas le portrait complet. Un pĂšre sĂ©parĂ© qui a refait sa vie avec une autre femme avec qui il aurait eu un enfant est considĂ©rĂ© comme une famille intacte, car on ne prend pas en considĂ©ration ses enfants nĂ©s d'une premiĂšre union et qui vivent avec leur mĂšre.» Tanguy un jour... La proportion de jeunes de 27 ans qui vivent chez leurs parents est passĂ©e de 8,6% en 1971 Ă 23% en 2011. On le dit souvent, les jeunes restent plus longtemps Ă la maison. Mais ce phĂ©nomĂšne est-il vraiment nouveau? Selon CĂ©line Le Bourdais, de l'UniversitĂ© McGill, jusque dans les annĂ©es 60, les enfants attendaient de se marier avant de quitter le nid familial. Les baby-boomers Ă©taient plus jeunes lorsqu'ils ont quittĂ© la maison, et ce sont eux qui trouvaient que leurs enfants mettaient du temps Ă partir, explique-t-elle. Au fond, on revient Ă des comportements d'avant le baby-boom.» Jusquau milieu du siĂšcle, lâimage des femmes est empreinte de conservatisme : câest la « fĂ©e du logis » et la beautĂ© fĂ©minine classique qui est mise en avant. 15 fevrier 1943. Arch. dĂ©p. Puy-de-DĂŽme, 8 BIB 1487. 1) La femme au foyer. Lâimage de la mĂšre de famille est celle qui domine dans les publications de lâĂ©poque.
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COMPARAISONENTRE FEMME D'HIER ET FEMME D'AUJOURD'HUI.. . 1) *** Femme d'hier Bonne arrivée mon mari. Prenez de l'eau fraßche. J 'espÚre que le
Les droits des femmes aujourdâhui ConfĂ©renceâdĂ©bat du 12 janvier 1992 Maison des Associations Marseille Nicole SAVY, Ligue des Droits de lâHomme Association MĂ©moire des SexualitĂ©s en collaboration avec la Ligue des Droits de lâHomme Marseille Nord-Sud Transcription Anne GuĂ©rin â mise en page Pascal Janvier Michel Anselme prĂ©sident de la LDH Marseille Nord-Sud Nicole Savy est membre du comitĂ© central de la Ligue des Droits de lâHomme, et y a longtemps prĂ©sidĂ© la commission sur les droits des femmes. Il est important de rappeler que le combat pour les droits de lâhomme est lie au combat pour les droits de la femme, ce qui est trop souvent oubliĂ©. Nicole Savy Les droits des femmes en France se trouvent aujourdâhui dans une situation particuliĂšrement contradictoire comparĂ©e aux autres pays europĂ©ens, la France est lâun de ceux ou les femmes travaillent le plus, participent le plus Ă la vie professionnelle. Le taux de natalitĂ© se maintient Ă un niveau relativement Ă©levĂ© plus de deux enfants par couple soit beaucoup plus que dans un pays catholique comme lâItalie. Par contre, la participation des Françaises Ă la vie politique est quasiment nulle, lamentable. Sur ce chapitre, nous sommes en avant-derniĂšre position parmi les pays europĂ©ens, et la situation ne sâarrange pas vraiment, du cotĂ© du Parti socialiste par exemple. DâĂ©normes progrĂšs ont Ă©tĂ© accomplis depuis la seconde guerre mondiale dans le domaine juridique. Lâexistence de la pilule, du travail fĂ©minin, semblent ĂȘtre des acquis irrĂ©versibles, voire des Ă©vidences, Ă tel point que les combats menĂ©s pour ces droits semblent relever, aux yeux des jeunes femmes de moins de 30 ans, dâun fĂ©minisme archaĂŻque, comme si ces problĂšmes Ă©taient dĂ©finitivement rĂ©glĂ©s, ce qui est une erreur. Nous avons donc acquis des droits au cours des cinquante derniĂšres annĂ©es, mais plus en thĂ©orie quâen rĂ©alitĂ©, car nous nâavons pas toujours les moyens de les appliquer. Et surtout on sâaperçoit, en France mais aussi sur la scĂšne internationale, que ces droits peuvent ĂȘtre remis en cause. Aux Etats-Unis, Iâavortement est devenu un vĂ©ritable enjeu Ă©lectoral et on se bat Ă©tape par Ă©tape, et juge par juge Ă la Cour suprĂȘme, pour revenir Ă des lois rĂ©trogrades. Câest une formidable opĂ©ration de rĂ©action, de rĂ©gression en matiĂšre de droits des femmes. Et cette bataille nâest visiblement pas terminĂ©e. De lâautre cĂŽtĂ©, en Europe de lâEst, la Pologne a tentĂ© une opĂ©ration analogue avec le soutien du pape. Le syndicat SolidaritĂ© sâest prononcĂ© contre lâavortement avec le soutien dâune partie des parlementaires polonais. On a rĂ©ussi Ă Ă©viter le pire. La Ligue des Droits de lâHomme, le Planning Familial ont lancĂ© une grande campagne dâenvoi de cartes postales pour protester et pour soutenir les partisans de la contraception en Pologne. Je ne sais si cette campagne a influencĂ© les Polonais, mais pour lâinstant ce projet rĂ©actionnaire est gelĂ©. Dans la confusion qui suit lâeffondrement du systĂšme soviĂ©tique, on entend aussi des femmes russes nous dire que ce quâelles souhaitent maintenant, câest le droit de rentrer Ă la maison et de ne plus travailler. On peut essayer les comprendre, mais câest pour nous trĂšs, trĂšs dur Ă entendre. Mais il y a pire une femme irakienne peut ĂȘtre punie de mort en cas dâadultĂšre, et sous le rĂ©gime des ayatollah toutes sortes de prĂ©textes sont bons pour lapider publiquement des femmes iraniennes. La montĂ©e mondiale des intĂ©grismes et des extrĂȘmes droites est un pĂ©ril pour la dĂ©mocratie et pour les droits des femmes qui en font partie intĂ©grante. Nos amies algĂ©riennes qui subissent la pression du FIS, en savent quelque chose, mais je crois quâelles nâont pas lâintention de se laisser faire, mĂȘme si elles portent le voile. Que se passe-t-il en France ? Depuis quelques annĂ©es on assiste Ă une montĂ©e des oppositions Ă lâavortement. Au Parlement, des hommes de droite et dâextrĂȘme droite dĂ©posent des projets de loi visant Ă supprimer la loi Veil. Ils ne sont pas trĂšs nombreux, ni trĂšs efficaces, mais depuis un ou deux ans ils sâorganisent, avec le soutien financier dâassociations amĂ©ricaines notamment. Ils mĂšnent diffĂ©rents types dâactions, dont des actions spectaculaires de commando dans des centres dâlVG. Ces attaques peuvent prendre des formes violentes, traumatisantes pour les femmes qui viennent la subir une IVG, ce qui est toujours quelque chose de dramatique pour les femmes qui font ce choix. Elles subissent en plus ces attaques culpabilisantes, accompagnĂ©es de violences physiques dans certains cas, comme Ă lâhĂŽpital de la SalpĂ©triĂšre dans le service du professeur Friedman. Ces commandos se rĂ©clament de La TrĂȘve de Dieu », de Clairfontana » ou de SOS Tout-Petits » qui forment un front commun qui se situe dans la mouvance catholique intĂ©griste et est liĂ©e Ă lâextrĂȘme droite. Lâorganisation de congrĂšs sur la famille ainsi que le noyautage dâassociations familiales qui ne sây attendent pas, sont dâautres formes dâaction. Le Pr Leroy-Beaulieu, qui est lâinventeur du RU-480, pilule abortive, est actuellement poursuivi pour avoir critiquĂ© un film Ă©pouvantable qui sâappelle Le cri silencieux » film scientifiquement faux qui prĂ©sente sur fond de marteaux piqueurs une scĂšne fantasmĂ©e dâavortement ou le fĆtus ouvre la bouche et crie. Aucune femme normalement constituĂ©e ne peut supporter de voir ce film, qui est un tissu de mensonges. Mais lâune des associations qui luttent contre lâavortement a portĂ© plainte contre le Pr droits des femmes aujourdâhui â Enfin, il y a le discours politique dâun Jean-Marie Le Pen qui naturalise », qui fait entrer lentement dans les moeurs, le pire des conformismes et la pire des rĂ©actions. Ce discours est trĂšs efficace en temps de chĂŽmage, parce quâon imagine pouvoir rĂ©gler ce problĂšme en renvoyant les immigrĂ©s chez eux et les femmes Ă leur foyer. On peut sâinterroger sur la rĂ©ponse des pouvoirs publics, qui semble insuffisante. Dans lâensemble de la France, le nombre dâinfirmiĂšres et de mĂ©decins dans les services dâlVG est insuffisant pour couvrir les besoins qui ont pourtant diminuĂ©, contrairement aux prĂ©visions de la droite qui craignait que toutes les femmes iraient se faire avorter ». De fait, la contraception sâest dĂ©veloppĂ©e, et le nombre des IVG pratiquĂ©es aujourdâhui en France a diminuĂ©. Mais les services et les lits hospitaliers ont diminuĂ© encore plus vite. Certains services sont fermĂ©s. Dâautre part, on manque dâinformation auprĂšs des femmes immigrĂ©es, dans les IycĂ©esâŠ, en matiĂšre de contraception. On est trĂšs dĂ©muni dans ce domaine, les associations traversent une pĂ©riode