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Les personnes jouent soit seule soit Ă plusieurs jusqu'Ă 8 joueurs chacun se fixe un objectif de partie et le note sur sa fiche personnelle, lance 2 dĂ©s 6 faces x 2, fonction du nombre sorti, il se positionne sur un des ronds de la 1Ăšre ligne sur le plateau puis sur la colonne correspondante ex G ou T ou N ou P. Ensuite, il passe toutes les colonnes et les roues dans le sens ... âŹ1611 Offre moyenne 9 offres Bonjour True Future Design, j'ai remarquĂ© votre profil et je voudrais vous offrir mon projet. Nous pouvons discuter des dĂ©tails via le chat. âŹ249 Offre moyenne 1 offres Bonjour True Future Design, j'ai remarquĂ© votre profil et je voudrais vous offrir mon projet. 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Imprimez les deux premiĂšres pages qui vous serviront de repĂšre puis sur lâautre cĂŽtĂ© du papier les pages trois et quatre contenant les chiffres de 1 Ă 24. 02 â Imprimer et dĂ©couper lesPhilips Avent SCF634/27 tĂ©tines Classic+ 6m+, dĂ©bit rapide 2 piĂšces Le matĂ©riau est sans BPA Conception sans fuite Philips Avent SCF040/27 Lot de 2 tĂ©tines Natural dĂ©bit nouveau-nĂ© - 0 Mois Une tĂ©tĂ©e naturelle une large tĂ©tine extra douce imitant la forme du sein qui facilite l'alternance sein/biberon Une valve anti-coliques Ă©vite que l'air n'entre dans l'estomac de bĂ©bĂ© Un design souple anti-Ă©crasement l'intĂ©rieur de la tĂ©tine prĂ©sente des alvĂ©oles et des rainures qui lui procurent de la souplesse tout en Ă©vitant qu'elle ne s'Ă©crase Un design flexible en spirale combinĂ© Ă des alvĂ©oles de confort uniques pour une tĂ©tine souple qui ne s'Ă©crase pas 0 mois, dĂ©bit nouveau-nĂ© avec un trou de plus petite taille pour un dĂ©bit plus contrĂŽlĂ© Une tĂ©tĂ©e naturelle une large tĂ©tine extra douce imitant la forme du sein qui facilite l'alternance sein/biberon Une valve anti-coliques Ă©vite que l'air n'entre dans l'estomac de bĂ©bĂ© Un design souple anti-Ă©crasement l'intĂ©rieur de la tĂ©tine prĂ©sente des alvĂ©oles et des rainures qui lui procurent de la souplesse tout en Ă©vitant qu'elle ne s'Ă©crase Un design flexible en spirale combinĂ© Ă des alvĂ©oles de confort uniques pour une tĂ©tine souple qui ne s'Ă©crase pas 0 mois, dĂ©bit nouveau-nĂ© avec un trou de plus petite taille pour un dĂ©bit plus contrĂŽlĂ© Philips Avent Natural SCF046/27 Lot de 2 tetines 6 m+ pour bouteilles Natural Prises Ă boire Naturelles, SystĂšme anti-colique, Transparent, pour liquides Ă©paissis Comportement Ă boire naturel grĂące Ă la tĂ©tine de forme similaire Ă la poitrine. 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JEAN-JACQUES ROUSSEAU LES CONFESSIONS 1782 livres I-VI 1789 livres VII-XII Texte de l'Ă©dition H. Launette & Cie, Paris, 1889 Dessins de Maurice Leloir Exemplaire BPU GenĂšve Hf 4948 Le texte publiĂ© par H. Launette a Ă©tĂ© fidĂšlement reproduit, Ă l'exception de quelques erreurs manifestes fautes d'accord, erreurs de numĂ©rotation de liasses, etc.. Afin de respecter le texte de cette Ă©dition, les lacunes n'ont pas Ă©tĂ© complĂ©tĂ©es. L'orthographe a Ă©tĂ© partiellement modernisĂ©e, Ă l'exception de celle des noms propres ex. ChambĂ©ri, Yverdun, etc.. Pour une Ă©tude approfondie du texte et des variantes, il importe de se procurer les Ă©ditions critiques annotĂ©es rĂ©cemment publiĂ©es. Nous remercions Monsieur Alain Jacquesson, directeur de la BibliothĂšque Publique et Universitaire, de nous avoir donnĂ© l'autorisation d'utiliser les documents de la BPU; Monsieur Charles-Ferdinand Wirz, Conservateur de l'Institut et MusĂ©e Voltaire et SecrĂ©taire de la SociĂ©tĂ© Jean-Jacques Rousseau, pour son aide dans la recherche de documents; Monsieur Michel Piller, Conservateur au Centre d'iconographie genevoise, pour son aide dans la recherche de documents; Madame Orsolya Lökkös-Toth, professeure, qui a effectuĂ© les corrections; nos proches qui ont supportĂ© notre indisponibilitĂ© durant ces deux derniĂšres annĂ©es. janvier 1999. LIVRE PREMIER 1712 - 1728 Je forme une entreprise qui n'eut jamais d'exemple, et dont l'exĂ©cution n'aura point d'imitateur. Je veux montrer Ă mes semblables un homme dans toute la vĂ©ritĂ© de la nature; et cet homme, ce sera moi. Moi seul. Je sens mon coeur, et je connais les hommes. Je ne suis fait comme aucun de ceux que j'ai vus; j'ose croire n'ĂÂȘtre fait comme aucun de ceux qui existent. Si je ne vaux pas mieux, au moins je suis autre. Si la nature a bien ou mal fait de briser le moule dans lequel elle m'a jetĂ©, c'est ce dont on ne peut juger qu'aprĂšs m'avoir lu. Que la trompette du jugement dernier sonne quand elle voudra, je viendrai, ce livre Ă la main, me prĂ©senter devant le souverain juge. Je dirai hautement VoilĂ ce que j'ai fait, ce que j'ai pensĂ©, ce que je fus. J'ai dit le bien et le mal avec la mĂÂȘme franchise. Je n'ai rien tu de mauvais, rien ajoutĂ© de bon; et s'il m'est arrivĂ© d'employer quelque ornement indiffĂ©rent, ce n'a jamais Ă©tĂ© que pour remplir un vide occasionnĂ© par mon dĂ©faut de mĂ©moire. J'ai pu supposer vrai ce que je savais avoir pu l'ĂÂȘtre, jamais ce que je savais ĂÂȘtre faux. Je me suis montrĂ© tel que je fus mĂ©prisable et vil quand je l'ai Ă©tĂ©; bon, gĂ©nĂ©reux, sublime, quand je l'ai Ă©tĂ© j'ai dĂ©voilĂ© mon intĂ©rieur tel que tu l'as vu toi-mĂÂȘme. ĂĆ tre Ă©ternel, rassemble autour de moi l'innombrable foule de mes semblables; qu'ils Ă©coutent mes confessions, qu'ils gĂ©missent de mes indignitĂ©s, qu'ils rougissent de mes misĂšres. Que chacun d'eux dĂ©couvre Ă son tour son coeur au pied de ton trĂÂŽne avec la mĂÂȘme sincĂ©ritĂ©, et puis qu'un seul te dise, s'il l'ose je fus meilleur que cet homme-lĂ . Je suis nĂ© Ă GenĂšve, en 1712 d'Isaac Rousseau, Citoyen, et de Susanne Bernard, Citoyenne. Un bien fort mĂ©diocre, Ă partager entre quinze enfants, ayant rĂ©duit presque Ă rien la portion de mon pĂšre, il n'avait pour subsister que son mĂ©tier d'horloger, dans lequel il Ă©tait Ă la vĂ©ritĂ© fort habile. Ma mĂšre, fille du ministre Bernard, Ă©tait plus riche elle avait de la sagesse et de la beautĂ©. Ce n'Ă©tait pas sans peine que mon pĂšre l'avait obtenue. Leurs amours avaient commencĂ© presque avec leur vie; dĂšs l'ĂÂąge de huit Ă neuf ans ils se promenaient ensemble tous les soirs sur la Treille; Ă dix ans ils ne pouvaient plus se quitter. La sympathie, l'accord des ĂÂąmes, affermit en eux le sentiment qu'avait produit l'habitude. Tous deux, nĂ©s tendres et sensibles, n'attendaient que le moment de trouver dans un autre la mĂÂȘme disposition, ou plutĂÂŽt ce moment les attendait eux-mĂÂȘmes, et chacun d'eux jeta son coeur dans le premier qui s'ouvrit pour le recevoir. Le sort, qui semblait contrarier leur passion, ne fit que l'animer. Le jeune amant ne pouvant obtenir sa maĂtresse se consumait de douleur elle lui conseilla de voyager pour l'oublier. Il voyagea sans fruit, et revint plus amoureux que jamais. Il retrouva celle qu'il aimait tendre et fidĂšle. AprĂšs cette Ă©preuve, il ne restait qu'Ă s'aimer toute la vie; ils le jurĂšrent, et le ciel bĂ©nit leur serment. Gabriel Bernard, frĂšre de ma mĂšre, devint amoureux d'une des soeurs de mon pĂšre; mais elle ne consentit Ă Ă©pouser le frĂšre qu'Ă condition que son frĂšre Ă©pouserait la soeur. L'amour arrangea tout, et les deux mariages se firent le mĂÂȘme jour. Ainsi mon oncle Ă©tait le mari de ma tante, et leurs enfants furent doublement mes cousins germains. Il en naquit un de part et d'autre au bout d'une annĂ©e; ensuite il fallut encore se sĂ©parer. Mon oncle Bernard Ă©tait ingĂ©nieur il alla servir dans l'Empire et en Hongrie sous le prince EugĂšne. Il se distingua au siĂšge et Ă la bataille de Belgrade. Mon pĂšre, aprĂšs la naissance de mon frĂšre unique, partit pour Constantinople, oĂÂč il Ă©tait appelĂ©, et devint horloger du sĂ©rail. Durant son absence, la beautĂ© de ma mĂšre, son esprit, ses talents, lui attirĂšrent des hommages. M. de la Closure, rĂ©sident de France, fut un des plus empressĂ©s Ă lui en offrir. Il fallait que sa passion fĂ»t vive, puisque au bout de trente ans je l'ai vu s'attendrir en me parlant d'elle. Ma mĂšre avait plus que de la vertu pour s'en dĂ©fendre; elle aimait tendrement son mari. Elle le pressa de revenir il quitta tout, et revint. Je fus le triste fruit de ce retour. Dix mois aprĂšs, je naquis infirme et malade. Je coĂ»tai la vie Ă ma mĂšre, et ma naissance fut le premier de mes malheurs. Je n'ai pas su comment mon pĂšre supporta cette perte, mais je sais qu'il ne s'en consola jamais. Il croyait la revoir en moi, sans pouvoir oublier que je la lui avais ĂÂŽtĂ©e; jamais il ne m'embrassa que je ne sentisse Ă ses soupirs, Ă ses convulsives Ă©treintes, qu'un regret amer se mĂÂȘlait Ă ses caresses elles n'en Ă©taient que plus tendres. Quand il me disait Jean-Jacques, parlons de ta mĂšre; je lui disais HĂ© bien! mon pĂšre, nous allons donc pleurer; et ce mot seul lui tirait dĂ©jĂ des larmes. Ah! disait-il en gĂ©missant, rends-la-moi, console-moi d'elle, remplis le vide qu'elle a laissĂ© dans mon ĂÂąme. T'aimerais-je ainsi, si tu n'Ă©tais que mon fils? Quarante ans aprĂšs l'avoir perdue, il est mort dans les bras d'une seconde femme, mais le nom de la premiĂšre Ă la bouche, et son image au fond du coeur. Tels furent les auteurs de mes jours. De tous les dons que le ciel leur avait dĂ©partis, un coeur sensible est le seul qu'ils me laissĂšrent; mais il avait fait leur bonheur, et fit tous les malheurs de ma vie. J'Ă©tais nĂ© presque mourant; on espĂ©rait peu de me conserver. J'apportai le germe d'une incommoditĂ© que les ans ont renforcĂ©e, et qui maintenant ne me donne quelquefois des relĂÂąches que pour me laisser souffrir plus cruellement d'une autre façon. Une soeur de mon pĂšre, fille aimable et sage, prit si grand soin de moi qu'elle me sauva. Au moment oĂÂč j'Ă©cris ceci, elle est encore en vie, soignant, Ă l'ĂÂąge de quatre-vingts ans, un mari plus jeune qu'elle, mais usĂ© par la boisson. ChĂšre tante, je vous pardonne de m'avoir fait vivre, et je m'afflige de ne pouvoir vous rendre Ă la fin de vos jours les tendres soins que vous m'avez prodiguĂ©s au commencement des miens! J'ai aussi ma mie Jacqueline encore vivante, saine et robuste. Les mains qui m'ouvrirent les yeux Ă ma naissance pourront me les fermer Ă ma mort. Je sentis avant de penser; c'est le sort commun de l'humanitĂ©. Je l'Ă©prouvai plus qu'un autre. J'ignore ce que je fis jusqu'Ă cinq ou six ans. Je ne sais comment j'appris Ă lire; je ne me souviens que de mes premiĂšres lectures et de leur effet sur moi c'est le temps d'oĂÂč je date sans interruption la conscience de moi-mĂÂȘme. Ma mĂšre avait laissĂ© des romans; nous nous mĂmes Ă les lire aprĂšs souper, mon pĂšre et moi. Il n'Ă©tait question d'abord que de m'exercer Ă la lecture par des livres amusants; mais bientĂÂŽt l'intĂ©rĂÂȘt devint si vif que nous lisions tour Ă tour sans relĂÂąche, et passions les nuits Ă cette occupation. Nous ne pouvions jamais quitter qu'Ă la fin du volume. Quelquefois mon pĂšre, entendant le matin les hirondelles, disait tout honteux allons nous coucher; je suis plus enfant que toi. En peu de temps j'acquis, par cette dangereuse mĂ©thode, non seulement une extrĂÂȘme facilitĂ© Ă lire et Ă m'entendre, mais une intelligence unique Ă mon ĂÂąge sur les passions. Je n'avais aucune idĂ©e des choses, que tous les sentiments m'Ă©taient dĂ©jĂ connus. Je n'avais rien conçu, j'avais tout senti. Ces Ă©motions confuses, que j'Ă©prouvai coup sur coup, n'altĂ©raient point la raison que je n'avais pas encore; mais elles m'en formĂšrent une d'une autre trempe, et me donnĂšrent de la vie humaine des notions bizarres et romanesques, dont l'expĂ©rience et la rĂ©flexion n'ont jamais bien pu me guĂ©rir. Les romans finirent avec l'Ă©tĂ© de 1719. L'hiver suivant, ce fut autre chose. La bibliothĂšque de ma mĂšre Ă©puisĂ©e, on eut recours Ă la portion de celle de son pĂšre qui nous Ă©tait Ă©chue. Heureusement il s'y trouva de bons livres; et cela ne pouvait guĂšre ĂÂȘtre autrement, cette bibliothĂšque ayant Ă©tĂ© formĂ©e par un Ministre, Ă la vĂ©ritĂ©, et savant mĂÂȘme, car c'Ă©tait la mode alors, mais homme de goĂ»t et d'esprit. L'Histoire de l'Eglise et de l'Empire par le Sueur, le Discours de Bossuet sur l'histoire universelle, les Hommes illustres de Plutarque, L'Histoire de Venise par Nani, les MĂ©tamorphoses d'Ovide, la BruyĂšre, les Mondes de Fontenelle, ses Dialogues des morts, et quelques tomes de MoliĂšre, furent transportĂ©s dans le cabinet de mon pĂšre, et je les lui lisais tous les jours durant son travail. J'y pris un goĂ»t rare, et peut-ĂÂȘtre unique Ă cet ĂÂąge. Plutarque surtout devint ma lecture favorite. Le plaisir que je prenais Ă le relire sans cesse me guĂ©rit un peu des romans, et je prĂ©fĂ©rai bientĂÂŽt AgĂ©silas, Brutus, Aristide, Ă Orondate, ArtamĂšne et Juba. De ces intĂ©ressantes lectures, des entretiens qu'elles occasionnaient entre mon pĂšre et moi, se forma cet esprit libre et rĂ©publicain, ce caractĂšre indomptable et fier, impatient de joug et de servitude, qui m'a tourmentĂ© tout le temps de ma vie dans les situations les moins propres Ă lui donner l'essor. Sans cesse occupĂ© de Rome et d'AthĂšnes, vivant pour ainsi dire avec leurs grands hommes, nĂ© moi-mĂÂȘme Citoyen d'une RĂ©publique, et fils d'un pĂšre dont l'amour de la patrie Ă©tait la plus forte passion, je m'en enflammais Ă son exemple, je me croyais Grec ou Romain; je devenais le personnage dont je lisais la vie le rĂ©cit des traits de constance et d'intrĂ©piditĂ© qui m'avaient frappĂ© me rendait les yeux Ă©tincelants et la voix forte. Un jour que je racontais Ă table l'aventure de ScĂ©vola, on fut effrayĂ© de me voir avancer et tenir la main sur un rĂ©chaud pour reprĂ©senter son action. J'avais un frĂšre plus ĂÂągĂ© que moi de sept ans. Il apprenait la profession de mon pĂšre. L'extrĂÂȘme affection qu'on avait pour moi le faisait un peu nĂ©gliger; et ce n'est pas cela que j'approuve. Son Ă©ducation se sentit de cette nĂ©gligence. Il prit le train du libertinage, mĂÂȘme avant l'ĂÂąge d'ĂÂȘtre un vrai libertin. On le mit chez un autre maĂtre, d'oĂÂč il faisait des escapades comme il en avait fait de la maison paternelle. Je ne le voyais presque point; Ă peine puis-je dire avoir fait connaissance avec lui; mais je ne laissais pas de l'aimer tendrement, et il m'aimait autant qu'un polisson peut aimer quelque chose. Je me souviens qu'une fois que mon pĂšre le chĂÂątiait rudement et avec colĂšre, je me jetai impĂ©tueusement entre eux deux, l'embrassant Ă©troitement. Je le couvris ainsi de mon corps, recevant les coups qui lui Ă©taient portĂ©s; et je m'obstinai si bien dans cette attitude, qu'il fallut enfin que mon pĂšre lui fĂt grĂÂące, soit dĂ©sarmĂ© par mes cris et mes larmes, soit pour ne pas me maltraiter plus que lui. Enfin mon frĂšre tourna si mal qu'il s'enfuit et disparut tout Ă fait. Quelque temps aprĂšs on sut qu'il Ă©tait en Allemagne. Il n'Ă©crivit pas une seule fois. On n'a plus eu de ses nouvelles depuis ce temps-lĂ ; et voilĂ comment je suis demeurĂ© fils unique. Si ce pauvre garçon fut Ă©levĂ© nĂ©gligemment, il n'en fut pas ainsi de son frĂšre; et les enfants des rois ne sauraient ĂÂȘtre soignĂ©s avec plus de zĂšle que je le fus durant mes premiers ans, idolĂÂątrĂ© de tout ce qui m'environnait, et toujours, ce qui est bien plus rare, traitĂ© en enfant chĂ©ri, jamais en enfant gĂÂątĂ©. Jamais une seule fois, jusqu'Ă ma sortie de la maison paternelle, on ne m'a laissĂ© courir seul dans la rue avec les autres enfants; jamais on n'eut Ă rĂ©primer en moi ni Ă satisfaire aucune de ces fantasques humeurs qu'on impute Ă la nature, et qui naissent toutes de la seule Ă©ducation. J'avais les dĂ©fauts de mon ĂÂąge; j'Ă©tais babillard, gourmand, quelquefois menteur. J'aurais volĂ© des fruits, des bonbons, de la mangeaille; mais jamais je n'ai pris plaisir Ă faire du mal, du dĂ©gĂÂąt, Ă charger les autres, Ă tourmenter de pauvres animaux. Je me souviens pourtant d'avoir une fois pissĂ© dans la marmite d'une de nos voisines, appelĂ©e madame Clot, tandis qu'elle Ă©tait au prĂÂȘche. J'avoue mĂÂȘme que ce souvenir me fait encore rire, parce que madame Clot, bonne femme au demeurant, Ă©tait bien la vieille la plus grognon que je connus de ma vie. VoilĂ la courte et vĂ©ridique histoire de tous mes mĂ©faits enfantins. Comment serais-je devenu mĂ©chant, quand je n'avais sous les yeux que des exemples de douceur, et autour de moi que les meilleures gens du monde ? Mon pĂšre, ma tante, ma mie, mes parents, nos amis, nos voisins, tout ce qui m'environnait ne m'obĂ©issait pas Ă la vĂ©ritĂ©, mais m'aimait; et moi je les aimais de mĂÂȘme. Mes volontĂ©s Ă©taient si peu excitĂ©es et si peu contrariĂ©es qu'il ne me venait pas dans l'esprit d'en avoir. Je puis jurer que, jusqu'Ă mon asservissement sous un maĂtre, je n'ai pas su ce que c'Ă©tait qu'une fantaisie. Hors le temps que je passais Ă lire ou Ă©crire auprĂšs de mon pĂšre, et celui oĂÂč ma mie me menait promener, j'Ă©tais toujours avec ma tante, Ă la voir broder, Ă l'entendre chanter, assis ou debout Ă cĂÂŽtĂ© d'elle; et j'Ă©tais content. Son enjouement, sa douceur, sa figure agrĂ©able, m'ont laissĂ© de si fortes impressions, que je vois encore son air, son regard, son attitude je me souviens de ses petits propos caressants; je dirais comment elle Ă©tait vĂÂȘtue et coiffĂ©e, sans oublier les deux crochets que ses cheveux noirs faisaient sur ses tempes, selon la mode de ce temps-lĂ . Je suis persuadĂ© que je lui dois le goĂ»t ou plutĂÂŽt la passion pour la musique, qui ne s'est bien dĂ©veloppĂ©e en moi que longtemps aprĂšs. Elle savait une quantitĂ© prodigieuse d'airs et de chansons qu'elle chantait avec un filet de voix fort douce. La sĂ©rĂ©nitĂ© d'ĂÂąme de cette excellente fille Ă©loignait d'elle et de tout ce qui l'environnait la rĂÂȘverie et la tristesse. L'attrait que son chant avait pour moi fut tel, que non seulement plusieurs de ses chansons me sont toujours restĂ©es dans la mĂ©moire, mais qu'il m'en revient mĂÂȘme, aujourd'hui que je l'ai perdue, qui, totalement oubliĂ©es depuis mon enfance, se retracent Ă mesure que je vieillis, avec un charme que je ne puis exprimer. Dirait-on que moi, vieux radoteur, rongĂ© de soucis et de peines, je me surprends quelquefois Ă pleurer comme un enfant, en marmottant ces petits airs d'une voix dĂ©jĂ cassĂ©e et tremblante? Il y en a un surtout qui m'est bien revenu tout entier quant Ă l'air; mais la seconde moitiĂ© des paroles s'est constamment refusĂ©e Ă tous mes efforts pour me la rappeler, quoiqu'il m'en revienne confusĂ©ment les rimes. Voici le commencement, et ce que j'ai pu me rappeler du reste Tircis, je n'ose Ecouter ton chalumeau Sous l'ormeau; Car on en cause DĂ©jĂ dans notre hameau. .......... ..... un berger ..... s'engager ..... sans danger; Et toujours l'Ă©pine est sous la rose. Je cherche oĂÂč est le charme attendrissant que mon coeur trouve Ă cette chanson c'est un caprice auquel je ne comprends rien; mais il m'est de toute impossibilitĂ© de la chanter jusqu'Ă la fin sans ĂÂȘtre arrĂÂȘtĂ© par mes larmes. J'ai cent fois projetĂ© d'Ă©crire Ă Paris pour faire chercher le reste des paroles, si tant est que quelqu'un les connaisse encore. Mais je suis presque sĂ»r que le plaisir que je prends Ă me rappeler cet air s'Ă©vanouirait en partie, si j'avais la preuve que d'autres que ma pauvre tante Suson l'ont chantĂ©. Telles furent les premiĂšres affections de mon entrĂ©e Ă la vie; ainsi commençait Ă se former ou Ă se montrer en moi ce coeur Ă la fois si fier et si tendre, ce caractĂšre effĂ©minĂ©, mais pourtant indomptable, qui, flottant toujours entre la faiblesse et le courage, entre la mollesse et la vertu, m'a jusqu'au bout mis en contradiction avec moi-mĂÂȘme, et a fait que l'abstinence et la jouissance, le plaisir et la sagesse, m'ont Ă©galement Ă©chappĂ©. Ce train d'Ă©ducation fut interrompu par un accident dont les suites ont influĂ© sur le reste de ma vie. Mon pĂšre eut un dĂ©mĂÂȘlĂ© avec un M. Gautier, capitaine en France, et apparentĂ© dans le Conseil. Ce Gautier, homme insolent et lĂÂąche, saigna du nez, et, pour se venger, accusa mon pĂšre d'avoir mis l'Ă©pĂ©e Ă la main dans la Ville. Mon pĂšre, qu'on voulut envoyer en prison, s'obstinait Ă vouloir que, selon la loi, l'accusateur y entrĂÂąt aussi bien que lui n'ayant pu l'obtenir, il aima mieux sortir de GenĂšve et s'expatrier pour le reste de sa vie, que de cĂ©der sur un point oĂÂč l'honneur et la libertĂ© lui paraissaient compromis. Je restai sous la tutelle de mon oncle Bernard, alors employĂ© aux fortifications de GenĂšve. Sa fille aĂnĂ©e Ă©tait morte, mais il avait un fils de mĂÂȘme ĂÂąge que moi. Nous fĂ»mes mis ensemble Ă Bossey en pension chez le Ministre