de grande difficultĂ©, de moyens insuffisants, de subventions insuffisantes, etc. Nos amies du Planning Familial Elles ont pourtant organisĂ© rĂ©cemment Ă Paris des Ă©tats gĂ©nĂ©raux » pour dĂ©fendre lâavortement et la contraception. Ceux-ci ont rencontrĂ© un rĂ©el succĂšs, peut-ĂȘtre parce quâils se sont dĂ©roulĂ©s Ă la Sorbonne, lieu sympathique et symbolique. Ils ont Ă©tĂ© soutenus par VĂ©ronique NeĂŻertz, secrĂ©taire dâEtat aux Droits des Femmes, qui ne fait pas, par ailleurs, ce quâelle veut. Elle nâest pas arrivĂ©e, notamment, au remboursement intĂ©gral de la pilule, parce quâelle nâen a pas le pouvoir. Or les pilules les plus modernes et les plus performantes ne sont plus remboursĂ©es. Elles sont en vente libre, autant dire quâelles coĂ»tent extrĂȘmement cher. Ne sont remboursĂ©es que les pilules de la premiĂšre et deuxiĂšme gĂ©nĂ©ration, les plus anciennes, les moins bien dosĂ©es. Quant Ă la place faite aux femmes dans les partis politiques, Iâalibi du moment est Edith Cresson, femme et Premier Ministre. Mais Edith Cresson a Ă©tĂ© en butte, parce quâelle est femme, et quoiquâon pense de sa politique, Ă une campagne dâinsultes intolĂ©rable de la part de la droite, de lâUDF notamment. Sur lâarticulation entre droits de lâhomme et droits des femmes, on nous a souvent agressĂ©es en les opposant. Ce qui nous permet de les articuler, câest lâidĂ©e de la mixitĂ©. Pour moi, la mixitĂ© est une espĂšce de troisiĂšme temps historique. On peut penser, en effet que pendant tout le XIXĂ©me siĂšcle â et peut-ĂȘtre jusquâen 1945 quand les femmes françaises ont eu le droit de vote â les femmes ont revendiquĂ© les mĂȘmes droits que les hommes. Les suffragettes », par exemple, ont exigĂ© le droit de vote. CâĂ©tait le premier temps. DeuxiĂšme temps le mouvement fĂ©ministe de ma gĂ©nĂ©ration â celui des annĂ©es 1970 â qui sâest dĂ©veloppĂ© aux Etats-Unis, Ă©tait un fĂ©minisme revendiquant des droits spĂ©cifiques pour les femmes droits liĂ©s au corps, Ă la sexualitĂ©, Ă la vie privĂ©e, Ă la maĂźtrise du corps et de la fĂ©conditĂ©. CâĂ©tait un fĂ©minisme non mixte, et avec raison câĂ©tait la seule maniĂšre de se retrouver entre soi, de faire prendre la parole Ă des femmes qui historiquement ne lâavaient pas. Ce fĂ©minisme a eu des pratiques trĂšsagressives, parfois trĂšs exclusives, mais câĂ©tait une nĂ©cessitĂ©. Il a remportĂ© des victoires rĂ©volutionnaires, comme la lĂ©gislation concernant la pilule, Iâavortement, IâaccĂšs Ă la vie professionnelle dont nous bĂ©nĂ©ficionsaujourdâhui. Il faut rendre hommage aux fĂ©ministes de ces annĂ©es-lĂ . Nous en sommes maintenant Ă ce troisiĂšme temps que jâappelle celui de la mixitĂ©. Celle-ci est nĂ©e de la non mixitĂ© prĂ©cĂ©dente. LâaccĂšs partiel des femmes au droit de vote, au droit de travailler et aux droits spĂ©cifiques a commencĂ© Ă transformer lâimage et lâusage que nous avons des droits en gĂ©nĂ©ral, des droits de tous, de lâhomme », au sens dâ ĂȘtre humain ». Nous sommes toujours dans une sociĂ©tĂ© patriarcale, le modĂšle masculin est encore le modĂšle dominant, le pouvoir â politique, par exemple â appartient encore aux hommes dans lâĂ©crasante majoritĂ© des cas, mais ce modĂšle masculin, comme le modĂšle fĂ©minin, est en pleine reconstruction, et en grande difficultĂ©. Femmes, nous sommes obligĂ©es de nous battre sur tous les fronts, de faire des doubles journĂ©es, dâassumer souvent seules nos cellules monoparentales â puisquâon ne dit plus familles » â dâĂ©lever seules nos enfants. DifficultĂ© aussi pour les hommes qui sont sommĂ©s, au minimum, de partager autrement les difficultĂ©s, les tĂąches domestiques et de reconsidĂ©rer intĂ©gralement leur modĂšle propre. Tout le monde y a gagnĂ© en libertĂ©, en responsabilitĂ©, mais peut-ĂȘtre quâon ne sait plus trĂšs bien, aujourdâhui, que faire de cette libertĂ©, ni comment la vivre. MixitĂ©, quâest-ce que cela veut dire ? Le mot nâest plus guĂšre utilisĂ© quâĂ propos de lâĂ©cole. Mais câest un concept que je voudrais voir dĂ©veloppĂ© autant que celui de laĂŻcitĂ©. MixitĂ© veut dire commun, mĂ©lange de garçons et de filles Ă lâĂ©cole, mais en mĂȘme temps il implique quâun tel mĂ©lange est Ă©gal. Le rapport de domination des garçons sur les filles en est exclu. Cela permet de penser Ă la fois la diffĂ©rence sexuelle des femmes et leur Ă©galitĂ©, dâinscrire cette diffĂ©rence dans une perspective rigoureusement Ă©galitaire, et donc dâinscrire le rĂ©el et le droit dans un mĂȘme mouvement, dâĂ©liminer -au moins intellectuellement, dans un premier temps â toute possibilitĂ© dâun systĂšme de pouvoir. Parce que tout ceci peut paraĂźtre trop abstrait, je donnerai un exemple, celui du commissariat de police ou arrivent, la nuit, des femmes battues, qui ont dĂ©cidĂ©, au bout dâun certain nombre de mois ou dâannĂ©es, de quitter le domicile conjugal, gĂ©nĂ©ralement avec leurs enfants. Il est clair quâil vaut mieux quâelles soient accueillies par une femme câest plus facile pour parler. Fallait-il dĂšs lors demander que des femmes policiers soient prĂ©sentes dans les commissariats pour recevoir les femmes battues ? Petit Ă petit nous nous sommes aperçues que câĂ©tait une Ăąnerie. Car on allait probablement se retrouver avec une catĂ©gorie de sous policiĂšres » chargĂ©es de la santĂ©, des droits sociaux, des femmes⊠Alors que ce quâil fallait demander, câĂ©tait la mixitĂ© des personnels de police des femmes qui accompliraient lâensemble des travaux de la police, mais des hommes aussi, Ă condition quâils soient formĂ©s pour le faire formation sociale, formation morale. Cela reprĂ©sente un Ă©norme progrĂšs. Câest en train de se faire. Nous en avons discutĂ© avec Pierre Joxe ministre de lâIntĂ©rieur, parce quâau dĂ©but ils avaient des critĂšres de taille tellement Ă©levĂ©s que peu de femmes pouvaient sây conformer, et beaucoup Ă©taient exclues dâoffice. A partir de lĂ , les discussions sur les droits des femmes peuvent prendre des directions un peu diffĂ©rentes. Les droits des femmes, y compris les plus spĂ©cifiques â comme la contraception â sont liĂ©s au droit en gĂ©nĂ©ral, dans un rapport de dĂ©pendance et de progrĂšs rĂ©ciproques. Le droit Ă la contraception est Ă©videmment, et avant tout, une affaire de rapports homme / femme â sinon il nây aurait mĂȘme pas besoin de contraception -, une affaire de libertĂ©, de dĂ©mocratie. Nous luttons donc contre le systĂšme de pouvoirs qui existe encore aujourdâhui, contre lâinĂ©galitĂ© qui est fondĂ©e sur la diffĂ©rence sexuelle â notion Ă laquelle nous sommes radicalement opposĂ©es -, car le droit Ă la diffĂ©rence » paraĂźt conduire toujours Ă des rĂ©sultats catastrophiques il vaut mieux repenser les droits de tous au moyen de la mixitĂ©. Notre travail Ă la Ligue des Droits de lâHomme Voici maintenant quelques exemples concrets des problĂšmes que nous rencontrons dans notre travail Ă la Ligue. Nous avons fait certaines propositions en matiĂšre dâemploi et de travail, dâaccĂšs des femmes Ă la vie politique. Dâautres propositions concernent les femmes Ă©trangĂšres, je veux dire Ă©trangĂšres Ă la CommunautĂ© europĂ©enne, dans la France dâaujourdâhui et dans lâEurope de demain. Ce problĂšme est extrĂȘmement important et encore trop peu connu. Il y a aussi le problĂšme de la violence entre les hommes et les femmes, et le problĂšme de la vie privĂ©e avoir des enfants mais aussi des libertĂ©s et des droits. â Sur lâemploi Les emplois fĂ©minins augmentent mais en mĂȘme temps se maintient, dâune façon aussi stable que dĂ©sespĂ©rante, une rĂ©elle inĂ©galitĂ© professionnelle. Les femmes reprĂ©sentent aujourdâhui 44 % de la population active. On retrouve donc aujourdâhui le taux dâactivitĂ© qui Ă©tait celui des femmes au moment de la premiĂšre guerre mondiale, et qui avait subi entre-temps une rĂ©gression effrayante. On continue, du moins dans certains milieux, Ă demander aux femmes pourquoi elles travaillent. Question absurde. Alors quâon sait que les familles monoparentales sont de plus en plus nombreuses. Et que personne nâaurait lâidĂ©e de demander cela Ă un homme. Dâou vient le maintien des inĂ©galitĂ©s ? Pas tellement des discriminations qui, certes, existent encore mais qui sont combattues par des lois. Il vient plutĂŽt du fait que les femmes nâont pas la mĂȘme formation et ne font pas les mĂȘmes mĂ©tiers que les hommes. A ce propos, VĂ©ronique NeĂŻertz est en train dâorganiser une campagne pour promouvoir lâenseignement technique et les mĂ©tiers de lâindustrie Ă lâintention des filles. Alors que celles-ci continuent massivement Ă faire les trente mĂ©tiers, toujours les mĂȘmes, qualifiĂ©s de fĂ©minins secrĂ©tariat, couture, coiffure, etc. et se retrouvent Ă©videmmentau chĂŽmage. Les femmes sont exclues, bien entendu, des emplois les plus qualifiĂ©s, des secteurs les plus rĂ©munĂ©rateurs. Elles sont trĂšs exposĂ©es aux restructurations des secteurs secondaire industriel et tertiaire, et sont les premiĂšres victimes du chĂŽmage, en particulier du chĂŽmage de longue durĂ©e. Leurs rĂ©munĂ©rations sont infĂ©rieures dâun tiers, ou presque, Ă celles des hommes. Certes, elles ont les mĂȘmes salaires que les hommes quand elles font les mĂȘmes mĂ©tiers mais, en dehors de la fonction publique elles nâexercent pas souvent ces mĂȘmes mĂ©tiers. Tout le problĂšme est lĂ . On a mĂȘme rĂ©inventĂ© une inĂ©galitĂ© professionnelle le travail Ă temps partiel qui est trĂšs majoritairement rĂ©servĂ© aux femmes. Or, câest un travail infĂ©rieur, puisque le temps partiel implique des droits partiels, et pas de carriĂšre. En rĂ©alitĂ©, on sâaperçoit que le temps rĂ©duit nâest pas choisi par les femmes, il est imposĂ© Ă lâembauche et quand il y a une promotion possible Ă temps complet ce ne sont pas elles qui en bĂ©nĂ©ficient. Donc cette invention moderne restaure de façon efficace la division sexuelle du travail. Les femmes sont, en Europe, les principales victimes des nouvelles formes de pauvretĂ© quâon voit se dĂ©velopper dâune part dans les marges de lâemploi et dâautre part du cĂŽtĂ© des retraites. Le marchĂ© europĂ©en risque dâaggraver beaucoup ce type de problĂšme. â Les lieux dâaction oĂč combattre ces inĂ©galitĂ©s sont, bien sĂ»r, IâĂ©cole oĂč doivent se transformer les habitudes des filles, leur orientation professionnelle, ce qui implique la transformation des orientations des parents et des enseignants, lesquels doivent engager les filles Ă choisir des carriĂšres scientifiques et techniques. â Un autre type dâaction consisterait Ă Ă©tendre aux hommes certains droits rĂ©servĂ©s aux femmes ; limiter et contrĂŽler strictement le travail de nuit pour les hommes comme pour les femmes ; dĂ©velopper des congĂ©s paternels, pris rĂ©ellement comme en SuĂšde, et pas seulement sur le papier. CongĂ©s longs et entiĂšrement rĂ©munĂ©rĂ©s, lors de la naissance dâun enfant. Car la maternitĂ©, pour une femme, ne dure que quelques semaines, quelques mois, alors que la parentalitĂ©, qui se fait Ă deux, dure toute la vie. Il faut que les parents partagent cette responsabilitĂ©, car un enfant a besoin de son pĂšre autant que de sa mĂšre. â Pour que les parents puissent accomplir le travail domestique et familial, il faut des Ă©quipements sociaux et en particulier des crĂšches vieille revendication qui coĂ»tent cher et qui ne sont jamais assez nombreuses. â Il faudrait aussi revoir une fiscalitĂ© qui pĂ©nalise le travail des femmes mariĂ©es et encourage les femmes Ă rester au foyer. â Revoir enfin un systĂšme de protection sociale qui fait des femmes qui ne travaillent pas de simples ayant droits pour leur donner des droits propres. â Remplacer, comme le souhaite Yvette Roudy, toutes les politiques protectionnistes qui visent Ă protĂ©ger en effet les femmes quâon suppose ĂȘtre fragiles » ce qui nâest pas vrai trĂšs rĂ©sistantes, elles vivent en moyenne plus longtemps que les hommes, par des mesures visant Ă promouvoir une rĂ©elle Ă©galitĂ©s des chances. Les mesures de rattrapage temporaires formations spĂ©ciales pour les femmes ayant arrĂȘtĂ© de travailler sont Ă dĂ©velopper parce quâelles visent Ă Ă©liminer une discrimination, une inĂ©galitĂ© existantes. â Au plan politique, les femmes ne sont toujours pas des citoyennes Ă part entiĂšre. Elles sont des citoyennes de droit, certes, puisquâelles votent et sont Ă©ligibles ; mais lâĂ©galitĂ© de reprĂ©sentation reste Ă conquĂ©rir. Les chiffres de reprĂ©sentation des femmes dans les syndicats, les partis politiques, Ă lâAssemblĂ©e nationale, au SĂ©nat 3 %, en tant que maires, sont dĂ©risoires, exception faite de quelques femmes alibis. Qui fait les lois en matiĂšre de dĂ©fense nuclĂ©aire ? En matiĂšre dâavortement ? Ce sont les hommes toujours, ce qui nâest tout de mĂȘme pas normal dans un cas comme dans lâautre. Les femmes portent leur part de responsabilitĂ©, ou plus exactement, elles nâont pas trĂšs envie de sâintĂ©grer au systĂšme tel quâil fonctionne, elles nâen veulent pas. Elles travaillent comme des folles toute la journĂ©e, alors comment consacrer leurs soirĂ©es et leurs nuits Ă une vie militante. Peut-ĂȘtre sont-elles attachĂ©es Ă une autre forme de vie, Ă des valeurs humanistes quâelles veulent dĂ©fendre face au systĂšme masculin de concurrence et de compĂ©tition, aussi difficile que cruel. De sorte que les femmes sont finalement prĂȘtes Ă se laisser convaincre quâelles nâauraient pas le temps ni la compĂ©tence, quâelles nâarriveraient pas a trouver leur place dans un tel systĂšme. HĂ©lĂšne Luc, Iâune des rares femmes sĂ©natrices et par ailleurs communiste, nous a racontĂ© que le jour oĂč on lui a proposĂ© cette fonction, sa premiĂšre rĂ©action avait Ă©tĂ© ce nâest pas possible, je nây arriverai jamais ». RĂ©action typiquement fĂ©minine, modeste et dĂ©faitiste, inculquĂ©e par lâenvironnement socioculturel, et trĂšs difficile Ă surmonter. Les hommes ne diraient jamais une chose pareille, mĂȘme si certains dâentre eux le pensent peut-ĂȘtre. Dans ce domaine aussi, on pourrait imaginer des mesures, des stratĂ©gies de rattrapage, sans se faire dâillusion sur la rapiditĂ© des effets espĂ©rĂ©s. LâĂ©cole, lieu dâapprentissage de la citoyennetĂ©, est toute dĂ©signĂ©e pour lâĂ©laboration de ces stratĂ©gies. On peut aussi recourir aux quotas dans les candidatures, mĂȘme si ce nâest pas trĂšs enthousiasmant, Ă condition quâon ne rĂ©serve pas aux femmes tous les postes de fin de listes, qui sont perdus dâavance. Le principe du statut de lâĂ©lu, que nous rĂ©clamons depuis trĂšs longtemps, serait extrĂȘmement utile pour les mĂšres de famille qui voudraient avoir des responsabilitĂ©s au niveau local ou rĂ©gional et ne voudraient pas perdre leur statut, leur emploi. A lâintĂ©rieur de la Ligue, nous avons Ă©laborĂ© une pratique rĂ©elle de la mixitĂ©. Une femme est prĂ©sidente de la Ligue et ce pour la premiĂšre fois depuis lâaffaire Dreyfus câest Madeleine RĂ©berioux. Sur les quatre vice-prĂ©sidents, deux sont des femmes. Les femmes sont prĂ©sentes Ă tous les niveaux de responsabilitĂ© et de rĂ©flexion. JâespĂšre que cette situation idyllique va durer. â Le problĂšme suivant est celui des femmes Ă©trangĂšres. Les fĂ©ministes rĂ©clament depuis trĂšs longtemps pour elles le droit dâasile lorsque dans leur propre pays elles sont persĂ©cutĂ©es en raison de leur sexe. Ce que ne prĂ©voit pas la Convention de GenĂšve. On avu des Iraniennes fuir leur pays parce quâelles refusaient de porter le tchador, ou parce quâelles avaient Ă©tĂ© emprisonnĂ©es, torturĂ©es. Elles peuvent parfois obtenir lâasile politique, mais il serait tout de mĂȘme normal que, suivant les rĂ©solutions 84 et 88 du Parlement EuropĂ©en, le droit dâasile tienne compte de ce type de persĂ©cution; et au minimum que les autoritĂ©s publiques mettent au point des programmes dâaccueil spĂ©cifiques pour les femmes rĂ©fugiĂ©es, avec Ă©ducation, emploi et culture dans la langue de leur pays. Pour les femmes immigrĂ©es en France aujourdâhui, la situation est extraordinairement compliquĂ©e. On lâa vu avec lâaffaire du foulard. Ces femmes reconnaissent volontiers que la sociĂ©tĂ© française leur offre des chances importantes de sâen sortir, notamment en allant Ă lâĂ©cole ; en mĂȘme temps elles subissent ces discriminations sexistes ordinaires, que nous rencontrons toutes un jour ou lâautre sur notre chemin. Mais en plus, elles subissent les