Lambercier, pour y apprendre, avec le latin, tout le menu fatras dont on l'accompagne sous le nom d'Ă©ducation. Deux ans passĂ©s au village adoucirent un peu mon ĂÂąpretĂ© romaine, et me ramenĂšrent Ă l'Ă©tat d'enfant. A GenĂšve, oĂÂč l'on ne m'imposait rien, j'aimais l'application, la lecture; c'Ă©tait presque mon seul amusement. A Bossey, le travail me fit aimer les jeux qui lui servaient de relĂÂąche. La campagne Ă©tait pour moi si nouvelle que je ne pouvais me lasser d'en jouir. Je pris pour elle un goĂ»t si vif, qu'il n'a jamais pu s'Ă©teindre. Le souvenir des jours heureux que j'y ai passĂ©s m'a fait regretter son sĂ©jour et ses plaisirs dans tous les ĂÂąges, jusqu'Ă celui qui m'y a ramenĂ©. M. Lambercier Ă©tait un homme fort raisonnable, qui, sans nĂ©gliger notre instruction, ne nous chargeait point de devoirs extrĂÂȘmes. La preuve qu'il s'y prenait bien est que, malgrĂ© mon aversion pour la gĂÂȘne, je ne me suis jamais rappelĂ© avec dĂ©goĂ»t mes heures d'Ă©tude, et que, si je n'appris pas de lui beaucoup de choses, ce que j'appris je l'appris sans peine, et n'en ai rien oubliĂ©. La simplicitĂ© de cette vie champĂÂȘtre me fit un bien d'un prix inestimable, en ouvrant mon coeur Ă l'amitiĂ©. Jusqu'alors je n'avais connu que des sentiments Ă©levĂ©s, mais imaginaires. L'habitude de vivre ensemble dans un Ă©tat paisible m'unit tendrement Ă mon cousin Bernard. En peu de temps j'eus pour lui des sentiments plus affectueux que ceux que j'avais eus pour mon frĂšre, et qui ne se sont jamais effacĂ©s. C'Ă©tait un grand garçon fort efflanquĂ©, fort fluet, aussi doux d'esprit que faible de corps, et qui n'abusait pas trop de la prĂ©dilection qu'on avait pour lui dans la maison, comme fils de mon tuteur. Nos travaux, nos amusements, nos goĂ»ts Ă©taient les mĂÂȘmes nous Ă©tions seuls, nous Ă©tions de mĂÂȘme ĂÂąge, chacun des deux avait besoin d'un camarade; nous sĂ©parer Ă©tait, en quelque sorte, nous anĂ©antir. Quoique nous eussions peu d'occasions de faire preuve de notre attachement l'un pour l'autre, il Ă©tait extrĂÂȘme; et non seulement nous ne pouvions vivre un instant sĂ©parĂ©s, mais nous n'imaginions pas que nous puissions jamais l'ĂÂȘtre. Tous deux d'un esprit facile Ă cĂ©der aux caresses, complaisants quand on ne voulait pas nous contraindre, nous Ă©tions toujours d'accord sur tout. Si, par la faveur de ceux qui nous gouvernaient, il avait sur moi quelque ascendant sous leurs yeux, quand nous Ă©tions seuls j'en avais un sur lui qui rĂ©tablissait l'Ă©quilibre. Dans nos Ă©tudes, je lui soufflais sa leçon quand il hĂ©sitait; quand mon thĂšme Ă©tait fait, je lui aidais Ă faire le sien, et, dans nos amusements, mon goĂ»t plus actif lui servait toujours de guide. Enfin nos deux caractĂšres s'accordaient si bien, et l'amitiĂ© qui nous unissait Ă©tait si vraie, que, dans plus de cinq ans que nous fumes presque insĂ©parables, tant Ă Bossey qu'Ă GenĂšve, nous nous battĂmes souvent, je l'avoue, mais jamais on n'eut besoin de nous sĂ©parer, jamais une de nos querelles ne dura plus d'un quart d'heure, et jamais nous ne portĂÂąmes l'un contre l'autre aucune accusation. Ces remarques sont, si l'on veut, puĂ©riles, mais il en rĂ©sulte pourtant un exemple peut-ĂÂȘtre unique depuis qu'il existe des enfants. La maniĂšre dont je vivais Ă Bossey me convenait si bien, qu'il ne lui a manquĂ© que de durer plus longtemps pour fixer absolument mon caractĂšre. Les sentiments tendres, affectueux, paisibles, en faisaient le fond. Je crois que jamais individu de notre espĂšce n'eut naturellement moins de vanitĂ© que moi. Je m'Ă©levais par Ă©lans Ă des mouvements sublimes, mais je retombais aussitĂÂŽt dans ma langueur. Etre aimĂ© de tout ce qui m'approchait Ă©tait le plus vif de mes dĂ©sirs. J'Ă©tais doux, mon cousin l'Ă©tait; ceux qui nous gouvernaient l'Ă©taient eux-mĂÂȘmes. Pendant deux ans entiers je ne fus ni tĂ©moin ni victime d'un sentiment violent. Tout nourrissait dans mon coeur les dispositions qu'il reçut de la nature. Je ne connaissais rien d'aussi charmant que de voir tout le monde content de moi et de toute chose. Je me souviendrai toujours qu'au temple, rĂ©pondant au catĂ©chisme, rien ne me troublait plus, quand il m'arrivait d'hĂ©siter, que de voir sur le visage de mademoiselle Lambercier des marques d'inquiĂ©tude et de peine. Cela seul m'affligeait plus que la honte de manquer en public, qui m'affectait pourtant extrĂÂȘmement car, quoique peu sensible aux louanges, je le fus toujours beaucoup Ă la honte; et je puis dire ici que l'attente des rĂ©primandes de mademoiselle Lambercier me donnait moins d'alarmes que la crainte de la chagriner. Cependant elle ne manquait pas au besoin de sĂ©vĂ©ritĂ©, non plus que son frĂšre; mais comme cette sĂ©vĂ©ritĂ©, presque toujours juste, n'Ă©tait jamais emportĂ©e, je m'en affligeais et ne m'en mutinais point. J'Ă©tais plus fĂÂąchĂ© de dĂ©plaire que d'ĂÂȘtre puni, et le signe du mĂ©contentement m'Ă©tait plus cruel que la peine afflictive. Il est embarrassant de m'expliquer mieux, mais cependant il le faut. Qu'on changerait de mĂ©thode avec la jeunesse, si l'on voyait mieux les effets Ă©loignĂ©s de celle qu'on emploie toujours indistinctement, et souvent indiscrĂštement! La grande leçon qu'on peut tirer d'un exemple aussi commun que funeste me fait rĂ©soudre Ă le donner. Comme mademoiselle Lambercier avait pour nous l'affection d'une mĂšre, elle en avait aussi l'autoritĂ©, et la portait quelquefois jusqu'Ă nous infliger la punition des enfants quand nous l'avions mĂ©ritĂ©e. Assez longtemps elle s'en tint Ă la menace, et cette menace d'un chĂÂątiment tout nouveau pour moi me semblait trĂšs effrayante; mais aprĂšs l'exĂ©cution, je la trouvai moins terrible Ă l'Ă©preuve que l'attente ne l'avait Ă©tĂ© et ce qu'il y a de plus bizarre est que ce chĂÂątiment m'affectionna davantage encore Ă celle qui me l'avait imposĂ©. Il fallait mĂÂȘme toute la vĂ©ritĂ© de cette affection et toute ma douceur naturelle pour m'empĂÂȘcher de chercher le retour du mĂÂȘme traitement en le mĂ©ritant; car j'avais trouvĂ© dans la douleur, dans la honte mĂÂȘme, un mĂ©lange de sensualitĂ© qui m'avait laissĂ© plus de dĂ©sir que de crainte de l'Ă©prouver derechef par la mĂÂȘme main. Il est vrai que, comme il se mĂÂȘlait sans doute Ă cela quelque instinct prĂ©coce du sexe, le mĂÂȘme chĂÂątiment reçu de son frĂšre ne m'eĂ»t point du tout paru plaisant. Mais, de l'humeur dont il Ă©tait, cette substitution n'Ă©tait guĂšre Ă craindre et si je m'abstenais de mĂ©riter la correction, c'Ă©tait uniquement de peur de fĂÂącher mademoiselle Lambercier; car tel est en moi l'empire de la bienveillance, et mĂÂȘme de celle que les sens ont fait naĂtre, qu'elle leur donna toujours la loi dans mon coeur. Cette rĂ©cidive, que j'Ă©loignais sans la craindre, arriva sans qu'il y eĂ»t de ma faute, c'est-Ă -dire de ma volontĂ©, et j'en profitai, je puis dire, en sĂ»retĂ© de conscience. Mais cette seconde fois fut aussi la derniĂšre; car mademoiselle Lambercier, s'Ă©tant aperçue Ă quelque signe que ce chĂÂątiment n'allait pas Ă son but, dĂ©clara qu'elle y renonçait, et qu'il la fatiguait trop. Nous avions jusque-lĂ couchĂ© dans sa chambre, et mĂÂȘme en hiver quelquefois dans son lit. Deux jours aprĂšs on nous fit coucher dans une autre chambre, et j'eus dĂ©sormais l'honneur, dont je me serais bien passĂ©, d'ĂÂȘtre traitĂ© par elle en grand garçon. Qui croirait que ce chĂÂątiment d'enfant, reçu Ă huit ans par la main d'une fille de trente, a dĂ©cidĂ© de mes goĂ»ts, de mes dĂ©sirs, de mes passions, de moi pour le reste de ma vie, et cela prĂ©cisĂ©ment dans le sens contraire Ă ce qui devait s'ensuivre naturellement? En mĂÂȘme temps que mes sens furent allumĂ©s, mes dĂ©sirs prirent si bien le change, que, bornĂ©s Ă ce que j'avais Ă©prouvĂ©, ils ne s'avisĂšrent point de chercher autre chose. Avec un sang brĂ»lant de sensualitĂ© presque dĂšs ma naissance, je me conservai pur de toute souillure jusqu'Ă l'ĂÂąge oĂÂč les tempĂ©raments les plus froids et les plus tardifs se dĂ©veloppent. TourmentĂ© longtemps sans savoir de quoi, je dĂ©vorais d'un oeil ardent les belles personnes; mon imagination me les rappelait sans cesse, uniquement pour les mettre en oeuvre Ă ma mode, et en faire autant de demoiselles Lambercier. MĂÂȘme aprĂšs l'ĂÂąge nubile, ce goĂ»t bizarre, toujours persistant et portĂ© jusqu'Ă la dĂ©pravation, jusqu'Ă la folie, m'a conservĂ© les moeurs honnĂÂȘtes qu'il semblerait avoir dĂ» m'ĂÂŽter. Si jamais Ă©ducation fut modeste et chaste, c'est assurĂ©ment celle que j'ai reçue. Mes trois tantes n'Ă©taient pas seulement des personnes d'une sagesse exemplaire, mais d'une rĂ©serve que depuis longtemps les femmes ne connaissent plus. Mon pĂšre, homme de plaisir, mais galant Ă la vieille mode, n'a jamais tenu, prĂšs des femmes qu'il aimait le plus, des propos dont une vierge eĂ»t pu rougir; et jamais on n'a poussĂ© plus loin que dans ma famille et devant moi le respect qu'on doit aux enfants. Je ne trouvai pas moins d'attention chez M. Lambercier sur le mĂÂȘme article; et une fort bonne servante y fut mise Ă la porte pour un mot un peu gaillard qu'elle avait prononcĂ© devant nous. Non seulement je n'eus jusqu'Ă mon adolescence aucune idĂ©e distincte de l'union des sexes, mais jamais cette idĂ©e confuse ne s'offrit Ă moi que sous une image odieuse et dĂ©goĂ»tante. J'avais pour les filles publiques une horreur qui ne s'est jamais effacĂ©e je ne pouvais voir un dĂ©bauchĂ© sans dĂ©dain, sans effroi mĂÂȘme; car mon aversion pour la dĂ©bauche allait jusque-lĂ , depuis qu'allant un jour au petit Sacconex par un chemin creux, je vis, des deux cĂÂŽtĂ©s, des cavitĂ©s dans la terre, oĂÂč l'on me dit que ces gens-lĂ faisaient leurs accouplements. Ce que j'avais vu de ceux des chiennes me revenait aussi toujours Ă l'esprit en pensant aux autres, et le coeur me soulevait Ă ce seul souvenir. Ces prĂ©jugĂ©s de l'Ă©ducation, propres par eux-mĂÂȘmes Ă retarder les premiĂšres explosions d'un tempĂ©rament combustible, furent aidĂ©s, comme j'ai dit, par la diversion que firent sur moi les premiĂšres pointes de la sensualitĂ©. N'imaginant que ce que j'avais senti, malgrĂ© des effervescences de sang trĂšs incommodes, je ne savais porter mes dĂ©sirs que vers l'espĂšce de voluptĂ© qui m'Ă©tait connue, sans aller jamais jusqu'Ă celle qu'on m'avait rendue haĂÂŻssable, et qui tenait de si prĂšs Ă l'autre sans que j'en eusse le moindre soupçon. Dans mes sottes fantaisies, dans mes Ă©rotiques fureurs, dans les actes extravagants auxquels elles me portaient quelquefois, j'empruntais imaginairement le secours de l'autre sexe, sans penser jamais qu'il fĂ»t propre Ă nul autre usage qu'Ă celui que je brĂ»lais d'en tirer. Non seulement donc c'est ainsi qu'avec un tempĂ©rament trĂšs ardent, trĂšs lascif, trĂšs prĂ©coce, je passai toutefois l'ĂÂąge de pubertĂ© sans dĂ©sirer, sans connaĂtre d'autres plaisirs des sens que ceux dont mademoiselle Lambercier m'avait trĂšs innocemment donnĂ© l'idĂ©e; mais quand enfin le progrĂšs des ans m'eut fait homme, c'est encore ainsi que ce qui devait me perdre me conserva. Mon ancien goĂ»t d'enfant, au lieu de s'Ă©vanouir, s'associa tellement Ă l'autre que je ne pus jamais l'Ă©carter des dĂ©sirs allumĂ©s par mes sens; et cette folie, jointe Ă ma timiditĂ© naturelle, m'a toujours rendu trĂšs peu entreprenant prĂšs des femmes, faute d'oser tout dire ou de pouvoir tout faire, l'espĂšce de jouissance dont l'autre n'Ă©tait pour moi que le dernier terme ne pouvant ĂÂȘtre usurpĂ©e par celui qui la dĂ©sire, ni devinĂ©e par celle qui peut l'accorder. J'ai ainsi passĂ© ma vie Ă convoiter et me taire auprĂšs des personnes que j'aimais le plus. N'osant jamais dĂ©clarer mon goĂ»t, je l'amusais du moins par des rapports qui m'en conservaient l'idĂ©e. ĂĆ tre aux genoux d'une maĂtresse impĂ©rieuse, obĂ©ir Ă ses ordres, avoir des pardons Ă lui demander, Ă©taient pour moi de trĂšs douces jouissances; et plus ma vive imagination m'enflammait le sang, plus j'avais l'air d'un amant transi. On conçoit que cette maniĂšre de faire l'amour n'amĂšne pas des progrĂšs bien rapides, et n'est pas fort dangereuse Ă la vertu de celles qui en sont l'objet. J'ai donc fort peu possĂ©dĂ©, mais je n'ai pas laissĂ© de jouir beaucoup Ă ma maniĂšre, c'est-Ă -dire par l'imagination. VoilĂ comment mes sens, d'accord avec mon humeur timide et mon esprit romanesque, m'ont conservĂ© des sentiments purs et des moeurs honnĂÂȘtes, par les mĂÂȘmes goĂ»ts qui, peut-ĂÂȘtre avec un peu plus d'effronterie, m'auraient plongĂ© dans les plus brutales voluptĂ©s. J'ai fait le premier pas et le plus pĂ©nible dans le labyrinthe obscur et fangeux de mes confessions. Ce n'est pas ce qui est criminel qui coĂ»te le plus Ă dire, c'est ce qui est ridicule et honteux. DĂšs Ă prĂ©sent je suis sĂ»r de moi; aprĂšs ce que je viens d'oser dire, rien ne peut plus m'arrĂÂȘter. On peut juger de ce qu'ont pu me coĂ»ter de semblables aveux, sur ce que, dans tout le cours de ma vie, emportĂ© quelquefois prĂšs de celles que j'aimais par les fureurs d'une passion qui m'ĂÂŽtait la facultĂ© de voir, d'entendre, hors de sens et saisi d'un tremblement convulsif dans tout mon corps, jamais je n'ai pu prendre sur moi de leur dĂ©clarer ma folie, et d'implorer d'elles, dans la plus intime familiaritĂ©, la seule faveur qui manquait aux autres. Cela ne m'est jamais arrivĂ© qu'une fois dans l'enfance avec une enfant de mon ĂÂąge, encore fut-ce elle qui en fit la premiĂšre proposition. En remontant de cette sorte aux premiĂšres traces de mon ĂÂȘtre sensible, je trouve des Ă©lĂ©ments qui, semblant quelquefois incompatibles, n'ont pas laissĂ© de s'unir pour produire avec force un effet uniforme et simple; et j'en trouve d'autres qui, les mĂÂȘmes en apparence, ont formĂ©, par le concours de certaines circonstances, de si diffĂ©rentes combinaisons, qu'on n'imaginerait jamais qu'ils eussent entre eux aucun rapport. Qui croirait, par exemple, qu'un des ressorts les plus vigoureux de mon ĂÂąme fut trempĂ© dans la mĂÂȘme source d'oĂÂč la luxure et la mollesse ont coulĂ© dans mon sang? Sans quitter le sujet dont je viens de parler, on en va voir sortir une impression bien diffĂ©rente. J'Ă©tudiais un jour seul ma leçon dans la chambre contiguĂ Ă la cuisine. La servante avait mis sĂ©cher Ă la plaque les peignes de mademoiselle Lambercier. Quand elle revint les prendre, il s'en trouva un dont tout un cĂÂŽtĂ© de dents Ă©tait brisĂ©. A qui s'en prendre de ce dĂ©gĂÂąt? personne autre que moi n'Ă©tait entrĂ© dans la chambre. On m'interroge je nie d'avoir touchĂ© le peigne. M. et mademoiselle Lambercier se rĂ©unissent, m'exhortent, me pressent, me menacent je persiste avec opiniĂÂątretĂ©; mais la conviction Ă©tait trop forte, elle l'emporta sur toutes mes protestations, quoique ce fĂ»t la premiĂšre fois qu'on m'eĂ»t trouvĂ© tant d'audace Ă mentir. La chose fut prise au sĂ©rieux; elle mĂ©ritait de l'ĂÂȘtre. La mĂ©chancetĂ©, le mensonge, l'obstination, parurent Ă©galement dignes de punition; mais pour le coup ce ne fut pas par mademoiselle Lambercier qu'elle me fut infligĂ©e. On Ă©crivit Ă mon oncle Bernard il vint. Mon pauvre cousin Ă©tait chargĂ© d'un autre dĂ©lit non moins grave; nous fĂ»mes enveloppĂ©s dans la mĂÂȘme exĂ©cution. Elle fut terrible. Quand, cherchant le remĂšde dans le mal mĂÂȘme, on eut voulu pour jamais amortir mes sens dĂ©pravĂ©s, on n'aurait pu mieux s'y prendre. Aussi me laissĂšrent-ils en repos pour longtemps. On ne put m'arracher l'aveu qu'on exigeait. Repris Ă plusieurs fois et mis dans l'Ă©tat le plus affreux, je fus inĂ©branlable. J'aurais souffert la mort, et j'y Ă©tais rĂ©solu. Il fallut que la force mĂÂȘme cĂ©dĂÂąt au diabolique entĂÂȘtement d'un enfant; car on n'appela pas autrement ma constance. Enfin je sortis de cette cruelle Ă©preuve en piĂšces, mais triomphant. Il y a maintenant prĂšs de cinquante ans de cette aventure, et je n'ai pas peur d'ĂÂȘtre puni derechef pour le mĂÂȘme fait; hĂ© bien! je dĂ©clare Ă la face du ciel que j'en Ă©tais innocent, que je n'avais ni cassĂ© ni touchĂ© le peigne, que je n'avais pas approchĂ© de la plaque, et que je n'y avais pas mĂÂȘme songĂ©. Qu'on ne me demande pas comment le dĂ©gĂÂąt se fit, je l'ignore et ne le puis comprendre; ce que je sais trĂšs certainement, c'est que j'en Ă©tais innocent. Qu'on se figure un caractĂšre timide et docile dans la vie ordinaire, mais ardent, fier, indomptable dans les passions; un enfant toujours gouvernĂ© par la voix de la raison, toujours traitĂ© avec douceur, Ă©quitĂ©, complaisance, qui n'avait pas mĂÂȘme l'idĂ©e de l'injustice, et qui pour la premiĂšre fois en Ă©prouve une si terrible de la part prĂ©cisĂ©ment des gens qu'il chĂ©rit et qu'il respecte le plus quel renversement d'idĂ©es! quel dĂ©sordre de sentiments! quel bouleversement dans son coeur, dans sa cervelle, dans tout son petit ĂÂȘtre intelligent et moral! Je dis qu'on s'imagine tout cela, s'il est possible; car pour moi je ne me sens pas capable de dĂ©mĂÂȘler, de suivre la moindre trace de ce qui se passait alors en moi. Je n'avais pas encore assez de raison pour sentir combien les apparences me condamnaient, et pour me mettre Ă la place des autres. Je me tenais Ă la mienne, et tout ce que je sentais, c'Ă©tait la rigueur d'un chĂÂątiment effroyable pour un crime que je n'avais pas commis. La douleur du corps, quoique vive, m'Ă©tait peu sensible; je ne sentais que l'indignation, la rage, le dĂ©sespoir. Mon cousin, dans un cas Ă peu prĂšs semblable, et qu'on avait puni d'une faute involontaire comme d'un acte prĂ©mĂ©ditĂ©, se mettait en fureur Ă mon exemple, et se montait, pour ainsi dire, Ă mon unisson. Tous deux dans le mĂÂȘme lit, nous nous embrassions avec des transports convulsifs, nous Ă©touffions; et quand nos jeunes coeurs un peu soulagĂ©s pouvaient exhaler leur colĂšre, nous nous levions sur notre sĂ©ant, et nous nous mettions tous deux Ă crier cent fois de toute notre force Carnifex! carnifex! carnifex! Je sens en Ă©crivant ceci que mon pouls s'Ă©lĂšve encore; ces moments me seront toujours prĂ©sents, quand je vivrais cent mille ans. Ce premier sentiment de la violence et de l'injustice est restĂ© si profondĂ©ment gravĂ© dans mon ĂÂąme, que toutes les idĂ©es qui s'y rapportent me rendent ma premiĂšre Ă©motion; et ce sentiment, relatif Ă moi dans son origine, a pris une telle consistance en lui-mĂÂȘme, et s'est tellement dĂ©tachĂ© de tout intĂ©rĂÂȘt personnel, que mon coeur s'enflamme au spectacle ou au rĂ©cit de toute action injuste, quel qu'en soit l'objet et en quelque lieu qu'elle se commette, comme si l'effet en retombait sur moi. Quand je lis les cruautĂ©s d'un tyran fĂ©roce, les subtiles noirceurs d'un fourbe de prĂÂȘtre, je partirais volontiers pour aller poignarder ces misĂ©rables, dussĂ©-je cent fois y pĂ©rir. Je me suis souvent mis en nage Ă poursuivre Ă la course ou Ă coups de pierre un coq, une vache, un chien, un animal que je voyais en tourmenter un autre, uniquement parce qu'il se sentait le plus fort. Ce mouvement peut m'ĂÂȘtre naturel, et je crois qu'il l'est; mais le souvenir profond de la premiĂšre injustice que j'ai soufferte y fut trop longtemps et trop fortement liĂ© pour ne l'avoir pas beaucoup renforcĂ©. LĂ fut le terme de la sĂ©rĂ©nitĂ© de ma vie enfantine. DĂšs ce moment je cessai de jouir d'un bonheur pur, et je sens aujourd'hui mĂÂȘme que le souvenir des charmes de mon enfance s'arrĂÂȘte lĂ . Nous restĂÂąmes encore Ă Bossey quelques mois. Nous y fĂ»mes comme on nous reprĂ©sente le premier homme encore dans le paradis terrestre, mais ayant cessĂ© d'en jouir c'Ă©tait en apparence la mĂÂȘme situation, et en effet une tout autre maniĂšre d'ĂÂȘtre. L'attachement, le respect, l'intimitĂ©, la confiance, ne liaient plus les Ă©lĂšves Ă leurs guides; nous ne les regardions plus comme des dieux qui lisaient dans nos coeurs nous Ă©tions moins honteux de mal faire et plus craintifs d'ĂÂȘtre accusĂ©s nous commencions Ă nous cacher, Ă nous mutiner, Ă mentir. Tous les vices de notre ĂÂąge corrompaient notre innocence et enlaidissaient nos jeux. La campagne mĂÂȘme perdit Ă nos yeux cet attrait de douceur et de simplicitĂ© qui va au coeur elle nous semblait dĂ©serte et sombre; elle s'Ă©tait comme couverte d'un voile qui nous en cachait les beautĂ©s. Nous cessĂÂąmes de cultiver nos petits jardins, nos herbes, nos fleurs. Nous n'allions plus gratter lĂ©gĂšrement la terre, et crier de joie en dĂ©couvrant le germe du grain que nous avions semĂ©. Nous nous dĂ©goĂ»tĂÂąmes de cette vie; on se dĂ©goĂ»ta de nous; mon oncle nous retira, et nous nous sĂ©parĂÂąmes de M. et mademoiselle Lambercier, rassasiĂ©s les uns des autres, et regrettant peu de nous quitter. PrĂšs de trente ans se sont passĂ©s depuis ma sortie de Bossey, sans que je m'en sois rappelĂ© le sĂ©jour d'une maniĂšre agrĂ©able par des souvenirs un peu liĂ©s mais depuis qu'ayant passĂ© l'ĂÂąge mĂ»r je dĂ©cline vers la vieillesse, je sens que ces mĂÂȘmes souvenirs renaissent tandis que les autres s'effacent, et se gravent dans ma mĂ©moire avec des traits dont le charme et la force augmentent de jour en jour; comme si, sentant dĂ©jĂ la vie qui s'Ă©chappe, je cherchais Ă la ressaisir par ses commencements. Les moindres faits de ce temps-lĂ me plaisent par cela seul qu'ils sont de ce temps-lĂ . Je me rappelle toutes les circonstances des lieux, des personnes, des heures. Je vois la servante ou le valet agissant dans la chambre, une hirondelle entrant par la fenĂÂȘtre, une mouche se poser sur ma main tandis que je rĂ©citais ma leçon je vois tout l'arrangement de la chambre oĂÂč nous Ă©tions; le cabinet de M. Lambercier Ă main droite, une estampe reprĂ©sentant tous les papes, un baromĂštre, un grand calendrier, des framboisiers qui, d'un jardin fort Ă©levĂ© dans lequel la maison s'enfonçait sur le derriĂšre, venaient ombrager la fenĂÂȘtre et passaient quelquefois jusqu'en dedans. Je sais bien que le lecteur n'a pas grand besoin de savoir tout cela, mais j'ai besoin moi de le lui dire. Que n'osĂ©-je lui raconter de mĂÂȘme toutes les petites anecdotes de cet heureux ĂÂąge, qui me font encore tressaillir d'aise quand je me les rappelle! cinq ou six surtout... Composons. Je vous fais grĂÂące des cinq; mais j'en veux une, une seule, pourvu qu'on me la laisse conter le plus longuement qu'il me sera possible, pour prolonger mon plaisir. Si je ne cherchais que le vĂÂŽtre, je pourrais choisir celle du derriĂšre de mademoiselle Lambercier, qui, par une malheureuse culbute au bas du prĂ©, fut Ă©talĂ© tout en plein devant le roi de Sardaigne Ă son passage mais celle du noyer de la terrasse est plus amusante pour moi qui fus acteur, au lieu que je ne fus que spectateur de la culbute; et j'avoue que je ne trouvai pas le moindre mot pour rire Ă un accident qui, bien que comique en lui-mĂÂȘme, m'alarmait pour une personne que j'aimais comme une mĂšre, et peut-ĂÂȘtre plus. O vous, lecteurs curieux de la grande histoire du noyer de la terrasse, Ă©coutez-en l'horrible tragĂ©die, et vous abstenez de frĂ©mir si vous pouvez! Il y avait, hors la porte de la cour, une terrasse Ă gauche en entrant, sur laquelle on allait souvent s'asseoir l'aprĂšs-midi, mais qui n'avait point d'ombre. Pour lui en donner, M. Lambercier y fit planter un noyer. La plantation de cet arbre se fit avec solennitĂ© les deux pensionnaires en furent les parrains; et, tandis qu'on comblait le creux, nous tenions l'arbre chacun d'une main avec des chants de triomphe. On fit, pour l'arroser, une espĂšce de bassin tout autour du pied. Chaque jour, ardents spectateurs de cet arrosement, nous nous confirmions, mon cousin et moi, dans l'idĂ©e trĂšs naturelle qu'il Ă©tait plus beau de planter un arbre sur la terrasse qu'un drapeau sur la brĂšche, et nous rĂ©solĂ»mes de nous procurer cette gloire sans la partager avec qui que ce fĂ»t. Pour cela nous allĂÂąmes couper une bouture d'un jeune saule, et nous la plantĂÂąmes sur la terrasse, Ă huit ou dix pieds de l'auguste noyer. Nous n'oubliĂÂąmes pas de faire aussi un creux autour de notre arbre la difficultĂ© Ă©tait d'avoir de quoi le remplir; car l'eau venait d'assez loin, et on ne nous laissait pas courir pour en aller prendre. Cependant il en fallait absolument pour notre saule. Nous employĂÂąmes toutes sortes de ruses pour lui en fournir durant quelques jours; et cela lui rĂ©ussit si bien, que nous le vĂmes bourgeonner et pousser de petites feuilles dont nous mesurions l'accroissement d'heure en heure, persuadĂ©s, quoiqu'il ne fĂ»t pas Ă un pied de terre, qu'il ne tarderait pas Ă nous ombrager. Comme notre arbre, nous occupant tout entiers, nous rendait incapables de toute application, de toute Ă©tude, que nous Ă©tions comme en dĂ©lire, et que, ne sachant Ă qui nous en avions, on nous tenait de plus court qu'auparavant, nous vĂmes l'instant fatal oĂÂč l'eau nous allait manquer, et nous nous dĂ©solions dans l'attente de voir notre arbre pĂ©rir de sĂ©cheresse. Enfin la nĂ©cessitĂ©, mĂšre de l'industrie, nous suggĂ©ra une invention pour garantir l'arbre et nous d'une mort certaine ce fut de faire par-dessous terre une rigole qui conduisĂt secrĂštement au saule une partie de l'eau dont on arrosait le noyer. Cette entreprise, exĂ©cutĂ©e avec ardeur, ne rĂ©ussit pourtant pas d'abord. Nous avions si mal pris la pente, que l'eau ne coulait point; la terre s'Ă©boulait et bouchait la rigole; l'entrĂ©e se remplissait d'ordures; tout allait de travers. Rien ne nous rebuta Labor omnia vincit improbus. Nous creusĂÂąmes davantage la terre et notre bassin, pour donner Ă l'eau son Ă©coulement; nous coupĂÂąmes des fonds de boĂtes en petites planches Ă©troites, dont les unes mises de plat Ă la file, et d'autres posĂ©es en angle des deux cĂÂŽtĂ©s sur celles-lĂ , nous firent un canal triangulaire pour notre conduit. Nous plantĂÂąmes Ă l'entrĂ©e de petits bouts de bois minces et Ă claire-voie, qui, faisant une espĂšce de grillage ou de crapaudine, retenaient le limon et les pierres sans boucher le passage Ă l'eau. Nous recouvrĂmes soigneusement notre ouvrage de terre bien foulĂ©e; et le jour oĂÂč tout fut fait, nous attendĂmes dans des transes d'espĂ©rance et de crainte l'heure de l'arrosement. AprĂšs des siĂšcles d'attente, cette heure vint enfin M. Lambercier vint aussi Ă son ordinaire assister Ă l'opĂ©ration, durant laquelle nous nous tenions tous deux derriĂšre lui pour cacher notre arbre, auquel trĂšs heureusement il tournait le dos. A peine achevait-on de verser le premier seau d'eau, que nous commençĂÂąmes d'en voir couler dans notre bassin. A cet aspect, la prudence nous abandonna; nous nous mĂmes Ă pousser des cris de joie qui firent retourner M. Lambercier et ce fut dommage, car il prenait grand plaisir Ă voir comment la terre du noyer Ă©tait bonne, et buvait avidement son eau. FrappĂ© de la voir se partager en deux bassins, il s'Ă©crie Ă son tour, regarde, aperçoit la friponnerie, se fait brusquement apporter une pioche, donne un coup, fait voler deux ou trois Ă©clats de nos planches, et, criant Ă pleine tĂÂȘte Un aqueduc! un aqueduc! frappe de toutes parts des coups impitoyables, dont chacun portait au milieu de nos coeurs. En un moment les planches, le conduit, le bassin, le saule, tout fut dĂ©truit, tout fut labourĂ©, sans qu'il y eĂ»t, durant cette expĂ©dition terrible, nul autre mot prononcĂ©, sinon l'exclamation qu'il rĂ©pĂ©tait sans cesse Un aqueduc! s'Ă©criait-il en brisant tout, un aqueduc! un aqueduc! On croira que l'aventure finit mal pour les petits architectes; on se trompera tout fut fini. M. Lambercier ne nous dit pas un mot de reproche, ne nous fit pas plus mauvais visage et ne nous en parla plus; nous l'entendĂmes mĂÂȘme un peu aprĂšs rire auprĂšs de sa soeur Ă gorge dĂ©ployĂ©e, car le rire de M. Lambercier s'entendait de loin et ce qu'il y eut de plus Ă©tonnant encore, c'est que, passĂ© le premier saisissement, nous ne fĂ»mes pas nous-mĂÂȘmes fort affligĂ©s. Nous plantĂÂąmes ailleurs un autre arbre, et nous nous rappelions souvent la catastrophe du premier, en rĂ©pĂ©tant entre nous avec emphase Un aqueduc! un aqueduc! Jusque-lĂ j'avais eu des accĂšs d'orgueil par intervalles, quand j'Ă©tais Aristide ou Brutus ce fut ici mon premier mouvement de vanitĂ© bien marquĂ©e. Avoir pu construire un aqueduc de nos mains, avoir mis en concurrence une bouture avec un grand arbre, me paraissait le suprĂÂȘme degrĂ© de la gloire. A dix ans j'en jugeais mieux que CĂ©sar Ă trente. L'idĂ©e de ce noyer et la petite histoire qui s'y rapporte m'est si bien restĂ©e ou revenue, qu'un de mes plus agrĂ©ables projets dans mon voyage de GenĂšve, en 1754, Ă©tait d'aller Ă Bossey revoir les monuments des jeux de mon enfance, et surtout le cher noyer, qui devait alors avoir dĂ©jĂ le tiers d'un siĂšcle. Je fus si continuellement obsĂ©dĂ©, si peu maĂtre de moi-mĂÂȘme, que je ne pus trouver le moment de me satisfaire. Il y a peu d'apparence que cette occasion renaisse jamais pour moi cependant je n'en ai pas perdu le dĂ©sir avec l'espĂ©rance; et je suis presque sĂ»r que si jamais, retournant dans ces lieux chĂ©ris, j'y retrouvais mon cher noyer encore en ĂÂȘtre, je l'arroserais de mes pleurs. De retour Ă GenĂšve, je passai deux ou trois ans chez mon oncle, en attendant qu'on rĂ©solĂ»t ce que l'on ferait de moi. Comme il destinait son fils au gĂ©nie, il lui fit apprendre un peu de dessin, et lui enseignait les ElĂ©ments d'Euclide. J'apprenais tout cela par compagnie, et j'y pris goĂ»t, surtout au dessin. Cependant on dĂ©libĂ©rait si l'on me ferait horloger, procureur ou ministre. J'aimais mieux ĂÂȘtre ministre, car je trouvais bien beau de prĂÂȘcher; mais le petit revenu du bien de ma mĂšre Ă partager entre mon frĂšre et moi ne suffisait pas pour pousser mes Ă©tudes. Comme l'ĂÂąge oĂÂč j'Ă©tais ne rendait pas ce choix bien pressant encore, je restais en attendant chez mon oncle, perdant Ă peu prĂšs mon temps, et ne laissant pas de payer, comme il Ă©tait juste, une assez forte pension. Mon oncle, homme de plaisir ainsi que mon pĂšre, ne savait pas comme lui se captiver pour ses devoirs, et prenait assez peu de soin de nous. Ma tante Ă©tait une dĂ©vote un peu piĂ©tiste, qui aimait mieux chanter les psaumes que veiller Ă notre Ă©ducation. On nous laissait presque une libertĂ© entiĂšre, dont nous n'abusĂÂąmes jamais. Toujours insĂ©parables, nous nous suffisions l'un Ă l'autre; et, n'Ă©tant point tentĂ©s de frĂ©quenter les polissons de notre ĂÂąge, nous ne prĂmes aucune des habitudes libertines que l'oisivetĂ© nous pouvait inspirer. J'ai mĂÂȘme tort de nous supposer oisifs, car de la vie nous ne le fĂ»mes moins; et ce qu'il y avait d'heureux Ă©tait que tous les amusements dont nous nous passionnions successivement nous tenaient ensemble occupĂ©s dans la maison, sans que nous fussions mĂÂȘme tentĂ©s de descendre Ă la rue. Nous faisions des cages, des flĂ»tes, des volants, des tambours, des maisons, des Ă©quiffles, des arbalĂštes. Nous gĂÂątions les outils de mon bon vieux grand-pĂšre, pour faire des montres Ă son imitation. Nous avions surtout un goĂ»t de prĂ©fĂ©rence pour barbouiller du papier, dessiner, laver, enluminer, faire un dĂ©gĂÂąt de couleurs. Il vint Ă GenĂšve un charlatan italien appelĂ© Gamba-Corta; nous allĂÂąmes le voir une fois, et puis nous n'y voulĂ»mes plus aller mais il avait des marionnettes, et nous nous mĂmes Ă faire des marionnettes ses marionnettes jouaient des maniĂšres de comĂ©dies, et nous fĂmes des comĂ©dies pour les nĂÂŽtres. Faute de pratique, nous contrefaisions du gosier la voix de Polichinelle, pour jouer ces charmantes comĂ©dies que nos pauvres bons parents avaient la patience de voir et d'entendre. Mais mon oncle Bernard ayant un jour lu dans la famille un trĂšs beau sermon de sa façon, nous quittĂÂąmes les comĂ©dies, et nous nous mĂmes Ă composer des sermons. Ces dĂ©tails ne sont pas fort intĂ©ressants, je l'avoue; mais ils montrent Ă quel point il fallait que notre premiĂšre Ă©ducation eĂ»t Ă©tĂ© bien dirigĂ©e, pour que, maĂtres presque de notre temps et de nous dans un ĂÂąge si tendre, nous fussions si peu tentĂ©s d'en abuser. Nous avions si peu besoin de nous faire des camarades, que nous en nĂ©gligions mĂÂȘme l'occasion. Quand nous allions nous promener, nous regardions en passant leurs jeux sans convoitise, sans songer mĂÂȘme Ă y prendre part. L'amitiĂ© remplissait si bien nos coeurs, qu'il nous suffisait d'ĂÂȘtre ensemble pour que les plus simples goĂ»ts fissent nos dĂ©lices. A force de nous voir insĂ©parables, on y prit garde; d'autant plus que mon cousin Ă©tant trĂšs grand et moi trĂšs petit, cela faisait un couple assez plaisamment assorti. Sa longue figure effilĂ©e, son petit visage de pomme cuite, son air mou, sa dĂ©marche nonchalante, excitaient les enfants Ă se moquer de lui. Dans le patois du pays on lui donna le surnom de BarnĂÂą Bredanna; et sitĂÂŽt que nous sortions nous n'entendions que BarnĂÂą Bredanna tout autour de nous. Il endurait cela plus tranquillement que moi. Je me fĂÂąchai, je voulus me battre; c'Ă©tait ce que les petits coquins demandaient. Je battis, je fus battu. Mon pauvre cousin me soutenait de son mieux; mais il Ă©tait faible, d'un coup de poing on le renversait. Alors je devenais furieux. Cependant, quoique j'attrapasse force horions, ce n'Ă©tait pas Ă moi qu'on en voulait, c'Ă©tait Ă BarnĂÂą Bredanna mais j'augmentai tellement le mal par ma mutine colĂšre, que nous n'osions plus sortir qu'aux heures oĂÂč l'on Ă©tait en classe, de peur d'ĂÂȘtre huĂ©s et suivis par les Ă©coliers. Me voilĂ dĂ©jĂ redresseur des torts. Pour ĂÂȘtre un paladin dans les formes, il ne me manquait que d'avoir une dame; j'en eus deux. J'allais de temps en temps voir mon pĂšre Ă Nyon, petite ville du pays de Vaud, oĂÂč il s'Ă©tait Ă©tabli. Mon pĂšre Ă©tait fort aimĂ©, et son fils se sentait de cette bienveillance. Pendant le peu de sĂ©jour que je faisais prĂšs de lui, c'Ă©tait Ă qui me fĂÂȘterait. Une madame de Vulson surtout me faisait mille caresses; et, pour y mettre le comble, sa fille me prit pour son galant. On sent ce que c'est qu'un galant de onze ans pour une fille de vingt-deux. Mais toutes ces friponnes sont si aises de mettre ainsi de petites poupĂ©es en avant pour cacher les grandes, ou pour les tenter par l'image d'un jeu qu'elles savent rendre attirant! Pour moi, qui ne voyais point entre elle et moi de disconvenance, je pris la chose au sĂ©rieux; je me livrai de tout mon coeur, ou plutĂÂŽt de toute ma tĂÂȘte, car je n'Ă©tais guĂšre amoureux que par lĂ , quoique je le fusse Ă la folie, et que mes transports, mes agitations, mes fureurs, donnassent des scĂšnes Ă pĂÂąmer de rire. Je connais deux sortes d'amour trĂšs distincts, trĂšs rĂ©els, et qui n'ont presque rien de commun, quoique trĂšs vifs l'un et l'autre, et tous deux diffĂ©rents de la tendre amitiĂ©. Tout le cours de ma vie s'est partagĂ© entre ces deux amours de si diverses natures, et je les ai mĂÂȘme Ă©prouvĂ©s tous deux Ă la fois; car, par exemple, au moment dont je parle, tandis que je m'emparais de mademoiselle de Vulson, si publiquement et si tyranniquement que je ne pouvais souffrir qu'aucun homme approchĂÂąt d'elle, j'avais avec une petite mademoiselle Goton des tĂÂȘte-Ă -tĂÂȘte assez courts, mais assez vifs, dans lesquels elle daignait faire la maĂtresse d'Ă©cole, et c'Ă©tait tout mais ce tout, qui en effet Ă©tait tout pour moi, me paraissait le bonheur suprĂÂȘme; et sentant dĂ©jĂ le prix du mystĂšre, quoique je n'en susse user qu'en enfant, je rendais Ă mademoiselle de Vulson, qui ne s'en doutait guĂšre, le soin qu'elle prenait de m'employer Ă cacher d'autres amours. Mais Ă mon grand regret mon secret fut dĂ©couvert, ou moins bien gardĂ© de la part de ma petite maĂtresse d'Ă©cole que de la mienne, car on ne tarda pas Ă nous sĂ©parer. C'Ă©tait en vĂ©ritĂ© une singuliĂšre personne que cette petite mademoiselle Goton. Sans ĂÂȘtre belle, elle avait une figure difficile Ă oublier, et que je me rappelle encore, souvent beaucoup trop pour un vieux fou. Ses yeux surtout n'Ă©taient pas de son ĂÂąge, ni sa taille, ni son maintien. Elle avait un petit air imposant et fier trĂšs propre Ă son rĂÂŽle, et qui en avait occasionnĂ© la premiĂšre idĂ©e entre nous. Mais ce qu'elle avait de plus bizarre Ă©tait un mĂ©lange d'audace et de rĂ©serve difficile Ă concevoir. Elle se permettait avec moi les plus grandes privautĂ©s, sans jamais m'en permettre aucune` avec elle; elle me traitait exactement en enfant ce qui me fait croire, ou qu'elle avait dĂ©jĂ cessĂ© de l'ĂÂȘtre, ou qu'au contraire elle l'Ă©tait encore assez elle-mĂÂȘme pour ne voir qu'un jeu dans le pĂ©ril auquel elle s'exposait. J'Ă©tais tout entier, pour ainsi dire, Ă chacune de ces deux personnes, et si parfaitement, qu'avec aucune des deux il ne m'arrivait jamais de songer Ă l'autre. Mais du reste rien de semblable en ce qu'elles me faisaient Ă©prouver. J'aurais passĂ© ma vie entiĂšre avec mademoiselle de Vulson, sans songer Ă la quitter; mais en l'abordant ma joie Ă©tait tranquille et n'allait pas Ă l'Ă©motion. Je l'aimais surtout en grande compagnie; les plaisanteries, les agaceries, les jalousies mĂÂȘme m'attachaient, m'intĂ©ressaient; je triomphais avec orgueil de ses prĂ©fĂ©rences prĂšs des grands rivaux qu'elle paraissait maltraiter. J'Ă©tais tourmentĂ©, mais j'aimais ce tourment. Les applaudissements, les encouragements, les ris m'Ă©chauffaient, m'animaient. J'avais des emportements, des saillies, j'Ă©tais transportĂ© d'amour; dans un cercle, tĂÂȘte Ă tĂÂȘte j'aurais Ă©tĂ© contraint, froid, peut-ĂÂȘtre ennuyĂ©. Cependant je m'intĂ©ressais tendrement Ă elle, je souffrais quand elle Ă©tait malade j'aurais donnĂ© ma santĂ© pour rĂ©tablir la sienne; et notez que je savais trĂšs bien par expĂ©rience ce que c'Ă©tait que maladie, et ce que c'Ă©tait que santĂ©. Absent d'elle, j'y pensais, elle me manquait; prĂ©sent, ses caresses m'Ă©taient douces au coeur, non aux sens. J'Ă©tais impunĂ©ment familier avec elle; mon imagination ne me demandait que ce qu'elle m'accordait cependant je n'aurais pu supporter de lui en voir faire autant Ă d'autres. Je l'aimais en frĂšre; mais j'en Ă©tais jaloux en amant. Je l'eusse Ă©tĂ© de mademoiselle Goton en Turc, en furieux, en tigre, si j'avais seulement imaginĂ© qu'elle pĂ»t faire Ă un autre le mĂÂȘme traitement qu'elle m'accordait; car cela mĂÂȘme Ă©tait une grĂÂące qu'il fallait demander Ă genoux. J'abordais mademoiselle de Vulson avec un plaisir trĂšs vif, mais sans trouble; au lieu qu'en voyant mademoiselle Goton je ne voyais plus rien, tous mes sens Ă©taient bouleversĂ©s. J'Ă©tais familier avec la premiĂšre sans avoir de familiaritĂ©; au contraire, j'Ă©tais aussi tremblant qu'agitĂ© devant la seconde, mĂÂȘme au fort des plus grandes familiaritĂ©s. Je crois que si j'Ă©tais restĂ© trop longtemps avec elle, je n'aurais pu vivre; les palpitations m'auraient Ă©touffĂ©. Je craignais Ă©galement de leur dĂ©plaire; mais j'Ă©tais plus complaisant pour l'une et plus obĂ©issant pour l'autre. Pour rien au monde je n'aurais voulu fĂÂącher mademoiselle de Vulson; mais si mademoiselle Goton m'eĂ»t ordonnĂ© de me jeter dans les flammes, je crois qu'Ă l'instant j'aurais obĂ©i. Mes amours, ou plutĂÂŽt mes rendez-vous avec celle-ci, durĂšrent peu, trĂšs heureusement pour elle et pour moi. Quoique mes liaisons avec mademoiselle de Vulson n'eussent pas le mĂÂȘme danger, elles ne laissĂšrent pas d'avoir aussi leur catastrophe, aprĂšs avoir un peu plus longtemps durĂ©. Les fins de tout cela devaient toujours avoir l'air un peu romanesque, et donner prise aux exclamations. Quoique mon commerce avec mademoiselle de Vulson fĂ»t moins vif, il Ă©tait plus attachant peut-ĂÂȘtre. Nos sĂ©parations ne se faisaient jamais sans larmes, et il est singulier dans quel vide accablant je me sentais plongĂ© aprĂšs l'avoir quittĂ©e. Je ne pouvais parler que d'elle, ni penser qu'Ă elle mes regrets Ă©taient vrais et vifs; mais je crois qu'au fond ces hĂ©roĂÂŻques regrets n'Ă©taient pas tous pour elle, et que, sans que je m'en aperçusse, les amusements dont elle Ă©tait le centre y avaient leur bonne part. Pour tempĂ©rer les douleurs de l'absence, nous nous Ă©crivions des lettres d'un pathĂ©tique Ă faire fendre les rochers. Enfin, j'eus la gloire qu'elle n'y put plus tenir, et qu'elle vint me voir Ă GenĂšve. Pour le coup la tĂÂȘte acheva de me tourner; je fus ivre et fou les deux jours qu'elle y resta. Quand elle partit, je voulais me jeter dans l'eau aprĂšs elle, et je fis longtemps retentir l'air de mes cris. Huit jours aprĂšs, elle m'envoya des bonbons et des gants; ce qui m'eĂ»t paru fort galant, si je n'eusse appris en mĂÂȘme temps qu'elle Ă©tait mariĂ©e, et que ce voyage dont il lui avait plu de me faire honneur Ă©tait pour acheter ses habits de noces. Je ne dĂ©crirai pas ma fureur; elle se conçoit. Je jurai dans mon noble courroux de ne plus revoir la perfide, n'imaginant pas pour elle de plus terrible punition. Elle n'en mourut pas cependant; car vingt ans aprĂšs, Ă©tant allĂ© voir mon pĂšre et me promenant avec lui sur le lac, je demandai qui Ă©taient des dames que je voyais dans un bateau peu loin du nĂÂŽtre. Comment! me dit mon pĂšre en souriant, le coeur ne te le dit pas? ce sont tes anciennes amours c'est madame Cristin, c'est mademoiselle de Vulson. Je tressaillis Ă ce nom presque oubliĂ©; mais je dis aux bateliers de changer de route, ne jugeant pas, quoique j'eusse assez beau jeu pour prendre alors ma revanche, que ce fĂ»t la peine d'ĂÂȘtre parjure, et de renouveler une querelle de vingt ans avec une femme