discriminations dâun pays dâaccueil qui leur refuse le droit de vote. Enfin elles subissent les discriminations liĂ©es Ă leur famille dâorigine musulmane, notamment. Ces trois types de discriminations les excluent de la citoyennetĂ© Ă©conomique Ă©galement elles ne peuvent pas travailler. Câest vrai du moins pour les mĂšres ; pour les filles, la situation change lorsque les pĂšres ne rĂ©ussissent pas Ă les marier de force ni Ă les rĂ©expĂ©dier dans un des pays du Maghreb. On a vu cette immigration se fĂ©miniserĂ la faveur du regroupement familial, puis se refermer maintenant aux femmes. A charge pour nous de dĂ©fendre ces jeunes MaghrĂ©bines ou Africaines en leur offrant une sociĂ©tĂ© ouverte, une Ă©cole mixte et laĂŻque oĂč elle peuvent discuter de tout et mener Ă bien leurs Ă©tudes. Ce quâelles font, et mieux que les garçons. Quâelles ne soient plus des travailleuses sans formation, sans droits, clandestines dans certains cas ; enfin quâelles ne soient plus seulement les ayant droits de leur pĂšre ou de leur frĂšre. Nous demandons que toutes les femmes Ă©trangĂšres â issues ou non de la CommunautĂ© europĂ©enne â aient les mĂȘmes droits que les citoyennes françaises , y compris le droit de sĂ©jour, un permis de travail et une protection sociale autonomes, de sorte que si le mari dâune immigrĂ©e retourne chez lui, la quitte ou lâabandonne, elle ne se retrouve plus dans une situation ingĂ©rable et Ă©pouvantable, obligĂ©e, souvent, de retourner dans un pays oĂč elle ne vit plus depuis longtemps alors quâelle a Ă©levĂ© des enfants en France. Ce sont lĂ des problĂšmes que rencontrent continuellement les immigrĂ©es. â Evoquons, par ailleurs, le sexisme et la violence exercĂ©e par les hommes sur les femmes de la façon la plus brutale, celle qui atteint la personne humaine dans ses droits les plus fondamentaux. Câest dans ce domaine que les mentalitĂ©s et mĂȘme le droit code pĂ©nal sont en train dâĂ©voluer de la maniĂšre la plus visible. Il y a deux ou trois ans, MichĂšle AndrĂ© secrĂ©taire dâEtat aux Droits des femmesa menĂ© une campagne Ă la tĂ©lĂ©vision sur ces violences, sur les femmes battues. Aujourdâhui, on parle beaucoup du harcĂšlement sexuel et on lance Ă propos chiffres absolument effarants. Tout un travail est fait sur la violence, sur les incestes que subissent des enfants, pas seulement les petites filles, mais des petites filles en majoritĂ©. DĂšs que les femmes se sentent autorisĂ©es Ă parler de ces choses Ă lâĂ©coutante dâune permanence tĂ©lĂ©phonique, on entend des rĂ©cits tout Ă fait bouleversants. Heureusement, nous vivons Ă une Ă©poque ou les gens renoncent au principe de non-ingĂ©rence dans les affaires dâautrui. Les voisins ne se bouchent plus les oreilles quand il se passe quelque chose de lâautre cĂŽtĂ© de lâescalier. Ils cessent aussi dâĂȘtre incrĂ©dules, alors quâils lâont Ă©tĂ© pendant longtemps. Dans ce domaine, la tĂ©lĂ©vision, les mĂ©dias, jouent un rĂŽle extrĂȘmement important, fort. On est habituĂ© Ă les voir valoriser la violence. Mais ce sont eux qui pourraient probablement le mieux la combattre. Câest lĂ un devoir pour le service public. Il faut aider les associations qui sâoccupent dâaccueillir et dâaider les victimes de ces violences, former spĂ©cialement des personnels mĂ©dicaux, de police, de justice, des personnels sociaux, modifier le code pĂ©nal, ce qui est en train de se faire sous la pression de certaines associations. Il faut inscrire dans la loi lâinterdiction des violences sexuelles et conjugales, ainsi que le harcĂšlement sexuel. Inscrire aussi notre condamnation radicale des mutilations sexuelles excisions⊠infligĂ©es Ă de petites Africaines, et qui sont parfois considĂ©rĂ©es avec une indulgence effarante par des intellectuelles qui prĂ©tendent les comprendre » au nom de la diffĂ©rence entre les cultures. Nous condamnons ces mutilations comme des atteintes inadmissibles aux droits de la personne humaine, des violences criminelles. Nous souhaitons que soient mises en Ćuvre de vastes campagnes sur lâinterdiction lĂ©gale, rigoureuse, de ces pratiques en France. Ces campagnes peuvent ĂȘtre menĂ©es par la tĂ©lĂ©vision qui existe mĂȘme dans les foyers les plus dĂ©munis, et qui peut donc toucher toutes les communautĂ©s concernĂ©es. Il faut souligner les dangers trĂšs graves que ces pratiques entraĂźnent pour la santĂ© des fillettes sans pour autant mĂ©dicaliser le problĂšme. Car cela reviendrait Ă autoriser ces mutilations si elles Ă©taient pratiquĂ©es par des mĂ©decins. â Dernier point la dĂ©pĂ©nalisation de lâavortement. Sans revenir sur les acquis en matiĂšre de contraception, dâespacement des naissances, dâlVG, soulignons notre opposition absolue Ă toute remise en cause de ces droits. Nous aimerions aller plus loin, et amĂ©liorer la lĂ©gislation sur lâIVG. Lâarticle 377 du code pĂ©nal, qui assimile lâavortement Ă un dĂ©lit nâa jamais Ă©tĂ© abrogĂ©, sauf dans les conditions restrictives Ă©nonces par la loi. Un autre article, du code de la santĂ© publique, pĂ©nalise toute information mĂȘme lĂ©gale sur lâIVG. Ce qui explique quâun certain nombre de procĂšs faits rĂ©cemmentau Planning familial qui avait donnĂ© des adresses⊠Dans cette lĂ©gislation, qui a dâexcellents cĂŽtĂ©s, une contradiction effarante subsiste qui consiste dâune part Ă reconnaĂźtre un droit, et dâautre part Ă considĂ©rer comme un dĂ©lit lâexercice de ce droit, ou lâinformation qui sây rapporte. Câest pourquoi nous demandons la dĂ©pĂ©nalisation de lâavortement. Nous demandons Ă©galement la modification du dĂ©lai lĂ©gal pour lâIVG, car ce dĂ©lai de dix semaines est le plus court dâEurope. Et dâautre part lâĂ©largissement du bĂ©nĂ©fice de la loi Veil aux mineures sans autorisation parentale, et aux Ă©trangĂšres mĂȘme en situation irrĂ©guliĂšre. Un mot sur les nouvelles techniques de reproduction qui touchent Ă la bioĂ©thique. Nous vivons maintenant dans un monde ou les femmes se paient le luxe de prendre la pilule pour ne pas avoir dâenfants, et ont droit Ă un autre type de traitement mĂ©dical pour en avoir en dĂ©pit dâune stĂ©rilitĂ©. Ce nâest pas une contradiction mais une double libertĂ© de choix, un progrĂšs trĂšs important. A condition quâon ne traite pas le corps des femmes comme un instrument en autorisant des pratiques comme celles des mĂšres porteuses, qui font commerce de leur ventre. Quâon nâen fasse pas tout un battage mĂ©diatique, quâon ne dĂ©veloppe pas une espĂšce de vedettariat des Ă©quipes mĂ©dicales qui prĂ©tendent Ă des rĂ©sultats trĂšs supĂ©rieurs Ă la rĂ©alitĂ©. On informe mal les gens sur le pourcentage rĂ©el de rĂ©ussites dans ce domaine. GrĂące aux nouvelles techniques, on arrive en effet Ă 5 ou 10 % de naissances Ă terme dâenfants bien portants, par rapport au nombre de tentatives. Dans des conditions trĂšs Ă©prouvantes. Avoir un enfant est un parcours du combattant. En cas dâĂ©chec, on observe chez les couples beaucoup de dĂ©ceptions et des dommages psychologiques parfois dramatiques. En outre, ces techniques sont horriblement chĂšres. Il faut gĂ©rer ces choses-lĂ de façon plus prudente et dĂ©licate, ne pas faire rĂȘver les gens pour les conduire ensuite Ă des situations de dĂ©tresse. Il me paraĂźtrait plus raisonnable de rĂ©orienter la recherche mĂ©dicale vers la lutte contre la stĂ©rilitĂ© recherche aujourdâhui abandonnĂ©e et de rĂ©flĂ©chir Ă la lĂ©gislation sur lâadoption, Ă lâallĂ©gement de certaines procĂ©dures de contrĂŽle. Le dĂ©bat Une avocate Les droits des femmes nâintĂ©ressent plus les femmes parce quâelles nâont pas vĂ©cu le fĂ©minisme de la deuxiĂšme pĂ©riode, qui Ă©tait tournĂ©e vers une revendication de type intimiste. Jâapprends aujourdâhui que la contraception, chose que je croyais acquise, est remise en cause par certains⊠Dâautre part, une femme de 57 ans, vendeuse aux Galeries Lafayette Ă Marseille depuis 14 ans, a du dĂ©missionner parce que lâun de ses enfants a volĂ© pour 63 francs de jouets dans ce magasin. Dans le rapport de la direction, il y a Ă©crit cette femme, consciente de ses devoirs de mĂšre, a du prĂ©senter sa dĂ©mission ». Je ne pense pas que ce genre de chose arriverait Ă un homme. Un intervenant Je