de quarante. Ainsi se perdait en niaiseries le plus prĂ©cieux temps de mon enfance avant qu'on eĂ»t dĂ©cidĂ© de ma destination. AprĂšs de longues dĂ©libĂ©rations pour suivre mes dispositions naturelles, on prit enfin le parti pour lequel j'en avais le moins, et l'on me mit chez M. Masseron, greffier de la ville, pour apprendre sous lui, comme disait M. Bernard, l'utile mĂ©tier de grapignan. Ce surnom me dĂ©plaisait souverainement; l'espoir de gagner force Ă©cus par une voie ignoble flattait peu mon humeur hautaine; l'occupation me paraissait ennuyeuse, insupportable; l'assiduitĂ©, l'assujettissement, achevĂšrent de m'en rebuter, et je n'entrais jamais au greffe qu'avec une horreur qui croissait de jour en jour. M. Masseron, de son cĂÂŽtĂ©, peu content de moi, me traitait avec mĂ©pris, me reprochant sans cesse mon engourdissement, ma bĂÂȘtise; me rĂ©pĂ©tant tous les jours que mon oncle l'avait assurĂ© que je savais, que je savais, tandis que dans le vrai je ne savais rien; qu'il lui avait promis un joli garçon, et qu'il ne lui avait donnĂ© qu'un ĂÂąne. Enfin je fus renvoyĂ© du greffe ignominieusement pour mon ineptie, et il fut prononcĂ© par les clercs de M. Masseron que je n'Ă©tais bon qu'Ă mener la lime. Ma vocation ainsi dĂ©terminĂ©e, je fus mis en apprentissage, non toutefois chez un horloger, mais chez un graveur. Les dĂ©dains du greffier m'avaient extrĂÂȘmement humiliĂ©, et j'obĂ©is sans murmure. Mon maĂtre, M. Ducommun, Ă©tait un jeune homme rustre et violent, qui vint Ă bout, en trĂšs peu de temps, de ternir tout l'Ă©clat de mon enfance, d'abrutir mon caractĂšre aimant et vif, et de me rĂ©duire, par l'esprit ainsi que par la fortune, Ă mon vĂ©ritable Ă©tat d'apprenti. Mon latin, mes antiquitĂ©s, mon histoire, tout fut pour longtemps oubliĂ©; je ne me souvenais pas mĂÂȘme qu'il y eĂ»t eu des Romains au monde. Mon pĂšre, quand je l'allais voir, ne trouvait plus en moi son idole; je n'Ă©tais plus pour les dames le galant Jean-Jacques; et je sentais si bien moi-mĂÂȘme que M. et mademoiselle Lambercier n'auraient plus reconnu en moi leur Ă©lĂšve, que j'eus honte de me reprĂ©senter Ă eux, et ne les ai plus revus depuis lors. Les goĂ»ts les plus vils, la plus basse polissonnerie succĂ©dĂšrent Ă mes aimables amusements, sans m'en laisser mĂÂȘme la moindre idĂ©e. Il faut que, malgrĂ© l'Ă©ducation la plus honnĂÂȘte, j'eusse un grand penchant Ă dĂ©gĂ©nĂ©rer; car cela se fit trĂšs rapidement sans la moindre peine, et jamais CĂ©sar si prĂ©coce ne devint si promptement Laridon. Le mĂ©tier ne me dĂ©plaisait pas en lui-mĂÂȘme j'avais un goĂ»t vif pour le dessin, le jeu du burin m'amusait assez; et comme le talent du graveur pour l'horlogerie est trĂšs bornĂ©, j'avais l'espoir d'en atteindre la perfection. J'y serais parvenu peut-ĂÂȘtre, si la brutalitĂ© de mon maĂtre et la gĂÂȘne excessive ne m'avaient rebutĂ© du travail. Je lui dĂ©robais mon temps pour l'employer en occupations du mĂÂȘme genre, mais qui avaient pour moi l'attrait de la libertĂ©. Je gravais des espĂšces de mĂ©dailles pour nous servir, Ă moi et Ă mes camarades, d'ordre de chevalerie. Mon maĂtre me surprit Ă ce travail de contrebande, et me roua de coups, disant que je m'exerçais Ă faire de la fausse monnaie, parce que nos mĂ©dailles avaient les armes de la RĂ©publique. Je puis bien jurer que je n'avais nulle idĂ©e de la fausse monnaie, et trĂšs peu de la vĂ©ritable; je savais mieux comment se faisaient les as romains que nos piĂšces de trois sous. La tyrannie de mon maĂtre finit par me rendre insupportable le travail que j'aurais aimĂ©, et par me donner des vices que j'aurais haĂÂŻs, tels que le mensonge, la fainĂ©antise, le vol. Rien ne m'a mieux appris la diffĂ©rence qu'il y a de la dĂ©pendance filiale Ă l'esclavage servile, que le souvenir des changements que produisit en moi cette Ă©poque. Naturellement timide et honteux, je n'eus jamais plus d'Ă©loignement pour aucun dĂ©faut que pour l'effronterie; mais j'avais joui d'une libertĂ© honnĂÂȘte, qui seulement s'Ă©tait restreinte jusque-lĂ par degrĂ©s, et s'Ă©vanouit enfin tout Ă fait. J'Ă©tais hardi chez mon pĂšre, libre chez M. Lambercier, discret chez mon oncle; je devins craintif chez mon maĂtre, et dĂšs lors je fus un enfant perdu. AccoutumĂ© Ă une Ă©galitĂ© parfaite avec mes supĂ©rieurs dans la maniĂšre de vivre, Ă ne pas connaĂtre un plaisir qui ne fĂ»t Ă ma portĂ©e, Ă ne pas voir un mets dont je n'eusse ma part, Ă n'avoir pas un dĂ©sir que je ne tĂ©moignasse, Ă mettre enfin tous les mouvements de mon coeur sur mes lĂšvres qu'on juge de ce que je dus devenir dans une maison oĂÂč je n'osais pas ouvrir la bouche, oĂÂč il fallait sortir de table au tiers du repas, et de la chambre aussitĂÂŽt que je n'y avais rien Ă faire; oĂÂč, sans cesse enchaĂnĂ© Ă mon travail, je ne voyais qu'objets de jouissances pour d'autres et de privations pour moi seul; oĂÂč l'image de la libertĂ© du maĂtre et des compagnons augmentait le poids de mon assujettissement; oĂÂč, dans les disputes sur ce que je savais le mieux, je n'osais ouvrir la bouche; oĂÂč tout enfin ce que je voyais devenait pour mon coeur un objet de convoitise, uniquement parce que j'Ă©tais privĂ© de tout. Adieu l'aisance, la gaietĂ©, les mots heureux qui jadis, souvent dans mes fautes, m'avaient fait Ă©chapper au chĂÂątiment. Je ne puis me rappeler sans rire qu'un soir chez mon pĂšre, Ă©tant condamnĂ© pour quelque espiĂšglerie Ă m'aller coucher sans souper, et passant par la cuisine avec mon triste morceau de pain, je vis et flairai le rĂÂŽti tournant Ă la broche. On Ă©tait autour du feu il fallut en passant saluer tout le monde. Quand la ronde fut faite, lorgnant du coin de l'oeil ce rĂÂŽti, qui avait si bonne mine et qui sentait si bon, je ne pus m'abstenir de lui faire aussi la rĂ©vĂ©rence, et de lui dire d'un ton piteux Adieu, rĂÂŽti! Cette saillie de naĂÂŻvetĂ© parut si plaisante, qu'on me fit rester Ă souper. Peut-ĂÂȘtre eĂ»t-elle eu le mĂÂȘme bonheur chez mon maĂtre, mais il est sĂ»r qu'elle ne m'y serait pas venue, ou que je n'aurais osĂ© m'y livrer. VoilĂ comment j'appris Ă convoiter en silence, Ă me cacher, Ă dissimuler, Ă mentir, et Ă dĂ©rober enfin; fantaisie qui jusqu'alors ne m'Ă©tait pas venue, et dont je n'ai pu depuis lors bien me guĂ©rir. La convoitise et l'impuissance mĂšnent toujours lĂ . VoilĂ pourquoi tous les laquais sont fripons, et pourquoi tous les apprentis doivent l'ĂÂȘtre mais dans un Ă©tat Ă©gal et tranquille, oĂÂč tout ce qu'ils voient est Ă leur portĂ©e, ces derniers perdent en grandissant ce honteux penchant. N'ayant pas eu le mĂÂȘme avantage, je n'en ai pu tirer le mĂÂȘme profit. Ce sont presque toujours de bons sentiments mal dirigĂ©s qui font faire aux enfants le premier pas vers le mal. MalgrĂ© les privations et les tentations continuelles, j'avais demeurĂ© plus d'un an chez mon maĂtre sans pouvoir me rĂ©soudre Ă rien prendre, pas mĂÂȘme des choses Ă manger. Mon premier vol fut une affaire de complaisance, mais il ouvrit la porte Ă d'autres qui n'avaient pas une si louable fin. Il y avait chez mon maĂtre un compagnon appelĂ© M. Verrat, dont la maison, dans le voisinage, avait un jardin assez Ă©loignĂ© qui produisait de trĂšs belles asperges. Il prit envie Ă M. Verrat, qui n'avait pas beaucoup d'argent, de voler Ă sa mĂšre des asperges dans leur primeur, et de les vendre pour faire quelques bons dĂ©jeuners. Comme il ne voulait pas s'exposer lui-mĂÂȘme, et qu'il n'Ă©tait pas fort ingambe, il me choisit pour cette expĂ©dition. AprĂšs quelques cajoleries prĂ©liminaires, qui me gagnĂšrent d'autant mieux que je n'en voyais pas le but, il me la proposa comme une idĂ©e qui lui venait sur-le-champ. Je disputai beaucoup; il insista. Je n'ai jamais pu rĂ©sister aux caresses; je me rendis. J'allais tous les matins moissonner les plus belles asperges je les portais au Molard, oĂÂč quelque bonne femme, qui voyait que je venais de les voler, me le disait pour les avoir Ă meilleur compte. Dans ma frayeur, je prenais ce qu'elle voulait me donner; je le portais Ă M. Verrat. Cela se changeait promptement en un dĂ©jeuner dont j'Ă©tais le pourvoyeur, et qu'il partageait avec un autre camarade; car pour moi, trĂšs content d'en avoir quelques bribes, je ne touchais pas mĂÂȘme Ă leur vin. Ce petit manĂšge dura plusieurs jours sans qu'il me vĂnt mĂÂȘme Ă l'esprit de voler le voleur, et de dĂmer sur M. Verrat le produit de ses asperges. J'exĂ©cutais ma friponnerie avec la plus grande fidĂ©litĂ©; mon seul motif Ă©tait de complaire Ă celui qui me la faisait faire. Cependant si j'eusse Ă©tĂ© surpris, que de coups, que d'injures, quels traitements cruels n'eussĂ©-je point essuyĂ©s, tandis que le misĂ©rable, en me dĂ©mentant, eut Ă©tĂ© cru sur sa parole, et moi doublement puni pour avoir osĂ© le charger, attendu qu'il Ă©tait compagnon, et que je n'Ă©tais qu'apprenti! VoilĂ comment en tout Ă©tat le fort coupable se sauve aux dĂ©pens du faible innocent. J'appris ainsi qu'il n'Ă©tait pas si terrible de voler que je l'avais cru; et je tirai bientĂÂŽt si bon parti de ma science, que rien de ce que je convoitais n'Ă©tait Ă ma portĂ©e en sĂ»retĂ©. Je n'Ă©tais pas absolument mal nourri chez mon maĂtre, et la sobriĂ©tĂ© ne m'Ă©tait pĂ©nible qu'en la lui voyant si mal garder. L'usage de faire sortir de table les jeunes gens quand on y sert ce qui les tente le plus me paraĂt trĂšs bien entendu pour les rendre aussi friands que fripons. Je devins en peu de temps l'un et l'autre; et je m'en trouvais fort bien pour l'ordinaire, quelquefois fort mal quand j'Ă©tais surpris. Un souvenir qui me fait frĂ©mir encore et rire tout Ă la fois, est celui d'une chasse aux pommes qui me coĂ»ta cher. Ces pommes Ă©taient au fond d'une dĂ©pense qui, par une jalousie Ă©levĂ©e, recevait du jour de la cuisine. Un jour que j'Ă©tais seul dans la maison, je montai sur la may pour regarder dans le jardin des HespĂ©rides ce prĂ©cieux fruit dont je ne pouvais approcher. J'allai chercher la broche pour voir si elle y pourrait atteindre elle Ă©tait trop courte. Je l'allongeai par une autre petite broche qui servait pour le menu gibier; car mon maĂtre aimait la chasse. Je piquai plusieurs fois sans succĂšs; enfin je sentis avec transport que j'amenais une pomme. Je tirai trĂšs doucement dĂ©jĂ la pomme touchait Ă la jalousie, j'Ă©tais prĂÂȘt Ă la saisir. Qui dira ma douleur? La pomme Ă©tait trop grosse, elle ne put passer par le trou. Que d'inventions ne mis-je point en usage pour la tirer! Il fallut trouver des supports pour tenir la broche en Ă©tat, un couteau assez long pour fendre la pomme, une latte pour la soutenir. A force d'adresse et de temps je parvins Ă la partager, espĂ©rant tirer ensuite les piĂšces l'une aprĂšs l'autre mais Ă peine furent-elles sĂ©parĂ©es, qu'elles tombĂšrent toutes deux dans la dĂ©pense. Lecteur pitoyable, partagez mon affliction. Je ne perdis point courage; mais j'avais perdu beaucoup de temps. Je craignais d'ĂÂȘtre surpris; je renvoie au lendemain une tentative plus heureuse, et je me remets Ă l'ouvrage tout aussi tranquillement que si je n'avais rien fait, sans songer aux deux tĂ©moins indiscrets qui dĂ©posaient contre moi dans la dĂ©pense. Le lendemain, retrouvant l'occasion belle, je tente un nouvel essai. Je monte sur mes trĂ©teaux, j'allonge la broche, je l'ajuste; j'Ă©tais prĂÂȘt Ă piquer... Malheureusement le dragon ne dormait pas tout Ă coup la porte de la dĂ©pense s'ouvre; mon maĂtre en sort, croise les bras, me regarde, et me dit Courage!... La plume me tombe des mains. BientĂÂŽt, Ă force d'essuyer de mauvais traitements, j'y devins moins sensible; ils me parurent enfin une sorte de compensation du vol, qui me mettait en droit de le continuer. Au lieu de retourner les yeux en arriĂšre et de regarder la punition, je les portais en avant et je regardais la vengeance. Je jugeais que me battre comme fripon, c'Ă©tait m'autoriser Ă l'ĂÂȘtre. Je trouvais que voler et ĂÂȘtre battu allaient ensemble, et constituaient en quelque sorte un Ă©tat, et qu'en remplissant la partie de cet Ă©tat qui dĂ©pendait de moi, je pouvais laisser le soin de l'autre Ă mon maĂtre. Sur cette idĂ©e je me mis Ă voler plus tranquillement qu'auparavant. Je me disais Qu'en arrivera-t-il enfin? Je serai battu. Soit je suis fait pour l'ĂÂȘtre. J'aime Ă manger, sans ĂÂȘtre avide; je suis sensuel, et non pas gourmand. Trop d'autres goĂ»ts me distraient de celui-lĂ . Je ne me suis jamais occupĂ© de ma bouche que quand mon coeur Ă©tait oisif; et cela m'est si rarement arrivĂ© dans ma vie, que je n'ai guĂšre eu le temps de songer aux bons morceaux. VoilĂ pourquoi je ne bornai pas longtemps ma friponnerie au comestible; je l'Ă©tendis bientĂÂŽt Ă tout ce qui me tentait; et si je ne devins pas un voleur en forme, c'est que je n'ai jamais Ă©tĂ© beaucoup tentĂ© d'argent. Dans le cabinet commun mon maĂtre avait un autre cabinet Ă part, qui fermait Ă clef je trouvai le moyen d'en ouvrir la porte et de la refermer sans qu'il y parĂ»t. LĂ je mettais Ă contribution ses bons outils, ses meilleurs dessins, ses empreintes, tout ce qui me faisait envie et qu'il affectait d'Ă©loigner de moi. Dans le fond ces vols Ă©taient bien innocents, puisqu'ils n'Ă©taient faits que pour ĂÂȘtre employĂ©s Ă son service mais j'Ă©tais transportĂ© de joie d'avoir ces bagatelles en mon pouvoir; je croyais voler le talent avec ses productions. Du reste, il y avait dans des boĂtes des recoupes d'or et d'argent, de petits bijoux, des piĂšces de prix, de la monnaie. Quand j'avais quatre ou cinq sous dans ma poche, c'Ă©tait beaucoup cependant, loin de toucher Ă rien de tout cela, je ne me souviens pas mĂÂȘme d'y avoir jetĂ© de ma vie un regard de convoitise je le voyais avec plus d'effroi que de plaisir. Je crois bien que cette horreur du vol de l'argent et de ce qui en produit me venait en grande partie de l'Ă©ducation. Il se mĂÂȘlait Ă cela des idĂ©es secrĂštes d'infamie, de prison, de chĂÂątiment, de potence, qui m'auraient fait frĂ©mir si j'avais Ă©tĂ© tentĂ©; au lieu que mes tours ne me semblaient que des espiĂšgleries, et n'Ă©taient pas autre chose en effet. Tout cela ne pouvait valoir que d'ĂÂȘtre bien Ă©trillĂ© par mon maĂtre, et d'avance je m'arrangeais lĂ -dessus. Mais, encore une fois, je ne convoitais pas mĂÂȘme assez pour avoir Ă m'abstenir; je ne sentais rien Ă combattre. Une seule feuille de beau papier Ă dessiner me tentait plus que l'argent pour en payer une rame. Cette bizarrerie tient Ă une des singularitĂ©s de mon caractĂšre; elle a eu tant d'influence sur ma conduite qu'il importe de l'expliquer. J'ai des passions trĂšs ardentes, et tandis qu'elles m'agitent rien n'Ă©gale mon impĂ©tuositĂ©; je ne connais plus ni mĂ©nagements, ni respect, ni crainte, ni biensĂ©ance; je suis cynique, effrontĂ©, violent, intrĂ©pide il n'y a ni honte qui m'arrĂÂȘte, ni danger qui m'effraie hors le seul objet qui m'occupe, l'univers n'est plus rien pour moi. Mais tout cela ne dure qu'un moment, et le moment qui suit me jette dans l'anĂ©antissement. Prenez-moi dans le calme, je suis l'indolence et la timiditĂ© mĂÂȘmes; tout m'effarouche, tout me rebute; une mouche en volant me fait peur; un mot Ă dire, un geste Ă faire, Ă©pouvante ma paresse; la crainte et la honte me subjuguent Ă tel point que je voudrais m'Ă©clipser aux yeux de tous les mortels. S'il faut agir, je ne sais que faire; s'il faut parler, je ne sais que dire; si l'on me regarde, je suis dĂ©contenancĂ©. Quand je me passionne, je sais trouver quelquefois ce que j'ai Ă dire; mais dans les entretiens ordinaires je ne trouve rien, rien du tout; ils me sont insupportables par cela seul que je suis obligĂ© de parler. Ajoutez qu'aucun de mes goĂ»ts dominants ne consiste en choses qui s'achĂštent. Il ne me faut que des plaisirs purs, et l'argent les empoisonne tous. J'aime, par exemple, ceux de la table; mais, ne pouvant souffrir ni la gĂÂȘne de la bonne compagnie ni la crapule du cabaret, je ne puis les goĂ»ter qu'avec un ami; car seul, cela ne m'est pas possible mon imagination s'occupe alors d'autre chose, et je n'ai pas le plaisir de manger. Si mon sang allumĂ© me demande des femmes, mon coeur Ă©mu me demande encore plus de l'amour. Des femmes Ă prix d'argent perdraient pour moi tous leurs charmes; je doute mĂÂȘme s'il serait en moi d'en profiter. Il en est ainsi de tous les plaisirs Ă ma portĂ©e; s'ils ne sont gratuits, je les trouve insipides. J'aime les seuls biens qui ne sont Ă personne qu'au premier qui sait les goĂ»ter. Jamais l'argent ne me parut une chose aussi prĂ©cieuse qu'on la trouve. Bien plus, il ne m'a mĂÂȘme jamais paru fort commode il n'est bon Ă rien par lui-mĂÂȘme, il faut le transformer pour en jouir; il faut acheter, marchander, souvent ĂÂȘtre dupe, bien payer, ĂÂȘtre mal servi. Je voudrais une chose bonne dans sa qualitĂ© avec mon argent je suis sĂ»r de l'avoir mauvaise. J'achĂšte cher un oeuf frais, il est vieux; un beau fruit, il est vert; une fille, elle est gĂÂątĂ©e. J'aime le bon vin, mais oĂÂč en prendre? Chez un marchand de vin? comme que je fasse, il m'empoisonnera. Veux-je absolument ĂÂȘtre bien servi? que de soins, que d'embarras! avoir des amis, des correspondants, donner des commissions, Ă©crire, aller, venir, attendre; et souvent au bout ĂÂȘtre encore trompĂ©. Que de peine avec mon argent! je la crains plus que je n'aime le bon vin. Mille fois, durant mon apprentissage et depuis, je suis sorti dans le dessein d'acheter quelque friandise. J'approche de la boutique d'un pĂÂątissier, j'aperçois des femmes au comptoir; je crois dĂ©jĂ les voir rire et se moquer entre elles du petit gourmand. Je passe devant une fruitiĂšre, je lorgne du coin de l'oeil de belles poires, leur parfum me tente; deux ou trois jeunes gens tout prĂšs de lĂ me regardent; un homme qui me connaĂt est devant sa boutique; je vois de loin venir une fille n'est-ce point la servante de la maison? Ma vue courte me fait mille illusions. Je prends tous ceux qui passent pour des gens de ma connaissance; partout je suis intimidĂ©, retenu par quelque obstacle; mon dĂ©sir croĂt avec ma honte, et je rentre enfin comme un sot, dĂ©vorĂ© de convoitise, ayant dans ma poche de quoi la satisfaire, et n'ayant osĂ© rien acheter. J'entrerais dans les plus insipides dĂ©tails, si je suivais dans l'emploi de mon argent, soit par moi, soit par d'autres, l'embarras, la honte, la rĂ©pugnance, les inconvĂ©nients, les dĂ©goĂ»ts de toute espĂšce que j'ai toujours Ă©prouvĂ©s. A mesure qu'avançant dans ma vie le lecteur prendra connaissance de mon humeur, il sentira tout cela sans que je m'appesantisse Ă le lui dire. Cela compris, on comprendra sans peine une de mes prĂ©tendues contradictions, celle d'allier une avarice presque sordide avec le plus grand mĂ©pris pour l'argent. C'est un meuble pour moi si peu commode, que je ne m'avise pas mĂÂȘme de dĂ©sirer celui que je n'ai pas, et que quand j'en ai je le garde longtemps sans le dĂ©penser, faute de savoir l'employer Ă ma fantaisie mais l'occasion commode et agrĂ©able se prĂ©sente-t-elle, j'en profite si bien que ma bourse se vide avant que je m'en sois aperçu. Du reste, ne cherchez pas en moi le tic des avares, celui de dĂ©penser pour l'ostentation; tout au contraire, je dĂ©pense en secret et pour le plaisir loin de me faire gloire de dĂ©penser, je m'en cache. Je sens si bien que l'argent n'est pas Ă mon usage, que je suis presque honteux d'en avoir, encore plus de m'en servir. Si j'avais eu jamais un revenu suffisant pour vivre commodĂ©ment, je n'aurais point Ă©tĂ© tentĂ© d'ĂÂȘtre avare, j'en suis trĂšs sĂ»r; je dĂ©penserais tout mon revenu sans chercher Ă l'augmenter mais ma situation prĂ©caire me tient en crainte. J'adore la libertĂ©; j'abhorre la gĂÂȘne, la peine, l'assujettissement. Tant que dure l'argent que j'ai dans ma bourse, il assure mon indĂ©pendance; il me dispense de m'intriguer pour en trouver d'autre, nĂ©cessitĂ© que j'eus toujours en horreur; mais de peur de le voir finir, je le choie. L'argent qu'on possĂšde est l'instrument de la libertĂ©; celui qu'on pourchasse est celui de la servitude. VoilĂ pourquoi je serre bien et ne convoite rien. Mon dĂ©sintĂ©ressement n'est donc que paresse; le plaisir d'avoir ne vaut pas la peine d'acquĂ©rir et ma dissipation n'est encore que paresse; quand l'occasion de dĂ©penser agrĂ©ablement se prĂ©sente, on ne peut trop la mettre Ă profit. Je suis moins tentĂ© de l'argent que des choses, parce qu'entre l'argent et la possession dĂ©sirĂ©e il y a toujours un intermĂ©diaire; au lieu qu'entre la chose mĂÂȘme et sa jouissance il n'y en a point. Je vois la chose, elle me tente; si je ne vois que le moyen de l'acquĂ©rir, il ne me tente pas. J'ai donc Ă©tĂ© fripon, et quelquefois je le suis encore de bagatelles qui me tentent, et que j'aime mieux prendre