ne suis pas convaincu que 1 + 1 = 2. Un homme plus une femme, câest-Ă -dire un couple, çafait plus de 2. Nicole Savy Câest un point de vue structuraliste. Tu veux dire quâune relation de couple entre un homme et une femme, ça fait une structure, une relation entre les deux. Ca change tout. De mĂȘme, dans un commissariat oĂč il y a des femmes policiĂšres, IâatmosphĂšre nâest pas la mĂȘme. Non pas parce que les femmes seraient meilleures que les hommes â on sait trĂšs bien que ce nâest pas vrai â mais parce que le fait mĂȘme de la mixitĂ© modifie la totalitĂ© des rapports sociaux. Ce nâest pas le paradis pour autant ! Mais on lâa vu aussi dans les Ă©coles grĂące Ă la mixitĂ©, les rapports enseignants / enseignĂ©s, ceux des Ă©lĂšves entre eux se sont transformĂ©s, dans un sens positif. Un autre intervenant Pourquoi dites-vous les droits de lâhomme » et les droits des femmes » ? Nicole Savy Les droits de lâhomme sont une invention de la RĂ©volution française. Câest une reprĂ©sentation abstraite et gĂ©nĂ©rale, philosophique, politique. Pour moi, par contre, la » femme nâexiste pas, pas plus que lâhomme au singulier. La rĂ©alitĂ©, ce sont les » femmes qui existent dans leur diversitĂ©. Il nây a aucune homogĂ©nĂ©itĂ© entre les femmes, mĂȘme au pluriel. Par contre, il peut y avoir des solidaritĂ©s entre garçons et filles. Par exemple, une petite beurette de banlieue se sentira plus solidaire de son voisin de classe ou de palier, que de Christine Ockrent qui gagne des sommes fabuleuses. Pour moi le fĂ©minisme est politique. Il y a un fĂ©minisme de droite qui dĂ©fend lâidĂ©e dâune solidaritĂ© entre les femmes, qui serait transpolitique ». Moi, je crois plutĂŽt Ă un fĂ©minisme de gauche qui tient compte des diversitĂ©s sociales, politiques entre les gens, entre les femmes. Donc je mets les femmes au pluriel, Ă plusieurs pluriels mĂȘme. Lâintervenant La femme est forcement inĂ©gale Ă Iâhomme puisquâelle a plus de charges que lui dont celui de mettre les enfants au monde, de les Ă©lever en plus de son travail professionnel. Une intervenante Mais ces charges multiples sont un privilĂšge. Vous dites que les femmes ne sont pas mieux que les hommes. Moi je dis que dans des situations de prĂ©caritĂ©, les femmes sont bien plus rĂ©sistantes. Nicole Savy Je suis trop jeune pour avoir connu les AlgĂ©riennes qui portent aujourdâhui Ă la fois le voile et leur mĂ©daille dâanciennes combattantes. Mais jâai Ă©tĂ© invitĂ©e par des femmes de lâOLP dans des camps de rĂ©fugiĂ©s situĂ©s dans les territoires occupĂ©s par IsraĂ«l. Jâai rencontrĂ© quantitĂ© de femmes membres dâassociations, et câĂ©tait extraordinaire. Il nây avait pratiquement plus que des femmes, puisque les hommes Ă©taient en prison ou morts, ou dĂ©portĂ©s, ou handicapĂ©s. Je suis tĂ©moin du courage de ces femmes, et notamment des grandsmĂšres, qui descendaient dans la rue et jetaient des pierres. Oui, elles sont capables de dĂ©ployer des forces inouĂŻes quand il le faut⊠Mais il ne sâagit pas de faire un palmarĂšs oĂč les femmes seraient en concurrence avec les hommes. Une intervenante Je ne suis pas dâaccord avec la notion dâĂ©galitĂ©. Les normes sociales attribuent des fonctions diffĂ©rentes aux uns et aux autres. Dans les familles monoparentales, ce sont, de plus en plus, les femmes qui gardent leurs enfants seules. Elles sont donc moins disponibles que les hommes pour faire autre chose. Une autre intervenante Les femmes qui font des carriĂšres politiques, eh bien ! ce sont des hommes. En politique, il faut se livrer Ă la compĂ©tition,Ă la concurrence. Je veux dire que ce ne sont pas des systĂšmes sĂ©duisants pour la plupart des femmes. Ce nâest pas ce qui leur correspond. Nicole Savy Ceci me parait trĂšs dangereux. Je me demande alors quâest-ce quâune femme et quâest-ce quâun homme ? Faudrait-il ĂȘtre une poupĂ©e Barbie pour faire de la politique ? Une autre intervenante LâĂ©galitĂ© entre hommes et femmes nâexistera dans les faits que lorsquâelle existera dans les esprits, Ce qui est loin dâĂȘtre le cas, et on ne fait pas grand-chose pour que cela le soit. Nicole Savy Lâune de vous a dit que les femmes ne devaient pas ĂȘtre les Ă©gales de lâhomme mais quâelles leur seraient complĂ©mentaires. Je pense exactement le contraire. La notion de complĂ©mentaritĂ© suppose nĂ©cessairement que b » soit relatif Ă a ». Voyez, dans le Larousse, la dĂ©finition du mot biche la biche est la femelle du cerf ». Cherchez maintenant Ă cerf. Je vous garantie que Larousse ne dĂ©finit pas le cerf comme le mĂąle de la biche. Il y en a un le cerf qui dĂ©termine, et lâautre qui est relatif au premier. Michel Anselme Si on commence Ă fonder lâĂ©galitĂ© sur le biologique, on est perdu. Au cĆur de lâĂ©galitĂ©, il y a lâĂ©galitĂ© politique. Ce qui est en jeu dans la maniĂšre de penser lâĂ©galitĂ©, câest la volontĂ© politique dây parvenir. La mixitĂ© dans les commissariats a changĂ© les comportements, ainsi que la maniĂšre de concevoir les relations entre les sexes. Mais sur le plan politique, je ne vois pas trĂšs bien ce qui peut changer si des mesures dâordre lĂ©gislatif ne sont pas prises. En effet, le propre du systĂšme politique est de se rendre peu attractif pour les femmes. On ne peut favoriser lâaccĂšs des femmes aux fonctions politiques, on ne peut espĂ©rer quâelles joueront le rĂŽle de contrĂŽleur social, quâelles parviendront Ă modifier les comportements des politiques, si les quelques femmes qui entrent dans la vie politique sont obligĂ©es de passer par les codes dominants de la pensĂ©e masculine. Au sein de notre section marseillaise de la Ligue des droits de lâhomme, il y a des femmes, beaucoup, quoiquâelles ne soient pas majoritaires, mais il nây en a aucune qui ait des responsabilitĂ©s. On ne leur interdit pas de prendre des responsabilitĂ©s, pourtant. Ma solution serait de leur proposer quatre postes et de leur dire si vous ne les prenez pas, ils resteront vacants. Parce quâil faut que vous preniez vos responsabilitĂ©s ». Mais pour ce qui est des partis politiques, si lâon attend que le contrĂŽle social soit exercĂ© par des systĂšmes complĂštement verrouillĂ©s, je ne vois pas comment la situation de la reprĂ©sentation fĂ©minine pourrait changer. Une intervenante Il nây a rien dans nos codes qui interdise lâincitation Ă la violence et Ă la haine en raison du sexe, alors que câest interdit si câest en raison de la race ou de la religion. Câest dans le domaine politique que lâinĂ©galitĂ© des femmes est la plus flagrante. A Marseille, je lis dans le Provençal un article qui commence par ces mots La situation est trĂšs grave. Le maire de Marseille et le prĂ©sident du Conseil gĂ©nĂ©ral se sont rĂ©unis autour dâune table ronde avec une dizaine de personnes⊠» Pourquoi des personnes » ? En effet quand on regarde les noms de ces personnes, on sâaperçoit que ce sont toutes des hommes. Donc au niveau oĂč se situent les vrais enjeux, il nây a pas de femmes. Avec un groupe de femmes, je suis en train de proposer une liste de conseillers municipaux oĂč les femmes sont majoritaires. Michel Anselme Geste symbolique, Une autre intervenante Concernant les prochaines Ă©lections, il y a 55 % dâĂ©lectrices inscrites Ă Marseille. La mixitĂ© a eu des rĂ©sultats trĂšs positifs dans les Ă©coles, mais les sociologues Baudelot et Establet viennent de montrer quâĂ lâĂ©cole comme Ă la section marseillaise de la Ligue, les femmes nâosent pas aller plus loin. Parce quâelles manquent de modĂšles, de femmes qui ont montrĂ© la voie. A cet Ă©gard le choix dâun Premier Ministre femme a Ă©tĂ© une bonne chose, mĂȘme si elle a pris des coups. La malheureuse Huguette Bouchardeau, quand elle sâest prĂ©sentĂ©e Ă lâAssemblĂ©e nationale, a reçu en pleine figure des insultes quâon nâoserait pas lancer Ă un homme et qui Ă©manaient de la droite et de lâextrĂȘme droite en lâoccurrence. Dans les manuels scolaires dâhistoire contemporaine on ne trouve pas dâinformation au sujet des femmes. Si ces manuels Ă©taient bien faits, on y apprendrait depuis quand la femme mariĂ©e a le droit de travailler sans demander dâautorisation Ă son mari. On ne trouve pas ces informations parce que le pouvoir politique est masculin. Les recteurs dâacadĂ©mie sont des hommes et sont aussi des politiques. Quand Yvette Roudy Ă©tait au ministĂšre, on Ă©tait en train de refaire les manuels, et le bruit a couru parmi les inspecteurs dâacadĂ©mie quâon censurerait les manuels qui ne contiendraient pas une ou deux pages sur lâhistoire des femmes. Un inspecteur mâa donc tĂ©lĂ©phonĂ© un soir, affolĂ©, et câest moi qui me suis tapĂ©e les pages en question. Il faudrait que lâhistoire des femmes soit au programme des Ă©coliers. Nicole Savy Et il faudrait des dĂ©partements dâhistoire fĂ©minine dans les universitĂ©s, bien sĂ»r. Lâintervenante A lâUniversitĂ© dâAix-Marseille il nâen est pas questionâŠ. Pourquoi est-ce que les hommes en France sâaccrochent au pouvoir politique beaucoup plus quâailleurs ? Parce que le pouvoir politique garde un caractĂšre sacrĂ© ». On a hĂ©ritĂ© de la conception jacobine qui date du dĂ©but de la RĂ©volution, selon laquelle le pouvoir politique est dâessence masculine⊠Il faudrait pouvoir fait comprendre Ă nos concitoyens que le pouvoir politique nâest pas sacrĂ© ; quâil est trĂšs sĂ©rieux; mais que câest avant tout une activitĂ© de service ĂȘtre au service des autres. Si cette conception prĂ©valait, je suis persuadĂ©e que beaucoup de femmes se prĂ©senteraient sur les listes⊠Enfin, il faudrait tout de mĂȘme que la Ligue fasse quelque chose pour que le PanthĂ©on soit enfin mixte pourquoi la Patrie ne serait-elle reconnaissante quâaux grands hommes ? Un intervenant Si les femmes françaises dĂ©cidaient dâaller au Parlement, ce sont elles qui porteront les culottes, et nous les robes, puisque ce sont elles qui feraient la loi⊠Autre question si les femmes algĂ©riennes sont contre les intĂ©gristes, comment expliquer quâils soient largement majoritaires aux Ă©lections Nicole Savy Si par miracle les femmes Ă©taient reprĂ©sentĂ©es au Parlement au prorata de leur importance numĂ©rique dans le corps Ă©lectoral français 53 % vous nâauriez pas dâinquiĂ©tude a vous faire. Ce serait simplement un Parlement mixte qui prendrait des dĂ©cisions plus justes et plus Ă©quitables dans certains domaines⊠Quant aux AlgĂ©riennes, elles ont rĂ©ussi in extremis Ă empĂȘcher que leur mari vote Ă leur place par procuration. Mais pourquoi le peuple algĂ©rien, dont les femmes algĂ©riennes, a-t-il votĂ© massivement pour une organisation qui va contre ses intĂ©rĂȘts ? Je ne suis pas en mesure de rĂ©pondre. Consulter le PDF original
Laviolence, hier, aujourd'hui, toujours. Voir la version abrĂ©gĂ©e. Violence, insĂ©curitĂ©, peur Ces mots rappellent une rĂ©alitĂ© vieille comme le monde et dont il est peu probable qu'elle disparaisse un jour. Il n'empĂȘche que, depuis le meurtre biblique d'Abel par son frĂšre CaĂŻn, la violence a beaucoup Ă©voluĂ© en nature et en 8 dĂ©cembre 2018 On a dĂ©couvert quâen rĂ©duisant lâactivitĂ© des gens a seulement quelques actes on augmentait plus facilement leur savoir-faire et ainsi leur productivitĂ©. Par exemple que les dĂ©veloppeurs dĂ©veloppent et se focalisent lĂ -dessus, et que les gens de lâinfrastructure se focalisent sur lâinfrastructure, leur dextĂ©ritĂ© augmentera et ainsi la productivitĂ©. On a dĂ©couvert quâen spĂ©cialisant et en divisant le travail on limitait le temps de pause. Quand, par exemple, les gens du test ne font que du test, ils ne perdent pas de temps Ă sâoccuper du reste. On a dĂ©couvert quâen divisant le travail, en spĂ©cialisant les personnes, dâun cĂŽtĂ© ceux qui pensent, de lâautre ceux qui font, on pourra remplacer ceux qui font par des machines, et on va renforcer le savoir en rassemblant ceux qui pensent. On a dĂ©couvert que si on utilisait lâintĂ©rĂȘt et lâĂ©goĂŻsme comme moteur dâĂ©change entre les personnes on augmentait la productivitĂ©. Car lâĂ©change enrichit. Surtout donc si il est provoquĂ© par lâĂ©goĂŻsme et lâintĂ©rĂȘt. On a dĂ©couvert tout cela, mais on lâa dĂ©couvert au XVIIIĂšme siĂšcle. Il sâagit des analyses et propositions de Adam Smith Adam Smith 1723-1790. Elles seront reprises dĂšs la fin du XVIIIĂšme siĂšcle, reprises et poussĂ©es par Frederick Winslow Taylor au dĂ©but du XXĂšme siĂšcle chez Ford. La notion de travail apparaĂźt dâailleurs au XVIIIĂšme siĂšcle, travail dans le sens je paye le temps de quelquâun, avant il sâagissait de payer quelquâun contre quelque chose de palpable lire Bullshit Jobs - David Graeber. La notion de travail mĂ©lange alors lâidĂ©e de crĂ©ation de valeur, lâidĂ©e que le travail est le sens de la vie pas que lâon travaille pour un sens mais quâil est le sens, et lâidĂ©e que le travail devient un indicateur social, un systĂšme de distribution des revenus, des droits et des protections. Et le management, la notion de management, et donc de manager, apparaissent ainsi au plein de cĆur de ces idĂ©es, vers la fin du XIXĂšme siĂšcle. Et naturellement aujourdâhui tout ceci est devenu complĂštement anachronique, complĂštement faux. Mais comme le management est nĂ© lĂ -dedans câest le point de dĂ©part pour beaucoup. Toute lâidĂ©e câest de savoir sâen dĂ©tacher, car cette approche du management est obsolĂšte. Aujourdâhui câest complĂštement obsolĂšte de mesurer le temps passĂ© au travail et pas lâimpact gĂ©nĂ©rĂ©, la valeur créée. Je me fous du nombre de fonctionnalitĂ©s que vous avez dĂ©veloppĂ©es, du nombre dâheures que vous avez passĂ©, ma question câest quel impact avez-vous eu ? Le slack time, le temps passĂ© hors de la production elle-mĂȘme, les pauses, les distractions, les sujets hors contextes sont des sources de richesses pour penser diffĂ©remment, pour penser tout simplement. Avoir une approche âbout Ă boutâ est essentielle pour dĂ©livrer et apprendre vite. Avoir une approche dans son ensemble donne aussi du sens, fait percevoir lâobjectif, nourrit en feedback. La plus grande maladie du siĂšcle est peut-ĂȘtre le bore out, cet ennui mortel qui se rĂ©pand dans les entreprises qui nâont pas de sens, dans lesquelles on travaille pour le travail, oĂč on travaille parce que lâon travaille, et pas pour avoir un impact qui a du sens. Avoir un travail qui a du sens est ce que dĂ©sire peut-ĂȘtre le plus les personnes qui vous accompagnent. "Don't pick a job. Pick a boss. Your first boss is the biggest factor in your career success. A boss who doesn't trust you won't give you opportunities to grow" - William Raduchel. Qui a un boss qui le fait grandir ? Est-ce que vous faites grandir les gens qui travaillent pour vous, avec vous ? Il y a des gens qui critiquent cette phrase sur internet. Ils expliquent quâil ne faut pas sâenticher du meilleur boss, car celui-ci sera destinĂ© Ă Ă©voluer et Ă partir, ou quâil est le meilleur dans son domaine, mais que ce domaine nâest pas forcĂ©ment le vĂŽtre. Mais ils ont mal lu. Il nâest pas Ă©crit le meilleur. Il nâest pas Ă©crit pour faire comme lui. Il est Ă©crit celui qui vous fait confiance et qui vous donne des opportunitĂ©s pour grandir. Je repose donc la question qui a un boss qui lui fait confiance et qui lui donne des opportunitĂ©s de grandir ? Avez-vous des exemples ? Je repose donc la question est-ce que vous faites confiance Ă vos Ă©quipes ? Est-ce que vous leur donnez lâopportunitĂ© de grandir ? Avez-vous des exemples ? Ou est-ce que vous pensez, comme au XVIIIĂšme siĂšcle, quâil vaut mieux que certains rĂ©flĂ©chissent pour dâautres ? Quâil vaut mieux limiter au maximum la richesse de ce que pourrait rĂ©aliser une personne pour la spĂ©cialiser sur une tĂąche rĂ©pĂ©titive ? Que lâĂ©goĂŻsme est un bon levier ? Limiter le temps de la rĂ©flexion pas de pause, pas dâespace pour laisser lâesprit cheminer pour ne laisser place quâĂ la production, quâaux gestes ? Le management moderne câest permettre Ă ses Ă©quipes de rĂ©flĂ©chir, de dĂ©cider. Pourbien commencer la semaine et ceci malgrĂ© les difficultĂ©s du moment sur com. Sur les blogs dont la page s'ouvre et sur lequel je peux voir l'article, je peux mettre un commentaire en Editer l'article Suivre ce blog Administration Connexion + CrĂ©er mon blog. Jaffy-Fleur de Lys. Point de croix, j'aime crĂ©er des grilles que j'offre. Pour bien commencer la semaine et ceci malgrĂ© les