que demander mais, petit ou grand, je ne me souviens pas d'avoir pris de ma vie un liard Ă personne; hors une seule fois, il n'y a pas quinze ans, que je volai sept livres dix sous. L'aventure vaut la peine d'ĂÂȘtre contĂ©e, car il s'y trouve un concours impayable d'effronterie et de bĂÂȘtise, que j'aurais peine moi-mĂÂȘme Ă croire s'il regardait un autre que moi. C'Ă©tait Ă Paris. Je me promenais avec M. de Francueil au Palais-Royal, sur les cinq heures. Il tire sa montre, la regarde, et me dit Allons Ă l'OpĂ©ra. Je le veux bien; nous allons. Il prend deux billets d'amphithĂ©ĂÂątre, m'en donne un, et passe le premier avec l'autre je le suis, il entre. En entrant aprĂšs lui, je trouve la porte embarrassĂ©e. Je regarde, je vois tout le monde debout; je juge que je pourrais bien me perdre dans cette foule, ou du moins laisser supposer Ă M. de Francueil que j'y suis perdu. Je sors, je reprends ma contremarque, puis mon argent, et je m'en vais, sans songer qu'Ă peine avais-je atteint la porte que tout le monde Ă©tait assis, et qu'alors M. de Francueil voyait clairement que je n'y Ă©tais plus. Comme jamais rien ne fut plus Ă©loignĂ© de mon humeur que ce trait-lĂ , je le note, pour montrer qu'il y a des moments d'une espĂšce de dĂ©lire oĂÂč il ne faut point juger des hommes par leurs actions. Ce n'Ă©tait pas prĂ©cisĂ©ment voler cet argent; c'Ă©tait en voler l'emploi moins c'Ă©tait un vol, plus c'Ă©tait une infamie. Je ne finirais pas ces dĂ©tails si je voulais suivre toutes les routes par lesquelles, durant mon apprentissage, je passai de la sublimitĂ© de l'hĂ©roĂÂŻsme Ă la bassesse d'un vaurien. Cependant en prenant les vices de mon Ă©tat, il me fut impossible d'en prendre tout Ă fait les goĂ»ts. Je m'ennuyais des amusements de mes camarades; et quand la trop grande gĂÂȘne m'eut aussi rebutĂ© du travail, je m'ennuyai de tout. Cela me rendit le goĂ»t de la lecture, que j'avais perdu depuis longtemps. Ces lectures, prises sur mon travail, devinrent un nouveau crime qui m'attira de nouveaux chĂÂątiments. Ce goĂ»t irritĂ© par la contrainte devint passion, bientĂÂŽt fureur. La Tribu, fameuse loueuse de livres, m'en fournissait de toute espĂšce. Bons et mauvais, tout passait; je ne choisissais point je lisais tout avec une Ă©gale aviditĂ©. Je lisais Ă l'Ă©tabli, je lisais en allant faire mes messages, je lisais Ă la garde-robe, et m'y oubliais des heures entiĂšres; la tĂÂȘte me tournait de la lecture, je ne faisais plus que lire. Mon maĂtre m'Ă©piait, me surprenait, me battait, me prenait mes livres. Que de volumes furent dĂ©chirĂ©s, brĂ»lĂ©s, jetĂ©s par les fenĂÂȘtres! que d'ouvrages restĂšrent dĂ©pareillĂ©s chez la Tribu! Quand je n'avais plus de quoi la payer, je lui donnais mes chemises, mes cravates, mes hardes; mes trois sous d'Ă©trennes tous les dimanches lui Ă©taient rĂ©guliĂšrement portĂ©s. VoilĂ donc, me dira-t-on, l'argent devenu nĂ©cessaire. Il est vrai, mais ce fut quand la lecture m'eut ĂÂŽtĂ© toute activitĂ©. LivrĂ© tout entier Ă mon nouveau goĂ»t, je ne faisais plus que lire, je ne volais plus. C'est encore ici une de mes diffĂ©rences caractĂ©ristiques. Au fort d'une certaine habitude d'ĂÂȘtre, un rien me distrait, me change, m'attache, enfin me passionne et alors tout est oubliĂ©; je ne songe plus qu'au nouvel objet qui m'occupe. Le coeur me battait d'impatience de feuilleter le nouveau livre que j'avais dans la poche; je le tirais aussitĂÂŽt que j'Ă©tais seul, et ne songeais plus Ă fouiller le cabinet de mon maĂtre. J'ai mĂÂȘme peine Ă croire que j'eusse volĂ©, quand mĂÂȘme j'aurais eu des passions plus coĂ»teuses. BornĂ© au moment prĂ©sent, il n'Ă©tait pas dans mon tour d'esprit de m'arranger ainsi pour l'avenir. La Tribu me faisait crĂ©dit les avances Ă©taient petites; et quand j'avais empochĂ© mon livre, je ne songeais plus Ă rien. L'argent qui me venait naturellement passait de mĂÂȘme Ă cette femme; et quand elle devenait pressante, rien n'Ă©tait plus tĂÂŽt sous ma main que mes propres effets. Voler par avance Ă©tait trop de prĂ©voyance, et voler pour payer n'Ă©tait pas mĂÂȘme une tentation. A force de querelles, de coups, de lectures dĂ©robĂ©es et mal choisies, mon humeur devint taciturne, sauvage; ma tĂÂȘte commençait Ă s'altĂ©rer, et je vivais en vrai loup-garou. Cependant si mon goĂ»t ne me prĂ©serva pas des livres plats et fades, mon bonheur me prĂ©serva des livres obscĂšnes et licencieux non que la Tribu, femme Ă tous Ă©gards trĂšs accommodante, se fĂt un scrupule de m'en prĂÂȘter; mais, pour les faire valoir, elle me les nommait avec un air de mystĂšre qui me forçait prĂ©cisĂ©ment Ă les refuser, tant par dĂ©goĂ»t que par honte; et le hasard seconda si bien mon humeur pudique, que j'avais plus de trente ans avant que j'eusse jetĂ© les yeux sur aucun de ces dangereux livres qu'une belle dame de par le monde trouve incommodes, en ce qu'on ne peut les lire que d'une main. En moins d'un an j'Ă©puisai la mince boutique de la Tribu, et alors je me trouvai dans mes loisirs cruellement dĂ©soeuvrĂ©. GuĂ©ri de mes goĂ»ts d'enfant et de polisson par celui de la lecture, et mĂÂȘme par mes lectures, qui, bien que sans choix et souvent mauvaises, ramenaient pourtant mon coeur Ă des sentiments plus nobles que ceux que m'avait donnĂ©s mon Ă©tat; dĂ©goĂ»tĂ© de tout ce qui Ă©tait Ă ma portĂ©e, et sentant trop loin de moi tout ce qui m'aurait tentĂ©, je ne voyais rien de possible qui pĂ»t flatter mon coeur. Mes sens Ă©mus depuis longtemps me demandaient une jouissance dont je ne savais pas mĂÂȘme imaginer l'objet. J'Ă©tais aussi loin du vĂ©ritable que si je n'avais point eu de sexe; et dĂ©jĂ pubĂšre et sensible, je pensais quelquefois Ă mes folies, mais je ne voyais rien au delĂ . Dans cette Ă©trange situation, mon inquiĂšte imagination prit un parti qui me sauva de moi-mĂÂȘme et calma ma naissante sensualitĂ© ce fut de se nourrir des situations qui m'avaient intĂ©ressĂ© dans mes lectures, de les rappeler, de les varier, de les combiner, de me les approprier tellement que je devinsse un des personnages que j'imaginais, que je me visse toujours dans les positions les plus agrĂ©ables selon mon goĂ»t; enfin que l'Ă©tat fictif oĂÂč je venais Ă bout de me mettre me fĂt oublier mon Ă©tat rĂ©el, dont j'Ă©tais si mĂ©content. Cet amour des objets imaginaires et cette facilitĂ© de m'en occuper achevĂšrent de me dĂ©goĂ»ter de tout ce qui m'entourait, et dĂ©terminĂšrent ce goĂ»t pour la solitude qui m'est toujours restĂ© depuis ce temps-lĂ . On verra plus d'une fois dans la suite les bizarres effets de cette disposition si misanthrope et si sombre en apparence, mais qui vient en effet d'un coeur trop affectueux, trop aimant, trop tendre, qui, faute d'en trouver d'existants qui lui ressemblent, est forcĂ© de s'alimenter de fictions. Il me suffit, quant Ă prĂ©sent, d'avoir marquĂ© l'origine et la premiĂšre cause d'un penchant qui a modifiĂ© toutes mes passions, et qui, les contenant par elles-mĂÂȘmes, m'a toujours rendu paresseux Ă faire, par trop d'ardeur Ă dĂ©sirer. J'atteignis ainsi ma seiziĂšme annĂ©e, inquiet, mĂ©content de tout et de moi, sans goĂ»t de mon Ă©tat, sans plaisir de mon ĂÂąge, dĂ©vorĂ© de dĂ©sirs dont j'ignorais l'objet, pleurant sans sujet de larmes, soupirant sans savoir de quoi; enfin caressant tendrement mes chimĂšres, faute de rien voir autour de moi qui les valĂ»t. Les dimanches, mes camarades venaient me chercher aprĂšs le prĂÂȘche pour aller m'Ă©battre avec eux. Je leur aurais volontiers Ă©chappĂ© si j'avais pu; mais une fois en train dans leurs jeux, j'Ă©tais plus ardent et j'allais plus loin qu'aucun autre; difficile Ă Ă©branler et Ă retenir. Ce fut lĂ de tout temps ma disposition constante. Dans nos promenades hors de la ville, j'allais toujours en avant sans songer au retour, Ă moins que d'autres n'y songeassent pour moi. J'y fus pris deux fois; les portes furent fermĂ©es avant que je pusse arriver. Le lendemain je fus traitĂ© comme on s'imagine; et la seconde fois il me fut promis un tel accueil pour la troisiĂšme, que je rĂ©solus de ne m'y pas exposer. Cette troisiĂšme fois si redoutĂ©e arriva pourtant. Ma vigilance fut mise en dĂ©faut par un maudit capitaine appelĂ© M. Minutoli, qui fermait toujours la porte oĂÂč il Ă©tait de garde une demi-heure avant les autres. Je revenais avec deux camarades. A demi-lieue de la ville j'entends sonner la retraite, je double le pas; j'entends battre la caisse, je cours Ă toutes jambes j'arrive essoufflĂ©, tout en nage; le coeur me bat je vois de loin les soldats Ă leur poste; j'accours, je crie d'une voix Ă©touffĂ©e. Il Ă©tait trop tard. A vingt pas de l'avancĂ©e je vois lever le premier pont. Je frĂ©mis en voyant en l'air ces cornes terribles, sinistre et fatal augure du sort inĂ©vitable que ce moment commençait pour moi. Dans le premier transport de ma douleur, je me jetai sur les glacis et mordis la terre. Mes camarades, riant de leur malheur, prirent Ă l'instant leur parti. Je pris aussi le mien; mais ce fut d'une autre maniĂšre. Sur le lieu mĂÂȘme je jurai de ne retourner jamais chez mon maĂtre; et le lendemain, quand Ă l'heure de la dĂ©couverte ils rentrĂšrent en ville, je leur dis adieu pour jamais, les priant seulement d'avertir en secret mon cousin Bernard de la rĂ©solution que j'avais prise, et du lieu oĂÂč il pourrait me voir encore une fois. A mon entrĂ©e en apprentissage, Ă©tant plus sĂ©parĂ© de lui, je le vis moins; toutefois, durant quelque temps nous nous rassemblions les dimanches; mais insensiblement chacun prit d'autres habitudes, et nous nous vĂmes plus rarement. Je suis persuadĂ© que sa mĂšre contribua beaucoup Ă ce changement. Il Ă©tait, lui, un garçon du haut; moi, chĂ©tif apprenti, je n'Ă©tais plus qu'un enfant de Saint-Gervais. Il n'y avait plus entre nous d'Ă©galitĂ©, malgrĂ© la naissance; c'Ă©tait dĂ©roger que de me frĂ©quenter. Cependant les liaisons ne cessĂšrent point tout Ă fait entre nous; et comme c'Ă©tait un garçon d'un bon naturel, il suivait quelquefois son coeur malgrĂ© les leçons de sa mĂšre. Instruit de ma rĂ©solution, il accourut, non pour m'en dissuader ou la partager, mais pour jeter, par de petits prĂ©sents, quelque agrĂ©ment dans ma fuite, car mes propres ressources ne pouvaient me mener fort loin. Il me donna entre autres une petite Ă©pĂ©e, dont j'Ă©tais fort Ă©pris, et que j'ai portĂ©e jusqu'Ă Turin, oĂÂč le besoin m'en fit dĂ©faire, et oĂÂč je me la passai, comme on dit, au travers du corps. Plus j'ai rĂ©flĂ©chi depuis Ă la maniĂšre dont il se conduisit avec moi dans ce moment critique, plus je me suis persuadĂ© qu'il suivit les instructions de sa mĂšre, et peut-ĂÂȘtre de son pĂšre, car il n'est pas possible que de lui-mĂÂȘme il n'eĂ»t fait quelque effort pour me retenir, ou qu'il n'eĂ»t tentĂ© de me suivre mais point. Il m'encouragea dans mon dessein plutĂÂŽt qu'il ne m'en dĂ©tourna puis, quand il me vit bien rĂ©solu, il me quitta sans beaucoup de larmes. Nous ne nous sommes jamais Ă©crit ni revus. C'est dommage il Ă©tait d'un caractĂšre essentiellement bon; nous Ă©tions faits pour nous aimer. Avant de m'abandonner Ă la fatalitĂ© de ma destinĂ©e, qu'on me permette de tourner un moment les yeux sur celle qui m'attendait naturellement, si j'Ă©tais tombĂ© dans les mains d'un meilleur maĂtre. Rien n'Ă©tait plus convenable Ă mon humeur, ni plus propre Ă me rendre heureux, que l'Ă©tat tranquille et obscur d'un bon artisan, dans certaines classes surtout, telle qu'est Ă GenĂšve celle des graveurs. Cet Ă©tat, assez lucratif pour donner une subsistance aisĂ©e, et pas assez pour mener Ă la fortune, eĂ»t bornĂ© mon ambition pour le reste de mes jours; et me laissant un loisir honnĂÂȘte pour cultiver des goĂ»ts modĂ©rĂ©s, il m'eĂ»t contenu dans ma sphĂšre sans m'offrir aucun moyen d'en sortir. Ayant une imagination assez riche pour orner de ses chimĂšres tous les Ă©tats, assez puissante pour me transporter, pour ainsi dire, Ă mon grĂ© de l'un Ă l'autre, il m'importait peu dans lequel je fusse en effet. Il ne pouvait y avoir si loin du lieu oĂÂč j'Ă©tais au premier chĂÂąteau en Espagne, qu'il ne me fĂ»t aisĂ© de m'y Ă©tablir. De cela seul il suivait que l'Ă©tat le plus simple, celui qui donnait le moins de tracas et de soins, celui qui laissait l'esprit le plus libre, Ă©tait celui qui me convenait le mieux; et c'Ă©tait prĂ©cisĂ©ment le mien. J'aurais passĂ© dans le sein de ma religion, de ma patrie, de ma famille et de mes amis, une vie paisible et douce, telle qu'il la fallait Ă mon caractĂšre, dans l'uniformitĂ© d'un travail de mon goĂ»t et d'une sociĂ©tĂ© selon mon coeur. J'aurais Ă©tĂ© bon chrĂ©tien, bon citoyen, bon pĂšre de famille, bon ami, bon ouvrier, bon homme en toute chose. J'aurais aimĂ© mon Ă©tat, je l'aurais honorĂ© peut-ĂÂȘtre; et, aprĂšs avoir passĂ© une vie obscure et simple, mais Ă©gale et douce, je serais mort paisiblement dans le sein des miens. BientĂÂŽt oubliĂ© sans doute, j'aurais Ă©tĂ© regrettĂ© du moins aussi longtemps qu'on se serait souvenu de moi. Au lieu de cela... Quel tableau vais-je faire? Ah! n'anticipons point sur les misĂšres de ma vie; je n'occuperai que trop mes lecteurs de ce triste sujet. LIVRE SECOND 1728-1731 Autant le moment oĂÂč l'effroi me suggĂ©ra le projet de fuir m'avait paru triste, autant celui oĂÂč je l'exĂ©cutai me parut charmant. Encore enfant, quitter mon pays, mes parents, mes appuis, mes ressources; laisser un apprentissage Ă moitiĂ© fait sans savoir mon mĂ©tier assez pour en vivre; me livrer aux horreurs de la misĂšre sans avoir aucun moyen d'en sortir; dans l'ĂÂąge de la faiblesse et de l'innocence, m'exposer Ă toutes les tentations du vice et du dĂ©sespoir; chercher au loin les maux, les erreurs, les piĂšges, l'esclavage et la mort, sous un joug bien plus inflexible que celui que je n'avais pu souffrir; c'Ă©tait lĂ ce que j'allais faire, c'Ă©tait la perspective que j'aurais dĂ» envisager. Que celle que je me peignais Ă©tait diffĂ©rente! L'indĂ©pendance que je croyais avoir acquise Ă©tait le seul sentiment qui m'affectait. Libre et maĂtre de moi-mĂÂȘme, je croyais pouvoir tout faire, atteindre Ă tout je n'avais qu'Ă m'Ă©lancer pour m'Ă©lever et voler dans les airs. J'entrais avec sĂ©curitĂ© dans le vaste espace du monde; mon mĂ©rite allait le remplir; Ă chaque pas j'allais trouver des festins, des trĂ©sors, des aventures, des amis prĂÂȘts Ă me servir, des maĂtresses empressĂ©es Ă me plaire en me montrant j'allais occuper de moi l'univers; non pas pourtant l'univers tout entier, je l'en dispensais en quelque sorte, il ne m'en fallait pas tant; une sociĂ©tĂ© charmante me suffisait, sans m'embarrasser du reste. Ma modĂ©ration m'inscrivait dans une sphĂšre Ă©troite, mais dĂ©licieusement choisie, oĂÂč j'Ă©tais assurĂ© de rĂ©gner. Un seul chĂÂąteau bornait mon ambition favori du seigneur et de la dame, amant de la demoiselle, ami du frĂšre et protecteur des voisins, j'Ă©tais content; il ne m'en fallait pas davantage. En attendant ce modeste avenir, j'errai quelques jours autour de la ville, logeant chez des paysans de ma connaissance, qui tous me reçurent avec plus de bontĂ© que n'auraient fait des urbains. Ils m'accueillaient, me logeaient, me nourrissaient trop bonnement pour en avoir le mĂ©rite. Cela ne pouvait pas s'appeler faire l'aumĂÂŽne; ils n'y mettaient pas assez l'air de la supĂ©rioritĂ©. A force de voyager et de parcourir le monde, j'allai jusqu'Ă Confignon, terres de Savoie Ă deux lieues de GenĂšve. Le curĂ© s'appelait M. de Pontverre. Ce nom, fameux dans l'histoire de la RĂ©publique, me frappa beaucoup. J'Ă©tais curieux de voir comment Ă©taient faits les descendants des gentilshommes de la Cuiller. J'allai voir M. de Pontverre. Il me reçut bien, me parla de l'hĂ©rĂ©sie de GenĂšve, de l'autoritĂ© de la sainte mĂšre Ăâ°glise, et me donna Ă dĂner. Je trouvai peu de choses Ă rĂ©pondre Ă des arguments qui finissaient ainsi, et je jugeai que des curĂ©s chez qui l'on dĂnait si bien valaient tout au moins nos ministres. J'Ă©tais certainement plus savant que M. de Pontverre, tout gentilhomme qu'il Ă©tait; mais j'Ă©tais trop bon convive pour ĂÂȘtre si bon thĂ©ologien; et son vin de Frangi, qui me parut excellent, argumentait si victorieusement pour lui, que j'aurais rougi de fermer la bouche Ă un si bon hĂÂŽte. Je cĂ©dais donc, ou du moins je ne rĂ©sistais pas en face. A voir les mĂ©nagements dont j'usais, on m'aurait cru faux. On se fĂ»t trompĂ©; je n'Ă©tais qu'honnĂÂȘte, cela est certain. La flatterie, ou plutĂÂŽt la condescendance, n'est pas toujours un vice; elle est plus souvent une vertu, surtout dans les jeunes gens. La bontĂ© avec laquelle un homme nous traite nous attache Ă lui; ce n'est pas pour l'abuser qu'on lui cĂšde, c'est pour ne pas l'attrister, pour ne pas lui rendre le mal pour le bien. Quel intĂ©rĂÂȘt avait M. de Pontverre Ă m'accueillir, Ă me bien traiter, Ă vouloir me convaincre? nul autre que le mien propre. Mon jeune coeur se disait cela. J'Ă©tais touchĂ© de reconnaissance et de respect pour le bon prĂÂȘtre. Je sentais ma supĂ©rioritĂ©, je ne voulais pas l'en accabler pour prix de son hospitalitĂ©. Il n'y avait point de motif hypocrite Ă cette conduite je ne songeais point Ă changer de religion; et, bien loin de me familiariser si vite avec cette idĂ©e, je ne l'envisageais qu'avec une horreur qui devait l'Ă©carter de moi pour longtemps je voulais seulement ne point fĂÂącher ceux qui me caressaient dans cette vue; je voulais cultiver leur bienveillance, et leur laisser l'espoir du succĂšs, en paraissant moins armĂ© que je ne l'Ă©tais en effet. Ma faute en cela ressemblait Ă la coquetterie des honnĂÂȘtes femmes, qui quelquefois, pour parvenir Ă leurs fins, savent, sans rien permettre ni rien promettre, faire espĂ©rer plus qu'elles ne veulent tenir. La raison, la pitiĂ©, l'amour de l'ordre, exigeaient assurĂ©ment que, loin de se prĂÂȘter Ă ma folie, on m'Ă©loignĂÂąt de ma perte oĂÂč je courais, en me renvoyant dans ma famille. C'est lĂ ce qu'aurait fait ou tĂÂąchĂ© de faire tout homme vraiment vertueux. Mais quoique M. de Pontverre fĂ»t un bon homme, ce n'Ă©tait assurĂ©ment pas un homme vertueux; au contraire, c'Ă©tait un dĂ©vot qui ne connaissait d'autre vertu que d'adorer les images et de dire le rosaire; une espĂšce de missionnaire qui n'imaginait rien de mieux, pour le bien de la foi, que de faire des libelles contre les ministres de GenĂšve. Loin de penser Ă me renvoyer chez moi, il profita du dĂ©sir que j'avais de m'en Ă©loigner, pour me mettre hors d'Ă©tat d'y retourner quand mĂÂȘme il m'en prendrait envie. Il y avait tout Ă parier qu'il m'envoyait pĂ©rir de misĂšre, ou devenir un vaurien. Ce n'Ă©tait point lĂ ce qu'il voyait. Il voyait une ĂÂąme ĂÂŽtĂ©e Ă l'hĂ©rĂ©sie et rendue Ă l'Ăâ°glise. HonnĂÂȘte homme ou vaurien, qu'importait cela, pourvu que j'allasse Ă la messe? Il ne faut pas croire, au reste, que cette façon de penser soit particuliĂšre aux catholiques, elle est celle de toute religion dogmatique oĂÂč l'on fait l'essentiel, non de faire, mais de croire. Dieu vous appelle, me dit M. de Pontverre allez Ă Annecy; vous y trouverez une bonne dame bien charitable, que les bienfaits du roi mettent en Ă©tat de retirer d'autres ĂÂąmes de l'erreur dont elle est sortie elle-mĂÂȘme. Il s'agissait de madame de Warens, nouvelle convertie, que les prĂÂȘtres forçaient en effet de partager, avec la canaille qui venait vendre sa foi, une pension de deux mille francs que lui donnait le roi de Sardaigne. Je me sentais fort humiliĂ© d'avoir besoin d'une bonne dame bien charitable. J'aimais fort qu'on me donnĂÂąt mon nĂ©cessaire, mais non pas qu'on me fĂt la charitĂ©; et une dĂ©vote n'Ă©tait pas pour moi fort attirante. Toutefois, pressĂ© par M. de Pontverre, par la faim qui me talonnait, bien aise aussi de faire un voyage et d'avoir un but, je prends mon parti, quoique avec peine, et je pars pour Annecy. J'y pouvais ĂÂȘtre aisĂ©ment en un jour; mais je ne me pressais pas, j'en mis trois. Je ne voyais pas un chĂÂąteau Ă droite ou Ă gauche, sans aller chercher l'aventure que j'Ă©tais sĂ»r qui m'y attendait. Je n'osais entrer dans le chĂÂąteau ni heurter, car j'Ă©tais fort timide; mais je chantais sous la fenĂÂȘtre qui avait le plus d'apparence, fort surpris, aprĂšs m'ĂÂȘtre longtemps Ă©poumonĂ©, de ne voir paraĂtre ni dames ni demoiselles qu'attirĂÂąt la beautĂ© de ma voix ou le sel de mes chansons, vu que j'en savais d'admirables que mes camarades m'avaient apprises, et que je chantais admirablement. J'arrive enfin je vois madame de Warens. Cette Ă©poque de ma vie a dĂ©cidĂ© de mon caractĂšre; je ne puis me rĂ©soudre Ă la passer lĂ©gĂšrement. J'Ă©tais au milieu de ma seiziĂšme annĂ©e. Sans ĂÂȘtre ce qu'on appelle un beau garçon, j'Ă©tais bien pris dans ma petite taille, j'avais un joli pied, une jambe