difficultĂ©s du moment sur OB....pour les com. Sur les blogs dont la page s'ouvre et sur lequel je peux voir l'article, je peux mettre un commentaire en passant par le blog note de l'ordi et en faisant un glisser-dĂ©poser dans les cases Ă remplir des coordonnĂ©es. Cela m'Ă©vite de retaper Ă chaque fois....en attendant mieux!!! VoilĂ pour l'instant, mais je voulais surtout vous montrer la 5 Ăšme partie brodĂ©e du sal organisĂ© par defildetoile. J'ai brodĂ© ce modĂšle sur une toile aida n°7 bleu ciel trĂšs pĂąle et utilisĂ© les fils prĂ©conisĂ©s par l'organisatrice. Plus qu'une petite partie est se sera la fin d'une belle aventure. Je remercie aussi Rose pour l'envoi de la belle carte postale lors de ses vacances. Une jolie vue de Bordeaux vue du ciel. Informationset situation de l'association Femmes d'hier d'aujourd'hui et de demain Amicales, groupements affinitaires, d'entraide dans la ville de Vaulx-en-Velin. thĂšmes : citoyennetĂ©,GĂ©nĂ©rations,intĂ©gration La femme a-t-elle gagnĂ© le titre dâĂȘtre humain comme les hommes ? Vivons-nous dans un monde mixte oĂč les droits des femmes et des hommes sont Ă©quitables ? Des questions essentielles auxquelles notre sociĂ©tĂ© doit maintenant rĂ©pondre concrĂštement. Ce qui est certain, câest quâavec ou sans eux, les femmes sont bien dĂ©cidĂ©es Ă construire leur libertĂ© et leur Ă©galitĂ© face aux hommes ! La femme poursuit son combat. Dâhier Ă aujourdâhui elle se construit, pas Ă pas. Câest ce que nous expliquent Françoise HĂ©ritier*, Michelle Perrot*, Sylviane Agacinski* et Nicole Bacharan* dans La plus belle histoire des femmes » aux Editions du Seuil. InterrogĂ©es par Nicole Bacharan, elles nous racontent la formidable lutte que les femmes ont dĂ» mener pour obtenir des droits Ă©lĂ©mentaires et, en tout premier lieu, le droit essentiel de disposer librement de leur corps. PrivĂ©es de libertĂ©, de savoir, instrumentalisĂ©es pour la reproduction, tel semble avoir Ă©tĂ© le destin des femmes, tracĂ© par les hommes, et ce, durant des millĂ©naires. De tout temps, on a infĂ©riorisĂ© la femme MalgrĂ© les violences, pĂ©niblement, elles avancent. Elles tentent de sâĂ©lever Ă la hauteur de lâhomme. Elles combattent pour devenir, comme lui, un ĂȘtre humain Ă part entiĂšre. Non pas quâelles nâen possĂšdent pas tous les attributs â les recherches en biologie humaine lâont parfaitement dĂ©montrĂ©es â mais parce que les hommes les ont maintenues dans cette croyance insoutenable quâelles leur Ă©taient infĂ©rieures. Depuis lâaube de lâhumanitĂ©, selon lâanthropologue Françoise HĂ©ritier*, la petite fille a appris Ă grandir dans un Ă©tat dâinfĂ©rioritĂ© par rapport Ă lâhomme. ⊠la valence diffĂ©rentielle des sexes existait dĂ©jĂ dĂšs le palĂ©olithiqueâŠÂ» explique-t-elle. Elle prĂ©cise que, pour autant, rien ne permet de justifier la domination dâun sexe sur lâautre. Il nây a pas une nature spĂ©cifiquement fĂ©minine ou masculine. Tout est dâorigine culturelle. Le modĂšle archaĂŻque dominant » Comment lâhomme a-t-il pu convaincre la femme de son infĂ©rioritĂ© ? Câest en observant leur milieu que les hommes tirent leurs premiĂšres conclusions Ils Ă©tudient la nature, les saisons, le jour et la nuit, la naissance et la mort, etc . » Ils se rendent compte quâil existe des similitudes et des diffĂ©rences entre les deux sexes. Câest comme cela dans toutes les sociĂ©tĂ©s ajoute- t-elle. Dans toutes les langues il y a des catĂ©gories binaires, qui opposent le chaud et le froid, le sec et lâhumide, le dur et le mou, le clair et lâobscur, le haut et le bas, lâactif et le passif, le sain et le malsain⊠» Ainsi ils ont classifiĂ© en fonction de leurs observations lâhomme est connotĂ© au chaud, au sec, et Ă la mobilitĂ©. La femme au froid et humide, parce quâelle perd son sang. Elle Ă©voque donc la mort et lâimmobilitĂ©. Câest ainsi quâune hiĂ©rarchie se serait instituĂ©e avec des valences positives et nĂ©gatives, supĂ©rieures et infĂ©rieures. Lâobservation ethnologique nous montre que le positif est toujours du cĂŽtĂ© masculin, et le nĂ©gatif du cĂŽtĂ© du fĂ©minin. » souligne lâanthropologue. De cette maniĂšre, en suivant cette logique, la valorisation du masculin est devenue une constante universelle. Quand les hommes sâapproprient les femmes Partout, il est admis que lâhomme est supĂ©rieur Ă la femme. Il possĂšde et a autoritĂ© sur les femmes et les enfants. Les hommes considĂšrent que ce sont eux qui mettent les enfants dans le corps des femmes. Ils les voient comme un simple matĂ©riau, juste utile Ă la reproduction de leur fils. Pour les maintenir sous leur pouvoir, Ils les privent de lâaccĂšs au savoir. On les maintient dans lâignorance et sous tutelle, obligĂ©es dâaccepter le destin quâon leur fait. » explique Françoise HĂ©ritier. Pour justifier ces privations on dĂ©nigre la gent fĂ©minine si elles nâont pas accĂšs au savoir, Ă la libertĂ©, au pouvoir, câest quâelles nâen ont pas les compĂ©tences et quâelles en feraient mauvais usage. Il faut convaincre les femmes de leur infĂ©rioritĂ©. » Câest ce quâelle appelle le modĂšle archaĂŻque dominant ». Et nous vivons toujours sur ce modĂšle » ajoute -t-elle. Les fondements de lâinĂ©galitĂ© entre lâhomme et la femme viennent de la peur. De tout temps, lâhomme sâest autorisĂ© ce quâil a durement rĂ©primĂ© chez la femme. Notamment le droit dâĂ©prouver des pulsions sexuelles irrĂ©pressibles. Câest ce que Françoise HĂ©ritier appelle la licĂ©itĂ© absolue de la pulsion masculine. » Un modĂšle archaĂŻque qui nous vient de nos ancĂȘtres et dont nous ne sommes pas sortis. La femme, Ă lâinverse doit attendre dâĂȘtre mariĂ©e pour avoir des relations sexuelles et elle doit fidĂ©litĂ© Ă son Ă©poux. Ăpoux, qui, Ă lâenvie, puisque câĂ©tait permis, violait les filles quâil voulait⊠car les hommes ont le droit de disposer du corps des femmes pour se satisfaire. Et avec ça, vous prendrez bien un peu de mutilation sexuelle ? Lâanthropologue rapporte que On trouve des mutilations sexuelles dans Ă©normĂ©ment de sociĂ©tĂ©s, et elles remontent trĂšs loin dans le temps. Personne nâa jamais pu Ă©noncer une hypothĂšse valable sur le moment oĂč ces pratiques sont apparues. » Elle explique ainsi les motivations masculines Donc, dans la rĂ©alitĂ©, les hommes imposent lâexcision, mais en sâen lavant les mains. Nous voyons Ă nouveau lĂ la prééminence du masculin sur le fĂ©minin, puisque cette pratique a bien pour but la satisfaction des hommes. » Puis, au fil des questions de Nicole Bacharan, câest au tour de Michelle Perrot, historienne, spĂ©cialiste de lâhistoire des femmes, dâexposer les Ă©preuves traversĂ©es par les femmes pour obtenir des droits Ă©lĂ©mentaires ! Selon elle les fondements de lâinĂ©galitĂ© entre lâhomme et la femme viennent de la peur. Les hommes ont cette peur du corps de la femme qui reprĂ©sente un danger potentiel. Pour cette raison, elles sont contrĂŽlĂ©es et surveillĂ©es DĂšs leur plus jeune Ăąge, il faut les former, les modeler pour produire des jeunes puis des Ă©pouses pudiques, vertueuses qui dominent leur corps, leurs sens, leur imaginaire. On ne leur apprendra que ce qui est nĂ©cessaire Ă leur rĂŽle de reproductrice. Toute lâinĂ©galitĂ© entre hommes et femmes vient de cette vision des rĂŽles et des corps. » Une peur irrationnelle des femmes Elle explique que Les Grecs et les Romains Ă©prouvent, pour certains, une telle angoisse vis Ă vis des femmes, quâils prĂ©fĂ©rent sâorienter vers lâhomosexualitĂ©. Ainsi, la femme au plaisir insatiable leur fait peur. Plus tard, au Moyen Ăąge, on agite lâĂ©pouvantail de la sorciĂšre qui mange les hommes, les absorbe, et peut-ĂȘtre les rend impuissants. » Des milliers de femmes sont brĂ»lĂ©es au XVIe et XVIIe siĂšcles, en Angleterre, en France, en Allemagne, en BohĂȘme, en Pologne, prĂ©cise-t-elle. La violence des hommes sur la femme Battre sa femme Ă©tait considĂ©rĂ© comme normal. Au Moyen Age, câest un des pouvoirs de lâhomme. La femme Ă©tait assimilĂ©e aux enfants et aux animaux elle nâest pas un ĂȘtre de raison. » Plus tard le Code NapolĂ©on accepte tacitement cette autoritĂ© et ce droit du pĂšre et du mari. Lâattitude soumise de certaines femmes est