fine, l'air dĂ©gagĂ©, la physionomie animĂ©e, la bouche mignonne, les sourcils et les cheveux noirs, les yeux petits et mĂÂȘme enfoncĂ©s, mais qui lançaient avec force le feu dont mon sang Ă©tait embrasĂ©. Malheureusement je ne savais rien de tout cela, et de ma vie il ne m'est arrivĂ© de songer Ă ma figure que lorsqu'il n'Ă©tait plus temps d'en tirer parti. Ainsi j'avais avec la timiditĂ© de mon ĂÂąge celle d'un naturel trĂšs aimant, toujours troublĂ© par la crainte de dĂ©plaire. D'ailleurs, quoique j'eusse l'esprit assez ornĂ©, n'ayant jamais vu le monde, je manquais totalement de maniĂšres; et mes connaissances, loin d'y supplĂ©er, ne servaient qu'Ă m'intimider davantage en me faisant sentir combien j'en manquais. Craignant donc que mon abord ne prĂ©vĂnt pas en ma faveur, je pris autrement mes avantages, et je fis une belle lettre en style d'orateur, oĂÂč, cousant des phrases de livres avec des locutions d'apprenti, je dĂ©ployais toute mon Ă©loquence pour capter la bienveillance de madame de Warens. J'enfermai la lettre de M. de Pontverre dans la mienne, et je partis pour cette terrible audience. Je ne trouvai point madame de Warens; on me dit qu'elle venait de sortir pour aller Ă l'Ă©glise. C'Ă©tait le jour des Rameaux de l'annĂ©e 1728. Je cours pour la suivre je la vois, je l'atteins, je lui parle... Je dois me souvenir du lieu, je l'ai souvent depuis mouillĂ© de mes larmes et couvert de mes baisers. Que ne puis-je entourer d'un balustre d'or cette heureuse place! que n'y puis-je attirer les hommages de toute la terre! Quiconque aime Ă honorer les monuments du salut des hommes n'en devrait approcher qu'Ă genoux. C'Ă©tait un passage derriĂšre sa maison, entre un ruisseau Ă main droite qui la sĂ©parait du jardin et le mur de la cour Ă gauche, conduisant par une fausse porte Ă l'Ă©glise des cordeliers. PrĂÂȘte Ă entrer dans cette porte, madame de Warens se retourne Ă ma voix. Que devins-je Ă cette vue! Je m'Ă©tais figurĂ© une vieille dĂ©vote bien rechignĂ©e; la bonne dame de M. de Pontverre ne pouvait ĂÂȘtre autre chose Ă mon avis. Je vois un visage pĂ©tri de grĂÂąces, de beaux yeux bleus pleins de douceur, un teint Ă©blouissant, le contour d'une gorge enchanteresse. Rien n'Ă©chappa au rapide coup d'oeil du jeune prosĂ©lyte; car je devins Ă l'instant le sien, sĂ»r qu'une religion prĂÂȘchĂ©e par de tels missionnaires ne pouvait manquer de mener en paradis. Elle prend en souriant la lettre que je lui prĂ©sente d'une main tremblante, l'ouvre, jette un coup d'oeil sur celle de M. de Pontverre, revient Ă la mienne, qu'elle lit tout entiĂšre, et qu'elle eĂ»t relue encore si son laquais ne l'eĂ»t avertie qu'il Ă©tait temps d'entrer. Eh! mon enfant, me dit-elle d'un ton qui me fit tressaillir, vous voilĂ courant le pays bien jeune; c'est dommage en vĂ©ritĂ©. Puis, sans attendre ma rĂ©ponse, elle ajouta Allez chez moi m'attendre; dites qu'on vous donne Ă dĂ©jeuner; aprĂšs la messe j'irai causer avec vous. Louise-Ăâ°lĂ©onore de Warens Ă©tait une demoiselle de la Tour de Pil, noble et ancienne famille de Vevai, ville du pays de Vaud. Elle avait Ă©pousĂ© fort jeune M. de Warens de la maison de Loys, fils aĂnĂ© de M. de Villardin, de Lausanne. Ce mariage, qui ne produisit point d'enfants, n'ayant pas trop rĂ©ussi, madame de Warens, poussĂ©e par quelque chagrin domestique, prit le temps que le roi Victor-AmĂ©dĂ©e Ă©tait Ă Ăâ°vian pour passer le lac et venir se jeter aux pieds de ce prince, abandonnant ainsi son mari, sa famille et son pays par une Ă©tourderie assez semblable Ă la mienne, et qu'elle a eu tout le temps de pleurer aussi. Le roi, qui aimait Ă faire le zĂ©lĂ© catholique, la prit sous sa protection, lui donna une pension de quinze cents livres de PiĂ©mont, ce qui Ă©tait beaucoup pour un prince aussi peu prodigue; et, voyant que sur cet accueil on l'en croyait amoureux, il l'envoya Ă Annecy, escortĂ©e par un dĂ©tachement de ses gardes, oĂÂč, sous la direction de Michel-Gabriel de Bernex, Ă©vĂÂȘque titulaire de GenĂšve, elle fit abjuration au couvent de la Visitation. Il y avait six ans qu'elle y Ă©tait quand j'y vins, et elle en avait alors vingt-huit, Ă©tant nĂ©e avec le siĂšcle. Elle avait de ces beautĂ©s qui se conservent, parce qu'elles sont plus dans la physionomie que dans les traits; aussi la sienne Ă©tait-elle encore dans tout son premier Ă©clat. Elle avait un air caressant et tendre, un regard trĂšs doux, un sourire angĂ©lique, une bouche Ă la mesure de la mienne, des cheveux cendrĂ©s d'une beautĂ© peu commune, et auxquels elle donnait un tour nĂ©gligĂ© qui la rendait trĂšs piquante. Elle Ă©tait petite de stature, courte mĂÂȘme, et ramassĂ©e un peu dans sa taille, quoique sans difformitĂ©; mais il Ă©tait impossible de voir une plus belle tĂÂȘte, un plus beau sein, de plus belles mains et de plus beaux bras. Son Ă©ducation avait Ă©tĂ© fort mĂÂȘlĂ©e elle avait ainsi que moi perdu sa mĂšre dĂšs sa naissance; et, recevant indiffĂ©remment des instructions comme elles s'Ă©taient prĂ©sentĂ©es, elle avait appris un peu de sa gouvernante, un peu de son pĂšre, un peu de ses maĂtres, et beaucoup de ses amants, surtout d'un M. de Tavel, qui, ayant du goĂ»t et des connaissances, en orna la personne qu'il aimait. Mais tant de genres diffĂ©rents se nuisirent les uns aux autres, et le peu d'ordre qu'elle y mit empĂÂȘcha que ses diverses Ă©tudes n'Ă©tendissent la justesse naturelle de son esprit. Ainsi, quoiqu'elle eĂ»t quelques principes de philosophie et de physique, elle ne laissa pas de prendre le goĂ»t que son pĂšre avait pour la mĂ©decine empirique et pour l'alchimie elle faisait des Ă©lixirs, des teintures, des baumes, des magistĂšres; elle prĂ©tendait avoir des secrets. Les charlatans, profitant de sa faiblesse, s'emparĂšrent d'elle, l'obsĂ©dĂšrent, la ruinĂšrent, et consumĂšrent, au milieu des fourneaux et des drogues, son esprit, ses talents et ses charmes, dont elle eĂ»t pu faire les dĂ©lices des meilleures sociĂ©tĂ©s. Mais si de vils fripons abusĂšrent de son Ă©ducation mal dirigĂ©e pour obscurcir les lumiĂšres de sa raison, son excellent coeur fut Ă l'Ă©preuve et demeura toujours le mĂÂȘme son caractĂšre aimant et doux, sa sensibilitĂ© pour les malheureux, son inĂ©puisable bontĂ©, son humeur gaie, ouverte et franche, ne s'altĂ©rĂšrent jamais; et mĂÂȘme, aux approches de la vieillesse, dans le sein de l'indigence, des maux, des calamitĂ©s diverses, la sĂ©rĂ©nitĂ© de sa belle ĂÂąme lui conserva jusqu'Ă la fin de sa vie toute la gaietĂ© de ses plus beaux jours. Ses erreurs lui vinrent d'un fonds d'activitĂ© inĂ©puisable qui voulait sans cesse de l'occupation. Ce n'Ă©tait pas des intrigues de femmes qu'il lui fallait, c'Ă©tait des entreprises Ă faire et Ă diriger. Elle Ă©tait nĂ©e pour les grandes affaires. A sa place, madame de Longueville n'eĂ»t Ă©tĂ© qu'une tracassiĂšre; Ă la place de madame de Longueville, elle eĂ»t gouvernĂ© l'Ăâ°tat. Ses talents ont Ă©tĂ© dĂ©placĂ©s; et ce qui eĂ»t fait sa gloire dans une situation plus Ă©levĂ©e a fait sa perte dans celle oĂÂč elle a vĂ©cu. Dans les choses qui Ă©taient Ă sa portĂ©e, elle Ă©tendait toujours son plan dans sa tĂÂȘte et voyait toujours son objet en grand. Cela faisait qu'employant des moyens proportionnĂ©s Ă ses vues plus qu'Ă ses forces, elle Ă©chouait par la faute des autres; et son projet venant Ă manquer, elle Ă©tait ruinĂ©e oĂÂč d'autres n'auraient presque rien perdu. Ce goĂ»t des affaires, qui lui fit tant de maux, lui fit du moins un grand bien dans son asile monastique, en l'empĂÂȘchant de s'y fixer pour le reste de ses jours comme elle en Ă©tait tentĂ©e. La vie uniforme et simple des religieuses, leur petit cailletage de parloir, tout cela ne pouvait flatter un esprit toujours en mouvement, qui, formant chaque jour de nouveaux systĂšmes, avait besoin de libertĂ© pour s'y livrer. Le bon Ă©vĂÂȘque de Bernex, avec moins d'esprit que François de Sales, lui ressemblait sur bien des points; et madame de Warens, qu'il appelait sa fille, et qui ressemblait Ă madame de Chantal sur beaucoup d'autres, eĂ»t pu lui ressembler encore dans sa retraite, si son goĂ»t ne l'eĂ»t dĂ©tournĂ©e de l'oisivetĂ© d'un couvent. Ce ne fut point manque de zĂšle si cette aimable femme ne se livra pas aux menues pratiques de dĂ©votion qui semblaient convenir Ă une nouvelle convertie vivant sous la direction d'un prĂ©lat. Quel qu'eĂ»t Ă©tĂ© le motif de son changement de religion, elle fut sincĂšre dans celle qu'elle avait embrassĂ©e. Elle a pu se repentir d'avoir commis la faute, mais non pas dĂ©sirer d'en revenir. Elle n'est pas seulement morte bonne catholique, elle a vĂ©cu telle de bonne foi; et j'ose affirmer, moi qui pense avoir lu dans le fond de son ĂÂąme, que c'Ă©tait uniquement par aversion pour les simagrĂ©es qu'elle ne faisait point en public la dĂ©vote. Elle avait une piĂ©tĂ© trop solide pour affecter de la dĂ©votion. Mais ce n'est pas ici le lieu de m'Ă©tendre sur ses principes; j'aurai d'autres occasions d'en parler. Que ceux qui nient la sympathie des ĂÂąmes expliquent, s'ils peuvent, comment, de la premiĂšre entrevue, du premier mot, du premier regard, madame de Warens m'inspira non seulement le plus vif attachement, mais une confiance parfaite et qui ne s'est jamais dĂ©mentie. Supposons que ce que j'ai senti pour elle fĂ»t vĂ©ritablement de l'amour, ce qui paraĂtra tout au moins douteux Ă qui suivra l'histoire de nos liaisons; comment cette passion fut-elle accompagnĂ©e, dĂšs sa naissance, des sentiments qu'elle inspire le moins, la paix du coeur, le calme, la sĂ©rĂ©nitĂ©, la sĂ©curitĂ©, l'assurance? Comment, en approchant pour la premiĂšre fois d'une femme aimable, polie, Ă©blouissante, d'une dame d'un Ă©tat supĂ©rieur au mien, dont je n'avais jamais abordĂ© la pareille, de celle dont dĂ©pendait mon sort en quelque sorte par l'intĂ©rĂÂȘt plus ou moins grand qu'elle y prendrait; comment, dis-je, avec tout cela me trouvai-je Ă l'instant aussi libre, aussi Ă mon aise que si j'eusse Ă©tĂ© parfaitement sĂ»r de lui plaire. Comment n'eus-je pas un moment d'embarras, de timiditĂ©, de gĂÂȘne. Naturellement honteux, dĂ©contenancĂ©, n'ayant jamais vu le monde, comment pris-je avec elle, du premier jour, du premier instant, les maniĂšres faciles, le langage tendre, le ton familier que j'avais dix ans aprĂšs, lorsque la plus grande intimitĂ© l'eut rendu naturel? A-t-on de l'amour, je ne dis pas sans dĂ©sirs, j'en avais; mais sans inquiĂ©tude, sans jalousie? Ne veut-on pas au moins apprendre de l'objet qu'on aime si l'on est aimĂ©? C'est une question qu'il ne m'est pas plus venu dans l'esprit de lui faire une fois en ma vie que de me demander Ă moi-mĂÂȘme si je m'aimais; et jamais elle n'a Ă©tĂ© plus curieuse avec moi. Il y eut certainement quelque chose de singulier dans mes sentiments pour cette charmante femme, et l'on y trouvera dans la suite des bizarreries auxquelles on ne s'attend pas. Il fut question de ce que je deviendrais; et pour en causer plus Ă loisir, elle me retint Ă dĂner. Ce fut le premier repas de ma vie oĂÂč j'eusse manquĂ© d'appĂ©tit; et sa femme de chambre, qui nous servait, dit aussi que j'Ă©tais le premier voyageur de mon ĂÂąge et de mon Ă©toffe qu'elle en eĂ»t vu manquer. Cette remarque, qui ne me nuisit pas dans l'esprit de sa maĂtresse, tombait un peu Ă plomb sur un gros manant qui dĂnait avec nous, et qui dĂ©vora lui tout seul un repas honnĂÂȘte pour six personnes. Pour moi, j'Ă©tais dans un ravissement qui ne me permettait pas de manger. Mon coeur se nourrissait d'un sentiment tout nouveau dont il occupait tout mon ĂÂȘtre; il ne me laissait des esprits pour nulle autre fonction. Madame de Warens voulut savoir les dĂ©tails de ma petite histoire je retrouvai pour la lui conter tout le feu que j'avais perdu chez mon maĂtre. Plus j'intĂ©ressais cette excellente ĂÂąme en ma faveur, plus elle plaignait le sort auquel j'allais m'exposer. Sa tendre compassion se marquait dans son air, dans son regard, dans ses gestes. Elle n'osait m'exhorter Ă retourner Ă GenĂšve; dans sa position c'eĂ»t Ă©tĂ© un crime de lĂšse-catholicitĂ©, et elle n'ignorait pas combien elle Ă©tait surveillĂ©e et combien ses discours Ă©taient pesĂ©s. Mais elle me parlait d'un ton si touchant de l'affliction de mon pĂšre, qu'on voyait bien qu'elle eĂ»t approuvĂ© que j'allasse le consoler. Elle ne savait pas combien sans y songer elle plaidait contre elle-mĂÂȘme. Outre que ma rĂ©solution Ă©tait prise, comme je crois l'avoir dit, plus je la trouvais Ă©loquente, persuasive, plus ses discours m'allaient au coeur, et moins je pouvais me rĂ©soudre Ă me dĂ©tacher d'elle. Je sentais que retourner Ă GenĂšve Ă©tait mettre entre elle et moi une barriĂšre presque insurmontable, Ă moins de revenir Ă la dĂ©marche que j'avais faite, et Ă laquelle mieux valait me tenir tout d'un coup. Je m'y tins donc. Madame de Warens, voyant ses efforts inutiles, ne les poussa pas jusqu'Ă se compromettre; mais elle me dit avec un regard de commisĂ©ration Pauvre petit, tu dois aller oĂÂč Dieu t'appelle; mais quand tu seras grand, tu te souviendras de moi. Je crois qu'elle ne pensait pas elle-mĂÂȘme que cette prĂ©diction s'accomplirait si cruellement. La difficultĂ© restait tout entiĂšre. Comment subsister si jeune hors de mon pays? A peine Ă la moitiĂ© de mon apprentissage, j'Ă©tais bien loin de savoir mon mĂ©tier. Quand je l'aurais su, je n'en aurais pu vivre en Savoie, pays trop pauvre pour avoir des arts. Le manant qui dĂnait pour nous, forcĂ© de faire une pause pour reposer sa mĂÂąchoire, ouvrit un avis qu'il disait venir du ciel, et qui, Ă juger par les suites, venait bien plutĂÂŽt du cĂÂŽtĂ© contraire c'Ă©tait que j'allasse Ă Turin, oĂÂč, dans un hospice Ă©tabli pour l'instruction des catĂ©chumĂšnes, j'aurais, dit-il, la vie temporelle et spirituelle, jusqu'Ă ce qu'entrĂ© dans le sein de l'Ăâ°glise je trouvasse, par la charitĂ© des bonnes ĂÂąmes, une place qui me convĂnt. A l'Ă©gard des frais du voyage, continua mon homme, Sa Grandeur Monseigneur l'EvĂÂȘque ne manquera pas, si madame lui propose cette sainte oeuvre, de vouloir charitablement y pourvoir; et Madame la Baronne, qui est si charitable, dit-il en s'inclinant sur son assiette, s'empressera sĂ»rement d'y contribuer aussi. Je trouvais toutes ces charitĂ©s bien dures j'avais le coeur serrĂ©, je ne disais rien; et madame de Warens, sans saisir ce projet avec autant d'ardeur qu'il Ă©tait offert, se contenta de rĂ©pondre que chacun devait contribuer au bien selon son pouvoir, et qu'elle en parlerait Ă monseigneur mais mon diable d'homme, qui craignait qu'elle n'en parlĂÂąt pas Ă son grĂ©, et qui avait son petit intĂ©rĂÂȘt dans cette affaire, courut prĂ©venir les aumĂÂŽniers, et emboucha si bien les bons prĂÂȘtres, que quand madame de Warens, qui craignait pour moi ce voyage, en voulut parler Ă l'Ă©vĂÂȘque, elle trouva que c'Ă©tait une affaire arrangĂ©e, et il lui remit Ă l'instant l'argent destinĂ© pour mon petit viatique. Elle n'osa insister pour me faire rester j'approchais d'un ĂÂąge oĂÂč une femme du sien ne pouvait dĂ©cemment vouloir retenir un jeune homme auprĂšs d'elle. Mon voyage Ă©tant ainsi rĂ©glĂ© par ceux qui prenaient soin de moi, il fallut bien me soumettre, et c'est mĂÂȘme ce que je fis sans beaucoup de rĂ©pugnance. Quoique Turin fĂ»t plus loin que GenĂšve, je jugeai qu'Ă©tant la capitale, elle avait avec Annecy des relations plus Ă©troites qu'une ville Ă©trangĂšre d'Ăâ°tat et de Religion et puis, partant pour obĂ©ir Ă madame de Warens, je me regardais comme vivant toujours sous sa direction c'Ă©tait plus que vivre Ă son voisinage. Enfin l'idĂ©e d'un grand voyage flattait ma manie ambulante, qui dĂ©jĂ commençait Ă se dĂ©clarer. Il me paraissait beau de passer les monts Ă mon ĂÂąge, et de m'Ă©lever au-dessus de mes camarades de toute la hauteur des Alpes. Voir du pays est un appĂÂąt auquel un Genevois ne rĂ©siste guĂšre je donnai donc mon consentement. Mon manant devait partir dans deux jours avec sa femme. Je leur fus confiĂ© et recommandĂ©. Ma bourse leur fut remise, renforcĂ©e par madame de Warens, qui de plus me donna secrĂštement un petit pĂ©cule auquel elle joignit d'amples instructions; et nous partĂmes le mercredi saint. Le lendemain de mon dĂ©part d'Annecy, mon pĂšre y arriva, courant Ă ma piste avec un M. Rival, son ami, horloger comme lui, homme d'esprit, bel esprit mĂÂȘme, qui faisait des vers mieux que la Motte, et parlait presque aussi bien que lui; de plus, parfaitement honnĂÂȘte homme, mais dont la littĂ©rature dĂ©placĂ©e n'aboutit qu'Ă faire un de ses fils comĂ©dien. Ces messieurs virent madame de Warens, et se contentĂšrent de pleurer mon sort avec elle, au lieu de me suivre et de m'atteindre, comme ils l'auraient pu facilement, Ă©tant Ă cheval et moi Ă pied. La mĂÂȘme chose Ă©tait arrivĂ©e Ă mon oncle Bernard. Il Ă©tait venu Ă Confignon; et de lĂ , sachant que j'Ă©tais Ă Annecy, il s'en retourna Ă GenĂšve. Il semblait que mes proches conspirassent avec mon Ă©toile pour me livrer au destin qui m'attendait. Mon frĂšre s'Ă©tait perdu par une semblable nĂ©gligence, et si bien perdu, qu'on n'a jamais su ce qu'il Ă©tait devenu. Mon pĂšre n'Ă©tait pas seulement un homme d'honneur, c'Ă©tait un homme d'une probitĂ© sĂ»re, et il avait une de ces ĂÂąmes fortes qui font les grandes vertus; de plus, il Ă©tait bon pĂšre, surtout pour moi. Il m'aimait trĂšs tendrement; mais il aimait aussi ses plaisirs, et d'autres goĂ»ts avaient un peu attiĂ©di l'affection paternelle depuis que je vivais loin de lui. Il s'Ă©tait remariĂ© Ă Nyon; et quoique sa femme ne fĂ»t pas en ĂÂąge de me donner des frĂšres, elle avait des parents cela faisait une autre famille, d'autres objets, un nouveau mĂ©nage, qui ne rappelait plus si souvent mon souvenir. Mon pĂšre vieillissait, et n'avait aucun bien pour soutenir sa vieillesse. Nous avions, mon frĂšre et moi, quelque bien de ma mĂšre, dont le revenu devait appartenir Ă mon pĂšre durant notre Ă©loignement. Cette idĂ©e ne s'offrait pas Ă lui directement, et ne l'empĂÂȘchait pas de faire son devoir; mais elle agissait sourdement sans qu'il s'en aperçût lui-mĂÂȘme, et ralentissait quelquefois son zĂšle, qu'il eĂ»t poussĂ© plus loin sans cela. VoilĂ , je crois, pourquoi, venu d'abord Ă Annecy sur mes traces, il ne me suivit pas jusqu'Ă ChambĂ©ri, oĂÂč il Ă©tait moralement sĂ»r de m'atteindre. VoilĂ pourquoi encore, l'Ă©tant allĂ© voir souvent depuis ma fuite, je reçus toujours de lui des caresses de pĂšre, mais sans grands efforts pour me retenir. Cette conduite d'un pĂšre dont j'ai si bien connu la tendresse et la vertu m'a fait faire des rĂ©flexions sur moi-mĂÂȘme qui n'ont pas peu contribuĂ© Ă me maintenir le coeur sain. J'en ai tirĂ© cette grande maxime de morale, la seule peut-ĂÂȘtre d'usage dans la pratique, d'Ă©viter les situations qui mettent nos devoirs en opposition avec nos intĂ©rĂÂȘts, et qui nous montrent notre bien dans le mal d'autrui, sĂ»r que, dans de telles situations, quelque sincĂšre amour de la vertu qu'on y porte, on faiblit tĂÂŽt ou tard sans s'en apercevoir; et l'on devient injuste et mĂ©chant dans le fait, sans avoir cessĂ© d'ĂÂȘtre juste et bon dans l'ĂÂąme. Cette maxime fortement imprimĂ©e au fond de mon coeur, et mise en pratique, quoiqu'un peu tard, dans toute ma conduite, est une de celles qui m'ont donnĂ© l'air le plus bizarre et le plus fou dans le public, et surtout parmi mes connaissances. On m'a imputĂ© de vouloir ĂÂȘtre original et faire autrement que les autres. En vĂ©ritĂ© je ne songeais guĂšre Ă faire ni comme les autres ni autrement qu'eux. Je dĂ©sirais sincĂšrement de faire ce qui Ă©tait bien. Je me dĂ©robais de toute ma force Ă des situations qui me donnassent un intĂ©rĂÂȘt contraire Ă l'intĂ©rĂÂȘt d'un autre homme, et par consĂ©quent un dĂ©sir secret, quoique involontaire, du mal de cet homme-lĂ . Il y a deux ans que milord MarĂ©chal me voulut mettre dans son testament. Je m'y opposai de toute ma force. Je lui marquai que je ne voudrais pour rien au monde me savoir dans le testament de qui que ce fĂ»t, et beaucoup moins dans le sien. Il se rendit maintenant il veut me faire une pension viagĂšre, et je ne m'y oppose pas. On dira que je trouve mon compte Ă ce changement cela peut ĂÂȘtre. Mais, ĂÂŽ mon bienfaiteur et mon pĂšre, si j'ai le malheur de vous survivre, je sais qu'en vous perdant j'ai tout Ă perdre, et que je n'ai rien Ă gagner. C'est lĂ , selon moi, la bonne philosophie, la seule vraiment assortie au coeur humain. Je me pĂ©nĂštre chaque jour davantage de sa profonde soliditĂ©, et je l'ai retournĂ©e de diffĂ©rentes maniĂšres dans tous mes derniers Ă©crits; mais le public, qui est frivole, ne l'y a pas su remarquer. Si je survis assez Ă cette entreprise consommĂ©e pour en reprendre une autre, je me propose de donner dans