consternante et la morale populaire lâaccepte, sans sourciller, dans la mesure oĂč cela ne va pas trop loin. Puis au fil du temps, Ă partir du XVIIIe siĂšcle, les femmes vont commencer Ă porter plainte. Les pensĂ©es Ă©voluent lentement, faisant Ă©merger le droit pour les femmes de ne pas ĂȘtre battue. Une violence qui perdure de nos jours Michelle Perrot dĂ©plore que cette violence faite aux femmes soit encore effective et passe sous silence Aujourdâhui encore, on estime que seuls 5% des viols font lâobjet dâune plainte. Le silence sur ce sujet est immense, dâautant plus que les brutalitĂ©s de toute nature sont surtout perpĂ©trĂ©es dans lâintimitĂ© de lâespace conjugal. Viols, coups, harcĂšlement moral les femmes continuent Ă ĂȘtre victimes dâune grande violence, comme lâont montrĂ© des enquĂȘtes rĂ©centes. » La notion de viol conjugal nâexiste dâailleurs que depuis Ă peine 20 ans. Avant la femme Ă©tait Ă la disposition de son mari et nâavait pas le droit de se refuser. Le mariage la soumettait au service sexuel de son Ă©poux. Cela faisait partie du devoir conjugal ». AprĂšs chaque naissance et plusieurs grossesses, lorsquâelle Ă©tait Ă nouveau fĂ©conde, la femme attendait avec angoisse lâarrivĂ©e possible dâun nouvel enfant. Heureusement, il y a des femmes dĂ©terminĂ©es qui font bouger les choses. Dans les annĂ©es 1900, les femmes dâouvriers nâosaient pas parler de contraception. Elles sâen remettaient le plus souvent Ă lâhomme. CâĂ©tait son affaire. Pour Ă©viter les dangers de lâavortement pratiquĂ© Ă la sauvette dans les cuisines, les femmes commencent Ă revendiquer le droit Ă lâavortement. Un pĂ©riple long et compliquĂ©. Heureusement, il y a des femmes dĂ©terminĂ©es qui font bouger les choses. Madeleine Pelletier lutte pour lâĂ©mancipation sexuelle des femmes, leur droit Ă la contraception et Ă lâavortement. Mais il faut attendre les annĂ©es 50 pour que les femmes prennent vraiment la parole sur le sujet de la contraception. La sociologue Evelyne Sullerot et la doctoresse Marie-AndrĂ©a Lagroua Weill-HallĂ©, pratiquent des avortements et crĂ©ent en 1960 le Mouvement français pour le planning familial. Cela reste clandestin. Certains mĂ©decins, comme le docteur Simon, les soutiennent. Alors que la pilule est inventĂ©e par le biologiste amĂ©ricain Gregory Pincus, Ă la fin des annĂ©es 50, elle nâest autorisĂ©e, en France, quâen 1967 avec la loi Neuwirth. Mais ce nâest pas pour autant quâelle est utilisĂ©e par les femmes qui continuent de se faire avorter clandestinement. En 1969, le MLF Mouvement de libĂ©ration des femmes revendique le droit Ă lâavortement. Les femmes persistent et signent en 1971 avec lâappel des 343 salopes » dans le Nouvel Observateur. Elles dĂ©noncent les conditions dangereuses dans lesquelles les femmes se font avorter en France. Parmi elles, Simone de Beauvoir, Catherine Deneuve, Françoise Fabian, Antoinette Fouque, GisĂšle Halimi, Françoise Sagan, Jeanne Moreau⊠AprĂšs de nombreuses actions fĂ©ministes et un long combat, la loi Veil lĂ©galise finalement lâavortement en 1975, sous le gouvernement de Giscard DâEstaing. La contradiction entre la loi et les faits Pour conclure, Michelle Perrot souligne lâĂ©cart qui rĂšgne entre la loi et les faits ». Les femmes nâont toujours pas accĂšs Ă tous les mĂ©tiers, elles ne sont pas dĂ©cisionnaires, et le partage des tĂąches mĂ©nagĂšres nâest pas encore bien gĂ©nĂ©ralisĂ©. Elle considĂšre que le chemin est encore long Ă parcourir avant dâatteindre lâĂ©galitĂ© avec les hommes. De son cĂŽtĂ©, la philosophe, Sylviane Agacinski, rapporte que les filles rĂ©ussissent mieux Ă lâĂ©cole que les garçons. 51% dâentre elles sont diplĂŽmĂ©es de lâenseignement supĂ©rieur contre 37% chez les garçons. » dit-elle. Cependant elles sâorientent moins vers des filiĂšres scientifiques. Elle prĂ©conise de donner aux enfants une formation vĂ©ritablement mixte et que les jeunes enfants sachent bien que toutes les voies leur sont ouvertes quel que soit leur sexe. » Et Nicole Bacharan de rappeler que seulement 17% des femmes occupent des postes de direction de nos jours. Quelques dates En 1996, Simone Veil, Yvette Roudy, Catherine Tasca, MichĂšle Barzach et Edith Cresson signent un Manifeste pour la paritĂ© ». En 1999, la loi favorise cet accĂšs dâune maniĂšre Ă©gale aux mandats Ă©lectoraux et aux fonctions Ă©lectives. En 2000 la loi exige une paritĂ© alternĂ©e. Pour quand la paritĂ© appliquĂ©e ? Non les femmes nâont pas encore gagnĂ© tous leurs droits, ni lâĂ©galitĂ© avec les hommes. La disparitĂ© des salaires entre femmes et hommes, pour un travail Ă©gal, le prouve chaque jour. Que dire des violences sexistes et sexuelles ? A lâoccasion de la journĂ©e mondiale pour lâĂ©limination des violences faites aux femmes, le gouvernement a dĂ©crĂ©tĂ©, le 25 novembre 2017, que cela serait la grande cause du quinquennat. Les femmes attendent des rĂ©ponses claires et des lois spĂ©cifiques. Le projet de loi contre les violences sexistes et sexuelles, annoncĂ© par MarlĂšne Schiappa, la secrĂ©taire dâEtat chargĂ©e de lâĂ©galitĂ© entre les femmes et les hommes, discutĂ© au Conseil des ministres le 7 mars 2018, sera prĂ©sentĂ© fin mars. On ne manquera pas de sây intĂ©resser de trĂšs prĂšs. La parole des femmes se libĂšre et dĂ©sormais elles ont le droit de citĂ©. Un grand pas dans lâhistoire des femmes qui, tant quâelles nâauront pas obtenu lâĂ©galitĂ© avec les hommes, continueront de la revendiquer. Avec ou sans euxâŠCe serait mieux avec. Une femme et un homme, debout, marchant dans le mĂȘme sens, libres et Ă©gaux en droits, partageant des valeurs de paix, dâamour et de respect mutuel⊠Ne serait-ce pas un beau couple pour notre XXIe siĂšcle ? Quâen pensez-vous ? En attendant, fĂȘtons ensemble le 8 mars, la journĂ©e internationale pour les droits des femmes ! *Françoise HĂ©ritier anthropologue dĂ©cĂ©dĂ©e en 2017 *Michelle Perrot historienne, spĂ©cialiste de lâhistoire des femmes *Sylviane Agacinski philosophe *Nicole Bacharan historienne et politologue- Î©ÎŸĐ”á·ĐŸÎ»Ï
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Attentive au rĂŽle des femmes dans la littĂ©rature française, EdmĂ©e de La Rochefoucauld analyse ici la part qui leur revient dans divers domaines, qui vont de la poĂ©sie Ă l'art dramatique, en passant naturellement par le poĂ©tesses sont nombreuses en France dans la premiĂšre moitiĂ© de ce siĂšcle, et certains noms, comme celui d'Anna de Noailles, de Catherine Pozzi ou de Marie NoĂ«l comptent parmi les plus grands. L'auteur passe en revue cette plĂ©iade, s'attachant Ă cerner l'essentiel de ces talents divers, dont certains sont parfois injustement le roman, on peut dire que les femmes ont Ă©tĂ© parmi les premiĂšres Ă crĂ©er le genre, si l'on songe Ă Marie de France, Ă Mme de La Fayette, Ă Mlle de ScudĂ©ry, qui annonçaient dĂ©jĂ les romanciĂšres plus " intellectuelles " du prĂ©sent, comme Simone de Beauvoir, Marguerite Duras ou Nathalie Sarraute. Pendant prĂšs de cinq siĂšcles, une Ă©cole s'est formĂ©e qui ne cesse de se dĂ©velopper aujourd'hui, et semble particuliĂšrement bien convenir Ă la sensibilitĂ© et Ă l'intelligence cependant, les " dames de qualitĂ© " brillaient Ă©galement dans un autre domaine, un peu dĂ©laissĂ© de nos jours les maximes et les conseils moraux. Ă travers trois exemples choisis au XXIIe siĂšcle, Mme de Liancourt, Mme de SablĂ© et la fameuse Mme de Maintenon, l'auteur nous promĂšne dans un monde policĂ©, oĂč la douceur de vivre s'accompagnait d'une noble rigueur et d'une vertu que rien n' les femmes ont Ă©galement abordĂ© la scĂšne, et des exemples comme celui de Delphine de Girardin et de Marie LenĂ©ru montrent qu'elles peuvent s'y distinguer avec savent enfin apprĂ©cier le gĂ©nie des grands hommes, se montrant alors, Ă travers les Ă©poques, parmi les tĂ©moins de leur temps les plus aigus et les plus n'Ă©tait mieux dĂ©signĂ©e qu'EdmĂ©e de La Rochefoucauld pour se faire l'historienne de cette tradition littĂ©raire française, dont elle est aujourd'hui la brillante et fidĂšle hĂ©ritiĂšre.| ĐĐ» Őșá·Ő·ĐŸÎ· ááĄŐ«áĐŸ | КОááչДá ĐŸ | ЧОпŃŃĐ·ĐČ Ő«áŁÎžáź γО |
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