la suite de l'Ăâ°mile un exemple si charmant et si frappant de cette mĂÂȘme maxime, que mon lecteur soit forcĂ© d'y faire attention. Mais c'est assez de rĂ©flexions pour un voyageur; il est temps de reprendre ma route. Je la fis plus agrĂ©ablement que je n'aurais dĂ» m'y attendre, et mon manant ne fut pas si bourru qu'il en avait l'air. C'Ă©tait un homme entre deux ĂÂąges, portant en queue ses cheveux noirs grisonnants, l'air grenadier, la voix forte, assez gai, marchant bien, mangeant mieux, et qui faisait toutes sortes de mĂ©tiers, faute d'en savoir aucun. Il avait proposĂ©, je crois, d'Ă©tablir Ă Annecy je ne sais quelle manufacture. Madame de Warens n'avait pas manquĂ© de donner dans le projet, et c'Ă©tait pour tĂÂącher de le faire agrĂ©er au ministre, qu'il faisait, bien dĂ©frayĂ©, le voyage de Turin. Notre homme avait le talent d'intriguer en se fourrant toujours avec les prĂÂȘtres; et, faisant l'empressĂ© pour les servir, il avait pris Ă leur Ă©cole un certain jargon dĂ©vot dont il usait sans cesse, se piquant d'ĂÂȘtre un grand prĂ©dicateur. Il savait mĂÂȘme un passage latin de la Bible; et c'Ă©tait comme s'il en avait su mille, parce qu'il le rĂ©pĂ©tait mille fois le jour. Du reste, manquant rarement d'argent quand il en savait dans la bourse des autres. Plus adroit pourtant que fripon, et qui, dĂ©bitant d'un ton de racoleur ses capucinades, ressemblait Ă l'ermite Pierre, prĂÂȘchant la croisade le sabre au cĂÂŽtĂ©. Pour madame Sabran son Ă©pouse, c'Ă©tait une assez bonne femme, plus tranquille le jour que la nuit. Comme je couchais toujours dans leur chambre, ses bruyantes insomnies m'Ă©veillaient souvent, et m'auraient Ă©veillĂ© bien davantage si j'en avais compris le sujet. Mais je ne m'en doutais pas mĂÂȘme, et j'Ă©tais sur ce chapitre d'une bĂÂȘtise qui a laissĂ© Ă la seule nature tout le soin de mon instruction. Je m'acheminais gaiement avec mon dĂ©vot guide et sa sĂ©millante compagne. Nul accident ne troubla mon voyage j'Ă©tais dans la plus heureuse situation de corps et d'esprit oĂÂč j'aie Ă©tĂ© de mes jours. Jeune, vigoureux, plein de santĂ©, de sĂ©curitĂ©, de confiance en moi et aux autres, j'Ă©tais dans ce court mais prĂ©cieux moment de la vie oĂÂč sa plĂ©nitude expansive Ă©tend pour ainsi dire notre ĂÂȘtre par toutes nos sensations, et embellit Ă nos yeux la nature entiĂšre du charme de notre existence. Ma douce inquiĂ©tude avait un objet qui la rendait moins errante et fixait mon imagination. Je me regardais comme l'ouvrage, l'Ă©lĂšve, l'ami, presque l'amant de madame de Warens. Les choses obligeantes qu'elle m'avait dites, les petites caresses qu'elle m'avait faites, l'intĂ©rĂÂȘt si tendre qu'elle avait paru prendre Ă moi, ses regards charmants, qui me semblaient pleins d'amour parce qu'ils m'en inspiraient; tout cela nourrissait mes idĂ©es durant la marche, et me faisait rĂÂȘver dĂ©licieusement. Nulle crainte, nul doute sur mon sort ne troublait ces rĂÂȘveries. M'envoyer Ă Turin, c'Ă©tait, selon moi, s'engager Ă m'y faire vivre, Ă m'y placer convenablement. Je n'avais plus de souci sur moi-mĂÂȘme; d'autres s'Ă©taient chargĂ©s de ce soin. Ainsi je marchais lĂ©gĂšrement, allĂ©gĂ© de ce poids; les jeunes dĂ©sirs, l'espoir enchanteur, les brillants projets remplissaient mon ĂÂąme. Tous les objets que je voyais me semblaient les garants de ma prochaine fĂ©licitĂ©. Dans les maisons j'imaginais des festins rustiques; dans les prĂ©s, de folĂÂątres jeux; le long des eaux, les bains, des promenades, la pĂÂȘche; sur les arbres, des fruits dĂ©licieux; sous leur ombre, de voluptueux tĂÂȘte-Ă -tĂÂȘte; sur les montagnes, des cuves de lait et de crĂšme, une oisivetĂ© charmante, la paix, la simplicitĂ©, le plaisir d'aller sans savoir oĂÂč. Enfin rien ne frappait mes yeux sans porter Ă mon coeur quelque attrait de jouissance. La grandeur, la variĂ©tĂ©, la beautĂ© rĂ©elle du spectacle rendaient cet attrait digne de la raison; la vanitĂ© mĂÂȘme y mĂÂȘlait sa pointe. Si jeune aller en Italie, avoir dĂ©jĂ vu tant de pays, suivre Annibal Ă travers les monts me paraissait une gloire au-dessus de mon ĂÂąge. Joignez Ă tout cela des stations frĂ©quentes et bonnes, un grand appĂ©tit et de quoi le contenter; car en vĂ©ritĂ© ce n'Ă©tait pas la peine de m'en faire faute, et sur le dĂner de M. Sabran, le mien ne paraissait pas. Je ne me souviens pas d'avoir eu dans tout le cours de ma vie d'intervalle plus parfaitement exempt de soucis et de peine que celui des sept ou huit jours que nous mĂmes Ă ce voyage; car le pas de madame Sabran, sur lequel il fallait rĂ©gler le nĂÂŽtre, n'en fit qu'une longue promenade. Ce souvenir m'a laissĂ© le goĂ»t le plus vif pour tout ce qui s'y rapporte, surtout pour les montagnes et les voyages pĂ©destres. Je n'ai voyagĂ© Ă pied que dans mes beaux jours, et toujours avec dĂ©lices. BientĂÂŽt les devoirs, les affaires, un bagage Ă porter, m'ont forcĂ© de faire le monsieur et de prendre des voitures; les soucis rongeants, les embarras, la gĂÂȘne y sont montĂ©s avec moi; et dĂšs lors, au lieu qu'auparavant dans mes voyages je ne sentais que le plaisir d'aller, je n'ai plus senti que le besoin d'arriver. J'ai cherchĂ© longtemps, Ă Paris, deux camarades du mĂÂȘme goĂ»t que moi qui voulussent consacrer chacun cinquante louis de sa bourse et un an de son temps Ă faire ensemble, Ă pied, le tour de l'Italie, sans autre Ă©quipage qu'un garçon qui portĂÂąt avec nous un sac de nuit. Beaucoup de gens se sont prĂ©sentĂ©s, enchantĂ©s de ce projet en apparence, mais au fond le prenant tous pour un pur chĂÂąteau en Espagne, dont on cause en conversation sans vouloir l'exĂ©cuter en effet. Je me souviens que, parlant avec passion de ce projet avec Diderot et Grimm, je leur en donnai enfin la fantaisie. Je crus une fois l'affaire faite le tout se rĂ©duisit Ă vouloir faire un voyage par Ă©crit, dans lequel Grimm ne trouvait rien de si plaisant que de faire faire Ă Diderot beaucoup d'impiĂ©tĂ©s, et de me faire fourrer Ă l'inquisition Ă sa place. Mon regret d'arriver si vite Ă Turin fut tempĂ©rĂ© par le plaisir de voir une grande ville, et par l'espoir d'y faire bientĂÂŽt une figure digne de moi; car dĂ©jĂ les fumĂ©es de l'ambition me montaient Ă la tĂÂȘte; dĂ©jĂ je me regardais comme infiniment au-dessus de mon ancien Ă©tat d'apprenti j'Ă©tais bien loin de prĂ©voir que dans peu j'allais ĂÂȘtre fort au-dessous. Avant que d'aller plus loin, je dois au lecteur mon excuse ou ma justification tant sur les menus dĂ©tails oĂÂč je viens d'entrer que sur ceux oĂÂč j'entrerai dans la suite, et qui n'ont rien d'intĂ©ressant Ă ses yeux. Dans l'entreprise que j'ai faite de me montrer tout entier au public, il faut que rien de moi ne lui reste obscur ou cachĂ©; il faut que je me tienne incessamment sous ses yeux; qu'il me suive dans tous les Ă©garements de mon coeur, dans tous les recoins de ma vie; qu'il ne me perde pas de vue un seul instant, de peur que, trouvant dans mon rĂ©cit la moindre lacune, le moindre vide, et se demandant Qu'a-t-il fait durant ce temps-lĂ ? il ne m'accuse de n'avoir pas voulu tout dire. Je donne assez de prise Ă la malignitĂ© des hommes par mes rĂ©cits, sans lui en donner encore par mon silence. Mon petit pĂ©cule Ă©tait parti j'avais jasĂ©, et mon indiscrĂ©tion ne fut pas pour mes conducteurs Ă pure perte. Madame Sabran trouva le moyen de m'arracher jusqu'Ă un petit ruban glacĂ© d'argent que madame de Warens m'avait donnĂ© pour ma petite Ă©pĂ©e, et que je regrettai plus que tout le reste; l'Ă©pĂ©e mĂÂȘme eĂ»t restĂ© dans leurs mains si je m'Ă©tais moins obstinĂ©. Ils m'avaient fidĂšlement dĂ©frayĂ© dans la route; mais ils ne m'avaient rien laissĂ©. J'arrive Ă Turin sans habits, sans argent, sans linge, et laissant trĂšs exactement Ă mon seul mĂ©rite tout l'honneur de la fortune que j'allais faire. J'avais des lettres, je les portai; et tout de suite je fus menĂ© Ă l'hospice des catĂ©chumĂšnes, pour y ĂÂȘtre instruit dans la religion pour laquelle on me vendait ma subsistance. En entrant je vis une grosse porte Ă barreaux de fer, qui, dĂšs que je fus passĂ© fut fermĂ©e Ă double tour sur mes talons. Ce dĂ©but me parut plus imposant qu'agrĂ©able, et commençait Ă me donner Ă penser, quand on me fit entrer dans une assez grande piĂšce. J'y vis pour tout meuble un autel de bois surmontĂ© d'un grand crucifix au fond de la chambre, et autour, quatre ou cinq chaises aussi de bois, qui paraissaient avoir Ă©tĂ© cirĂ©es, mais qui seulement Ă©taient luisantes Ă force de s'en servir et de les frotter. Dans cette salle d'assemblĂ©e Ă©taient quatre ou cinq affreux bandits, mes camarades d'instruction, et qui semblaient plutĂÂŽt des archers du diable que des aspirants Ă se faire enfants de Dieu. Deux de ces coquins Ă©taient des Esclavons, qui se disaient Juifs et Mores, et qui, comme ils me l'avouĂšrent, passaient leur vie Ă courir l'Espagne et l'Italie, embrassant le christianisme et se faisant baptiser partout oĂÂč le produit en valait la peine. On ouvrit une autre porte de fer qui partageait en deux un grand balcon rĂ©gnant sur la cour. Par cette porte entrĂšrent nos soeurs les catĂ©chumĂšnes, qui comme moi s'allaient rĂ©gĂ©nĂ©rer, non par le baptĂÂȘme, mais par une solennelle abjuration. C'Ă©taient bien les plus grandes salopes et les plus vilaines coureuses qui jamais aient empuanti le bercail du Seigneur. Une seule me parut jolie et assez intĂ©ressante. Elle Ă©tait Ă peu prĂšs de mon ĂÂąge, peut-ĂÂȘtre un an ou deux de plus. Elle avait des yeux fripons qui rencontraient quelquefois les miens. Cela m'inspira quelque dĂ©sir de faire connaissance avec elle mais, pendant prĂšs de deux mois qu'elle demeura encore dans cette maison, oĂÂč elle Ă©tait depuis trois, il me fut absolument impossible de l'accoster, tant elle Ă©tait recommandĂ©e Ă notre vieille geĂÂŽliĂšre, et obsĂ©dĂ©e par le saint missionnaire qui travaillait Ă sa conversion avec plus de zĂšle que de diligence. Il fallait qu'elle fĂ»t extrĂÂȘmement stupide, quoiqu'elle n'en eĂ»t pas l'air, car jamais instruction ne fut plus longue. Le saint homme ne la trouvait toujours point en Ă©tat d'abjurer. Mais elle s'ennuya de sa clĂÂŽture, et dit qu'elle voulait sortir, chrĂ©tienne ou non. Il fallut la prendre au mot tandis qu'elle consentait encore Ă l'ĂÂȘtre, de peur qu'elle ne se mutinĂÂąt et qu'elle ne le voulĂ»t plus. La petite communautĂ© fut assemblĂ©e en l'honneur du nouveau venu. On nous fit une courte exhortation Ă moi, pour m'engager Ă rĂ©pondre Ă la grĂÂące que Dieu me faisait; aux autres, pour les inviter Ă m'accorder leurs priĂšres et Ă m'Ă©difier par leurs exemples. AprĂšs quoi, nos vierges Ă©tant rentrĂ©es dans leur clĂÂŽture, j'eus le temps de m'Ă©tonner tout Ă mon aise de celle oĂÂč je me trouvais. Le lendemain matin on nous assembla de nouveau pour l'instruction; et ce fut alors que je commençai Ă rĂ©flĂ©chir pour la premiĂšre fois sur le pas que j'allais faire, et sur les dĂ©marches qui m'y avaient entraĂnĂ©. J'ai dit, je rĂ©pĂšte et je rĂ©pĂ©terai peut-ĂÂȘtre encore une chose dont je suis tous les jours plus pĂ©nĂ©trĂ© c'est que si jamais enfant reçut une Ă©ducation raisonnable et saine, ç'a Ă©tĂ© moi. NĂ© dans une famille que ses moeurs distinguaient du peuple, je n'avais reçu que des leçons de sagesse et des exemples d'honneur de tous mes parents. Mon pĂšre, quoique homme de plaisir, avait non seulement une probitĂ© sĂ»re, mais beaucoup de religion. Galant homme dans le monde, et chrĂ©tien dans l'intĂ©rieur, il m'avait inspirĂ© de bonne heure les sentiments dont il Ă©tait pĂ©nĂ©trĂ©. De mes trois tantes, toutes sages et vertueuses, les deux aĂnĂ©es Ă©taient dĂ©votes; et la troisiĂšme, fille Ă la fois pleine de grĂÂące, d'esprit et de sens, l'Ă©tait peut-ĂÂȘtre encore plus qu'elles, quoique avec moins d'ostentation. Du sein de cette estimable famille je passai chez M. Lambercier, qui, bien qu'homme d'Ăâ°glise et prĂ©dicateur, Ă©tait croyant en dedans, et faisait presque aussi bien qu'il disait. Sa soeur et lui cultivĂšrent, par des instructions douces et judicieuses, les principes de piĂ©tĂ© qu'ils trouvĂšrent dans mon coeur. Ces dignes gens employĂšrent pour cela des moyens si vrais, si discrets, si raisonnables, que, loin de m'ennuyer au sermon, je n'en sortais jamais sans ĂÂȘtre intĂ©rieurement touchĂ© et sans faire des rĂ©solutions de bien vivre, auxquelles je manquais rarement en y pensant. Chez ma tante Bernard la dĂ©votion m'ennuyait un peu plus, parce qu'elle en faisait un mĂ©tier. Chez mon maĂtre je n'y pensais plus guĂšre, sans pourtant penser diffĂ©remment. Je ne trouvai point de jeunes gens qui me pervertissent. Je devins polisson, mais non libertin. J'avais donc de la religion tout ce qu'un enfant Ă l'ĂÂąge oĂÂč j'Ă©tais en pouvait avoir. J'en avais mĂÂȘme davantage, car pourquoi dĂ©guiser ici ma pensĂ©e? Mon enfance ne fut point d'un enfant; je sentis, je pensai toujours en homme. Ce n'est qu'en grandissant que je suis rentrĂ© dans la classe ordinaire; en naissant, j'en Ă©tais sorti. L'on rira de me voir me donner modestement pour un prodige. Soit mais quand on aura bien ri, qu'on trouve un enfant qu'Ă six ans les romans attachent, intĂ©ressent, transportent au point d'en pleurer Ă chaudes larmes; alors je sentirai ma vanitĂ© ridicule, et je conviendrai que j'ai tort. Ainsi, quand j'ai dit qu'il ne fallait point parler aux enfants de religion si l'on voulait qu'un jour ils en eussent, et qu'ils Ă©taient incapables de connaĂtre Dieu, mĂÂȘme Ă notre maniĂšre, j'ai tirĂ© mon sentiment de mes observations, non de ma propre expĂ©rience je savais qu'elle ne concluait rien pour les autres. Trouvez des Jean-Jacques Rousseau Ă six ans, et parlez-leur de Dieu Ă sept, je vous rĂ©ponds que vous ne courez aucun risque. On sent, je crois, qu'avoir de la religion, pour un enfant, et mĂÂȘme pour un homme, c'est suivre celle oĂÂč il est nĂ©. Quelquefois on en ĂÂŽte; rarement on y ajoute la foi dogmatique est un fruit de l'Ă©ducation. Outre ce principe commun qui m'attachait au culte de mes pĂšres, j'avais l'aversion particuliĂšre Ă notre ville pour le catholicisme, qu'on nous donnait pour une affreuse idolĂÂątrie, et dont on nous peignait le clergĂ© sous les plus noires couleurs. Ce sentiment allait si loin chez moi, qu'au commencement je n'entrevoyais jamais le dedans d'une Ă©glise, je ne rencontrais jamais un prĂÂȘtre en surplis, je n'entendais jamais la sonnette d'une procession, sans un frĂ©missement de terreur et d'effroi, qui me quitta bientĂÂŽt dans les villes, mais qui souvent m'a repris dans les paroisses de campagne, plus semblables Ă celles oĂÂč je l'avais d'abord Ă©prouvĂ©. Il est vrai que cette impression Ă©tait singuliĂšrement contrastĂ©e par le souvenir des caresses que les curĂ©s des environs de GenĂšve font volontiers aux enfants de la ville. En mĂÂȘme temps que la sonnette du viatique me faisait peur, la cloche de la messe et de vĂÂȘpres me rappelait un dĂ©jeuner, un goĂ»ter, du beurre frais, des fruits, du laitage. Le bon dĂner de M. de Pontverre avait produit encore un grand effet. Ainsi je m'Ă©tais aisĂ©ment Ă©tourdi sur tout cela. N'envisageant le papisme que par ses liaisons avec les amusements et la gourmandise, je m'Ă©tais apprivoisĂ© sans peine avec l'idĂ©e d'y vivre; mais celle d'y entrer solennellement ne s'Ă©tait prĂ©sentĂ©e Ă moi qu'en fuyant, et dans un avenir Ă©loignĂ©. Dans ce moment il n'y eut plus moyen de prendre le change je vis avec l'horreur la plus vive l'espĂšce d'engagement que j'avais pris, et sa suite inĂ©vitable. Les futurs nĂ©ophytes que j'avais autour de moi n'Ă©taient pas propres Ă soutenir mon courage par leur exemple, et je ne pus me dissimuler que la sainte oeuvre que j'allais faire n'Ă©tait au fond que l'action d'un bandit. Tout jeune encore, je sentis que quelque religion qui fĂ»t la vraie, j'allais vendre la mienne, et que, quand mĂÂȘme je choisirais bien, j'allais au fond de mon coeur mentir au Saint-Esprit et mĂ©riter le mĂ©pris des hommes. Plus j'y pensais, plus je m'indignais contre moi-mĂÂȘme; et je gĂ©missais du sort qui m'avait amenĂ© lĂ , comme si ce sort n'eĂ»t pas Ă©tĂ© mon ouvrage. Il y eut des moments oĂÂč ces rĂ©flexions devinrent si fortes, que si j'avais un instant trouvĂ© la porte ouverte, je me serais certainement Ă©vadĂ© mais il ne me fut pas possible, et cette rĂ©solution ne tint pas non plus bien fortement. Trop de dĂ©sirs secrets la combattaient pour ne la pas vaincre. D'ailleurs l'obstination du dessein formĂ© de ne pas retourner Ă GenĂšve, la honte, la difficultĂ© mĂÂȘme de repasser les monts, l'embarras de me voir loin de mon pays sans amis, sans ressources; tout cela concourait Ă me faire regarder comme un repentir tardif les remords de ma conscience j'affectais de me reprocher ce que j'avais fait, pour excuser ce que j'allais faire. En aggravant les torts du passĂ©, j'en regardais l'avenir comme une suite nĂ©cessaire. Je ne me disais pas Rien n'est fait encore, et tu peux ĂÂȘtre innocent si tu veux; mais je me disais GĂ©mis du crime dont tu t'es rendu coupable, et que tu t'es mis dans la nĂ©cessitĂ© d'achever. En effet, quelle rare force d'ĂÂąme ne me fallait-il point Ă mon ĂÂąge pour rĂ©voquer tout ce que jusque-lĂ j'avais pu promettre ou laisser espĂ©rer, pour rompre les chaĂnes que je m'Ă©tais donnĂ©es, pour dĂ©clarer avec intrĂ©piditĂ© que je voulais rester dans la religion de mes pĂšres, au risque de tout ce qui en pouvait arriver? Cette vigueur n'Ă©tait pas de mon ĂÂąge, et il est peu probable qu'elle eĂ»t eu un heureux succĂšs Les choses Ă©taient trop avancĂ©es pour qu'on voulĂ»t en avoir le dĂ©menti; et plus ma rĂ©sistance eĂ»t Ă©tĂ© grande, plus, de maniĂšre ou d'autre, on se fĂ»t fait une loi de la surmonter. Le sophisme qui me perdit est celui de la plupart des hommes, qui se plaignent de manquer de force quand il est dĂ©jĂ trop tard pour en user. La vertu ne nous coĂ»te que par notre faute; et si nous voulions ĂÂȘtre toujours sages, rarement aurions-nous besoin d'ĂÂȘtre vertueux. Mais des penchants faciles Ă surmonter nous entraĂnent sans rĂ©sistance; nous cĂ©dons Ă des tentations lĂ©gĂšres dont nous mĂ©prisons le danger. Insensiblement nous tombons dans des situations pĂ©rilleuses, dont nous pouvions aisĂ©ment nous garantir, mais dont nous ne pouvons plus nous tirer sans des efforts hĂ©roĂÂŻques qui nous effrayent; et nous tombons enfin dans l'abĂme, en disant Ă Dieu Pourquoi m'as-tu fait si faible? Mais malgrĂ© nous il rĂ©pond Ă nos consciences Je t'ai fait trop faible pour sortir du gouffre, parce que je t'ai fait assez fort pour n'y pas tomber. Je ne pris pas prĂ©cisĂ©ment la rĂ©solution de me faire catholique; mais, voyant le terme encore Ă©loignĂ©, je pris le temps de m'apprivoiser Ă cette idĂ©e; et en attendant je me figurais quelque Ă©vĂ©nement imprĂ©vu qui me tirerait d'embarras. Je rĂ©solus, pour gagner du temps, de faire la plus belle dĂ©fense qu'il me serait possible. BientĂÂŽt ma vanitĂ© me dispensa de songer Ă ma rĂ©solution; et dĂšs que je m'aperçus que j'embarrassais quelquefois ceux qui voulaient m'instruire, il ne m'en fallut pas davantage pour chercher Ă les terrasser tout Ă fait. Je mis mĂÂȘme Ă cette entreprise un zĂšle bien ridicule; car, tandis qu'ils travaillaient sur moi, je voulus travailler sur eux. Je croyais bonnement qu'il ne fallait que les convaincre pour les engager Ă se faire protestants. Ils ne trouvĂšrent donc pas en moi tout Ă fait autant de facilitĂ© qu'ils en attendaient ni du cĂÂŽtĂ© des lumiĂšres, ni du cĂÂŽtĂ© de la volontĂ©. Les protestants sont gĂ©nĂ©ralement mieux instruits que les catholiques. Cela doit ĂÂȘtre la doctrine des uns exige la discussion, celle des autres la soumission. Le catholique doit adopter la dĂ©cision qu'on lui donne; le protestant doit apprendre Ă se dĂ©cider. On savait cela; mais on n'attendait ni de mon Ă©tat ni de mon ĂÂąge de grandes difficultĂ©s pour des gens exercĂ©s. D'ailleurs je n'avais point fait encore ma premiĂšre communion, ni reçu les instructions qui s'y rapportent on le savait encore; mais on ne savait pas qu'en revanche j'avais Ă©tĂ© bien instruit chez M. Lambercier, et que de plus j'avais par devers moi un petit magasin fort incommode Ă ces messieurs dans l'Histoire de l'Ăâ°glise et de l'Empire, que j'avais apprise presque par coeur chez mon pĂšre, et depuis Ă peu prĂšs oubliĂ©e, mais qui me revint Ă mesure que la dispute s'Ă©chauffait. Un vieux prĂÂȘtre, petit, mais assez vĂ©nĂ©rable, nous fit en commun la premiĂšre confĂ©rence. Cette confĂ©rence Ă©tait pour mes camarades un catĂ©chisme plutĂÂŽt qu'une controverse, et il avait plus Ă faire Ă les instruire qu'Ă rĂ©soudre leurs objections. Il n'en fut pas de mĂÂȘme avec moi. Quand mon tour vint, je l'arrĂÂȘtai sur tout; je ne lui sauvai pas une des difficultĂ©s que je pus lui faire. Cela rendit la confĂ©rence fort longue et fort ennuyeuse pour les assistants. Mon vieux prĂÂȘtre parlait beaucoup, s'Ă©chauffait, battait la campagne, et se tirait d'affaire en disant qu'il n'entendait pas bien le français. Le lendemain, de peur que mes indiscrĂštes objections ne scandalisassent mes camarades, on me mit Ă part dans une autre chambre avec un autre prĂÂȘtre, plus jeune, beau parleur, c'est-Ă -dire faiseur de longues phrases, et content de lui si jamais docteur le fut. Je ne me laissai pourtant pas trop subjuguer Ă sa mine imposante; et, sentant qu'aprĂšs tout je faisais ma tĂÂąche, je me mis Ă lui rĂ©pondre avec assez d'assurance, et Ă le bourrer par-ci par-lĂ du mieux que je pus. Il croyait m'assommer avec saint Augustin, saint GrĂ©goire et les autres PĂšres, et il trouvait, avec une surprise incroyable, que je maniais tous ces PĂšres-lĂ presque aussi lĂ©gĂšrement que lui ce n'Ă©tait pas que je les eusse jamais lus, ni lui peut-ĂÂȘtre; mais j'en avais retenu beaucoup de passages tirĂ©s de mon Le Sueur; et sitĂÂŽt qu'il m'en citait un, sans disputer sur la citation, je lui ripostais par un autre du mĂÂȘme PĂšre, et qui souvent l'embarrassait beaucoup. Il l'emportait pourtant Ă la fin, par deux raisons l'une, qu'il Ă©tait le plus fort, et que, me sentant pour ainsi dire Ă sa merci, je jugeais trĂšs bien, quelque jeune que je fusse, qu'il ne fallait pas le pousser Ă bout; car je voyais assez que le vieux petit prĂÂȘtre n'avait pris en amitiĂ© ni mon Ă©rudition ni moi. L'autre raison Ă©tait que le jeune avait de l'Ă©tude et que je n'en avais point. Cela faisait qu'il mettait dans sa maniĂšre d'argumenter une mĂ©thode que je ne pouvais pas suivre, et que, sitĂÂŽt qu'il se sentait pressĂ© d'une objection imprĂ©vue, il la remettait au lendemain, disant que je sortais du sujet prĂ©sent. Il rejetait mĂÂȘme quelquefois toutes mes citations, soutenant qu'elles Ă©taient fausses et, s'offrant Ă m'aller chercher le livre, me dĂ©fiait de les y trouver. Il sentait qu'il ne risquait pas grand'chose, et qu'avec toute mon Ă©rudition d'emprunt, j'Ă©tais trop peu exercĂ© Ă manier les livres, et trop peu latiniste pour trouver un passage dans un gros volume quand mĂÂȘme je serais assurĂ© qu'il y est. Je le soupçonne mĂÂȘme d'avoir usĂ© de l'infidĂ©litĂ© dont il accusait les ministres, et d'avoir fabriquĂ© quelquefois des passages pour se tirer d'une objection qui l'incommodait. Tandis que duraient ces petites ergoteries, et que les jours se passaient Ă disputer, Ă marmotter des priĂšres, et Ă faire le vaurien, il m'arriva une petite vilaine aventure assez dĂ©goĂ»tante, et qui faillit mĂÂȘme Ă tourner fort mal pour moi. Il n'y a point d'ĂÂąme si vile et de coeur si barbare qui ne soit susceptible de quelque sorte d'attachement. L'un de ces deux bandits qui se disaient Mores me prit en affection. Il m'accostait volontiers, causait avec moi dans son baragouin franc, me rendait de petits services, me faisait part quelquefois de sa portion Ă table, et me donnait surtout de frĂ©quents baisers avec une ardeur qui m'Ă©tait fort incommode. Quelque effroi que j'eusse naturellement de ce visage de pain d'Ă©pice ornĂ© d'une longue balafre, et de ce regard allumĂ© qui semblait plutĂÂŽt furieux que tendre, j'endurais ces baisers en me disant en moi-mĂÂȘme Le pauvre homme a conçu pour moi une amitiĂ© bien vive; j'aurais tort de le rebuter. Il passait par degrĂ©s Ă des maniĂšres plus libres, et me tenait quelquefois de si singuliers propos, que je croyais que la tĂÂȘte lui avait tournĂ©. Un soir il voulut venir coucher avec moi; je m'y opposai, disant que mon lit Ă©tait trop petit. Il me pressa d'aller dans le sien; je le refusai encore car ce misĂ©rable Ă©tait si malpropre et puait si fort le tabac mĂÂąchĂ©, qu'il me faisait mal au coeur. Le lendemain, d'assez bon matin, nous Ă©tions tous deux seuls dans la salle d'assemblĂ©e; il recommença ses caresses, mais avec des mouvements si violents qu'il en Ă©tait effrayant. Enfin il voulut passer par degrĂ©s aux privautĂ©s les plus choquantes, et me forcer, en disposant de ma main, d'en faire autant. Je me dĂ©gageai impĂ©tueusement en poussant un cri et faisant un saut en arriĂšre; et, sans marquer ni indignation ni colĂšre, car je n'avais pas la moindre idĂ©e de ce dont il s'agissait, j'exprimai ma surprise et mon dĂ©goĂ»t avec tant d'Ă©nergie, qu'il me laissa lĂ mais tandis qu'il achevait de se dĂ©mener, je vis partir vers la cheminĂ©e et tomber Ă terre je ne sais quoi de gluant et de blanchĂÂątre qui me fit soulever le coeur. Je m'Ă©lançai sur le balcon, plus Ă©mu, plus troublĂ©, plus effrayĂ© mĂÂȘme que je ne l'avais Ă©tĂ© de ma vie, et prĂÂȘt Ă me trouver mal. Je ne pouvais comprendre ce qu'avait ce malheureux; je le crus atteint du haut mal, ou de quelque autre frĂ©nĂ©sie encore plus terrible; et vĂ©ritablement je ne sache rien de plus hideux Ă voir pour quelqu'un de sang-froid que cet obscĂšne et sale maintien, et ce visage affreux enflammĂ© de la plus brutale concupiscence. Je n'ai jamais vu d'autre homme en pareil Ă©tat; mais si nous sommes ainsi dans nos transports prĂšs des femmes, il faut qu'elles aient les yeux bien fascinĂ©s pour ne pas nous prendre en horreur. Je n'eus rien de plus pressĂ© que d'aller conter Ă tout le monde ce qui venait de m'arriver. Notre vieille intendante me dit de me taire; mais je vis que cette histoire l'avait fort affectĂ©e, et je l'entendais grommeler entre ses dents Can maledet! brutta bestia! Comme je ne comprenais pas pourquoi je devais me taire, j'allai toujours mon train malgrĂ© la dĂ©fense, et je bavardai tant, que le lendemain un des administrateurs vint de bon matin m'adresser une mercuriale assez vive, m'accusant de commettre l'honneur d'une maison sainte, et de faire beaucoup de bruit pour peu de mal. Il prolongea sa censure en m'expliquant beaucoup de choses que j'ignorais, mais qu'il ne croyait pas m'apprendre, persuadĂ© que je m'Ă©tais dĂ©fendu sachant ce qu'on me voulait, mais n'y voulant pas consentir. Il me dit bravement que c'Ă©tait une oeuvre dĂ©fendue comme la paillardise, mais dont au reste l'intention n'Ă©tait pas plus offensante pour la personne qui en Ă©tait l'objet, et qu'il n'y avait pas de quoi s'irriter si fort pour avoir Ă©tĂ© trouvĂ© aimable. Il me dit sans dĂ©tour que lui-mĂÂȘme, dans sa jeunesse, avait eu le mĂÂȘme honneur, et qu'ayant Ă©tĂ© surpris hors d'Ă©tat de faire rĂ©sistance, il n'avait rien trouvĂ© lĂ de si cruel. Il poussa l'impudence jusqu'Ă se servir des propres termes; et, s'imaginant que la cause de ma rĂ©sistance Ă©tait la crainte de la douleur, il m'assura que cette crainte Ă©tait vaine, et qu'il ne fallait pas s'alarmer de rien. J'Ă©coutais cet infĂÂąme avec un Ă©tonnement d'autant plus grand qu'il ne parlait point pour lui-mĂÂȘme; il semblait ne m'instruire que pour mon bien. Son discours lui paraissait si simple, qu'il n'avait pas mĂÂȘme cherchĂ© le secret du tĂÂȘte-Ă -tĂÂȘte; et nous avions en tiers un ecclĂ©siastique que tout cela n'effarouchait pas plus que lui. Cet air naturel m'en imposa tellement que j'en vins Ă croire que c'Ă©tait sans doute un usage admis dans le monde, et dont je n'avais pas eu plus tĂÂŽt occasion d'ĂÂȘtre instruit. Cela fit que je l'Ă©coutai sans colĂšre, mais non sans dĂ©goĂ»t. L'image de ce qui lui Ă©tait arrivĂ©, mais surtout de ce que j'avais vu, restait si fortement empreinte dans ma mĂ©moire, qu'en y pensant le coeur me soulevait encore. Sans que j'en susse davantage, l'aversion de la chose s'Ă©tendit Ă l'apologiste; et je ne pus me contraindre assez pour qu'il ne vĂt pas le mauvais effet de ses leçons. Il me lança un regard peu caressant, et dĂšs lors il n'Ă©pargna rien pour me rendre le sĂ©jour de l'hospice dĂ©sagrĂ©able. Il y parvint si bien, que, n'apercevant pour en sortir qu'une seule voie, je m'empressai de la prendre, autant que jusque-lĂ je m'Ă©tais efforcĂ© de l'Ă©loigner. Cette aventure me mit pour l'avenir Ă couvert des entreprises des chevaliers de la manchette; et la vue des gens qui passaient pour en ĂÂȘtre me rappelant l'air et les gestes de mon effroyable More, m'a toujours inspirĂ© tant d'horreur, que j'avais peine Ă la cacher. Au contraire, les femmes gagnĂšrent beaucoup dans mon esprit Ă cette comparaison il me semblait que je leur devais en tendresse de sentiments, en hommage de ma personne, la rĂ©paration des offenses de mon sexe; et la plus laide guenon devenait Ă mes yeux un objet adorable, par le souvenir de ce faux Africain. Pour lui, je ne sais ce qu'on put lui dire; il ne me parut pas que, exceptĂ© la dame Lorenza, personne le vit de plus mauvais oeil qu'auparavant. Cependant il ne m'accosta ni ne me parla plus. Huit jours aprĂšs, il fut baptisĂ© en grande cĂ©rĂ©monie, et habillĂ© de blanc de la tĂÂȘte aux pieds, pour reprĂ©senter la candeur de son ĂÂąme rĂ©gĂ©nĂ©rĂ©e. Le lendemain il sortit de l'hospice, et je ne l'ai jamais revu. Mon tour vint un mois aprĂšs; car il fallut tout ce temps-lĂ pour donner Ă mes directeurs l'honneur d'une conversion difficile, et l'on me fit passer en revue tous les dogmes, pour triompher de ma nouvelle docilitĂ©. Enfin, suffisamment instruit et suffisamment disposĂ© au grĂ© de mes maĂtres, je fus menĂ© processionnellement Ă l'Ă©glise mĂ©tropolitaine de Saint-Jean pour y faire une abjuration solennelle et recevoir les accessoires du baptĂÂȘme, quoiqu'on ne me baptisĂÂąt pas rĂ©ellement mais comme ce sont Ă peu prĂšs les mĂÂȘmes cĂ©rĂ©monies, cela sert Ă persuader au peuple que les protestants ne sont pas chrĂ©tiens. J'Ă©tais revĂÂȘtu d'une certaine robe grise garnie de brandebourgs blancs, et destinĂ©e pour ces sortes d'occasions. Deux hommes portaient, devant et derriĂšre moi, des bassins de cuivre sur lesquels ils frappaient avec une clef, et oĂÂč chacun mettait son aumĂÂŽne au grĂ© de sa dĂ©votion ou de l'intĂ©rĂÂȘt qu'il prenait au nouveau converti. Enfin rien du faste catholique ne fut omis pour rendre la solennitĂ© plus Ă©difiante pour le public, et plus humiliante pour moi. Il n'y eut que l'habit blanc qui m'eĂ»t Ă©tĂ© fort utile, et qu'on ne me donna pas comme au More, attendu que je n'avais pas l'honneur d'ĂÂȘtre Juif. Ce ne fut pas tout il fallut ensuite aller Ă l'Inquisition recevoir l'absolution du crime d'hĂ©rĂ©sie, et rentrer dans le sein de l'Ăâ°glise avec la mĂÂȘme cĂ©rĂ©monie Ă laquelle Henri IV fut soumis par son ambassadeur. L'air et les maniĂšres du trĂšs rĂ©vĂ©rend pĂšre inquisiteur n'Ă©taient pas propres Ă dissiper la terreur secrĂšte qui m'avait saisi en entrant dans cette maison. AprĂšs plusieurs questions sur ma foi, sur mon Ă©tat, sur ma famille, il me demanda brusquement si ma mĂšre Ă©tait damnĂ©e. L'effroi me fit rĂ©primer le premier mouvement de mon indignation; je me contentai de rĂ©pondre que je voulais espĂ©rer qu'elle ne l'Ă©tait pas, et que Dieu avait pu l'Ă©clairer Ă sa derniĂšre heure. Le moine se tut, mais il fit une grimace qui ne me parut point du tout un signe d'approbation. Tout cela fait, au moment oĂÂč je pensais ĂÂȘtre enfin placĂ© selon mes espĂ©rances, on me mit Ă la porte avec un peu plus de vingt francs, en petite monnaie qu'avait produit ma quĂÂȘte. On me recommanda de vivre en bon chrĂ©tien, d'ĂÂȘtre fidĂšle Ă la grĂÂące; on me souhaita bonne fortune, on ferma sur moi la porte, et tout disparut. Ainsi s'Ă©clipsĂšrent en un instant toutes mes grandes espĂ©rances, et il ne me resta de la dĂ©marche intĂ©ressĂ©e que je venais de faire que le souvenir d'avoir Ă©tĂ© apostat et dupe tout Ă la fois. Il est aisĂ© de juger quelle brusque rĂ©volution dut se faire dans mes idĂ©es, lorsque de mes brillants projets de fortune je me vis tomber dans la plus complĂšte misĂšre, et qu'aprĂšs avoir dĂ©libĂ©rĂ© le matin sur le choix du palais que j'habiterais, je me vis le soir rĂ©duit Ă coucher dans la rue. On croira que je commençai par me livrer Ă un dĂ©sespoir d'autant plus cruel que le regret de mes fautes devait s'irriter, en me reprochant que tout mon malheur Ă©tait mon ouvrage. Rien de tout cela. Je venais pour la premiĂšre fois de ma vie d'ĂÂȘtre enfermĂ© pendant plus de deux mois. Le premier sentiment que je goĂ»tai fut celui de la libertĂ© que j'avais recouvrĂ©e. AprĂšs un long esclavage, redevenu maĂtre de moi-mĂÂȘme et de mes actions, je me voyais au milieu d'une grande ville abondante en ressources, pleine de gens de condition, dont mes talents et mon mĂ©rite ne pouvaient manquer de me faire accueillir sitĂÂŽt que j'en serais connu. J'avais, de plus, tout le temps d'attendre, et vingt francs que j'avais dans ma poche me semblaient un trĂ©sor qui ne pouvait s'Ă©puiser. J'en pouvais disposer Ă mon grĂ©, sans rendre compte Ă personne. C'Ă©tait la premiĂšre fois que je m'Ă©tais vu si riche. Loin de me livrer au dĂ©couragement et aux larmes, je ne fis que changer d'espĂ©rances, et l'amour-propre n'y perdit rien. Jamais je ne me sentis tant de confiance et de sĂ©curitĂ© je croyais dĂ©jĂ ma fortune faite, et je trouvais beau de n'en avoir l'obligation qu'Ă moi seul. La premiĂšre chose que je fis fut de satisfaire ma curiositĂ© en parcourant toute la ville, quand ce n'eĂ»t Ă©tĂ© que pour faire un acte de ma libertĂ©. J'allai voir monter la garde; les instruments militaires me plaisaient beaucoup. Je suivis des processions; j'aimais le faux-bourdon des prĂÂȘtres. J'allai voir le palais du roi j'en approchais avec crainte; mais voyant d'autres gens entrer je fis comme eux; on me laissa faire. Peut-ĂÂȘtre dus-je cette grĂÂące au petit paquet que j'avais sous le bras. Quoi qu'il en soit, je conçus une grande opinion de moi-mĂÂȘme en me trouvant dans ce palais; dĂ©jĂ je m'en regardais presque comme un habitant. Enfin, Ă force d'aller et venir, je me lassai; j'avais faim, il faisait chaud j'entrai chez une marchande de laitage; on me donna de la giuncĂ , du lait caillĂ©; et avec deux grisses de cet excellent pain de PiĂ©mont, que j'aime plus qu'aucun autre, je fis pour mes cinq ou six sous un des bons dĂners que j'aie faits de mes jours. Il fallut chercher un gĂte. Comme je savais dĂ©jĂ
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Nos conditions - Conception d'un ou plusieurs sites Web pour des entreprises avec un chiffre d'affaires de 10 millions dâeuros et plus Nom de l'entrepr... âŹ7933 Offre moyenne 28 offres Bonjour, Dans le cadre de notre dĂ©veloppement, nous cherchons un ou des sous-traitants pour lâencodage de fiches produits pour notre site Pierre & Sol sous Prestashop Nous vendons essentiellement des produits techniques, il nous manque plus de fiches. Il est primordial de respecter notre charte SEO, CSS et que les prix soient correctement encodĂ©s pour, le cas Ă©chĂ©ant, toutes les dĂ©clinaisons du produit. Lâobjectif est âą CrĂ©er le produit dans la catĂ©gorie dĂ©finie âą Indiquer les titres et marque âą RĂ©fĂ©rence âą EAN ou dans la dĂ©clinaison âą RĂ©sumĂ© SEO efficace en veillant aux mots clĂ©s âą Description trĂšs trĂš... âŹ5 / hr Offre moyenne 1 offres Le projet est une refonte du site prestashop afin d'ameliorer la conversion des visites en vente. Amelioration de l'experience client pour transformer les visites en vente avec au passage un seo plus optimise qu'il ne l'ai actuellement. âŹ486 Offre moyenne 42 offres Nous avons besoin de migrer un de nos site vers un autre serveur. âŹ137 Offre moyenne 33 offres Le site fait 560 Mo Nous avons besoin de le transfĂ©rer vers un nouveau serveur. âŹ18 / hr Offre moyenne 22 offres IntĂ©grer catalogue Tecdoc Ă Prestashop + Recherche par immatriculation SIV âŹ493 Offre moyenne 9 offres Bonjour, J'ai besoin d'un audit complet pour amĂ©liorer la vitesse d'un site Prestashop avec les amĂ©liorations. Me âŹ13 / hr Offre moyenne 27 offres Bonjour, Nous cherchons un freelancer pour le dĂ©veloppement d'un module sur mesure pour Prestashop En effet nous avons besoin d'un module de "Panachage de taille" sur des produits spĂ©cifiques, c'est Ă dire le client peut sur la page de produit ajouter par exemple - 5 Jeans Taille S , 6 Taille L, 4 Taille XL ... Mais l'option de panachage ne doit pas s'appliquer Ă tous les produits dans le BO on doit avoir la possibilitĂ© de choisir les produit sur lesquels on veut appliquer l'option de panachage de taille. Est-ce possible d'effectuer ce genre de module et combien ça va nous coĂ»ter ? TrĂšs cordialement, âŹ241 Offre moyenne 10 offres Connector Prestashop to V15 via Github Tout est dans le titre, pour lâinstant ça bloque et le module nâapparaĂźt pas en Front en Test et donc⊠en Prod Connecteur Prestashop par GlobalteckzâŠ. prestashop_connector_gt Max 1 h ou 2. Merci Jess âŹ133 Offre moyenne 3 offres Nous avons beaucoup de problĂšmes avec l'enregistrement et le paiement de nos clients. Configuration SuperCheckout de Knowband Paiement PayPal et Braintree ExpĂ©dition Mondial Relays Il faut revoir SuperCheckout et faire un upgrade. Attention; La version actuelle a Ă©tĂ© modifiĂ© par Knowband afin de fonctionner corretement. âŹ629 Offre moyenne 15 offres J'ai dĂ©veloppĂ© un site en Prestashop En cours de dĂ©veloppement et je souhaiterais avoir une App qui tournerais sur android et IOS afin de suivre les ventes aux enchĂšres en direct sur portable. âŹ4629 Offre moyenne 16 offres CrĂ©ation d'un module Prestashop ou pages indĂ©pendantes sous Java, ou autres langages intĂ©grant automatiquement une sĂ©lection de produits Amazon via l'API intĂ©gration de donnĂ©es - Titres - Description - Tarif - Tarif rĂ©duit. Avec filtrages par prix, rĂ©ductions. âŹ224 Offre moyenne 2 offres CrĂ©ation d'un module Prestashop ou pages indĂ©pendantes sous Java, ou autres langages intĂ©grant automatiquement une sĂ©lection de produits Amazon via l'API intĂ©gration de donnĂ©es - Titres - Description - Tarif - Tarif rĂ©duit. Avec filtrages par prix, rĂ©ductions. âŹ668 Offre moyenne 8 offres Afin d'amĂ©liorer notre trafic et visibilitĂ© sur internet, nous avons dĂ©cidĂ© de mettre en place une campagne Google Shopping pour notre boutique dĂ©veloppĂ©e sur le CMS Prestashop. Nous sommes Ă la recherche d'un spĂ©cialiste pour la mise en place efficace de cette campagne sans suspension non justifiĂ©e de la part de Google. Nous voudrions une prestation globale qui inclut la crĂ©ation et la gestion de la campagne Google Shopping. âŹ386 Offre moyenne 10 offres I want to rebuild my website new design,new payment process I need an excellent SEO on Google and 's about a school supplies website. I also need to speed up the loading of the pages. This website is under prestashop website âŹ16 / hr Offre moyenne 36 offres Nous cherchons Ă dupliquer notre site e-Commerce pour le passer sur un CMS type prestashop. Le site possĂšde les particularitĂ©s suivante - critĂšres de recherche en entonnoirs en sĂ©lectionnant des critĂšres l'internaute rĂ©duits au fur et Ă mesure les critĂšres disponibles - les articles 40 critĂšres/ les fiches techniques/les clients/ les commandes/ les BL/ les factures / les projets / sont liĂ©s Ă notre ERP via un connecteur Atoo sync - pour les expĂ©dition nous utiliserons le connecteur DPD ou Boxtal un module PrestaShop existe - les payements se font par le module systemPay - nous aurons besoin d'un module 360° pour nos produits nous fournissons les fichiers... âŹ1317 Offre moyenne 37 offres 1. Le courriel de confirmation de nouvelle commande n'est pas assez concis, peu importe le nombre d'items commandĂ©s, je dois toujours imprimer 2 pages, je voudrais ajuster le formulaire pour que tout s'imprime sur 1 seule page. 2. Je cherche un moyen pour faire la compilation des items vendus sur plusieurs commandes clients. 3. Nos boutiques sont toutes privĂ©s et sont spĂ©cialisĂ©es pour des programmes d'uniformes vestimentaires pour les employĂ©s. Je dois entrer un grand nombre de profils d'employĂ©s et le faire un a un demande un temps fou, existe-t-il un moyen d'importer une liste excel et crĂ©er plus dizaines et parfois centaines d'employĂ©s facilement? âŹ345 Offre moyenne 8 offres CrĂ©ation et Remplissage d'environ 400 fiches produits sur prestashop en Français Sex-shop intĂ©gration textes et images + SEO + paramĂ©trage quantitĂ©s, prix, dĂ©clinaisons âŹ153 Offre moyenne 25 offres Bonjour je souhaiterais crĂ©e un calendrier de l'avent sur mon site prestashop pour mes clients allant du 1 dĂ©cembre au 25 dĂ©cembre avec les conditions suivantes - seulement quelque gagnant par jours - ils ne peuvent jouer qu'une seule fois par jours âŹ810 Offre moyenne 29 offres Je suis un commerce indĂ©pendant de prĂȘt a porter homme et femme sous l'enseigne LE GRENIER a Grasse 06. Je possĂšde un site e-commerce Prestashop relie a mon logiciel de caisse PROSHOP avec Store Manager pour la mise a jour automatique des articles , des photos et des ventes . Mon site "" est depuis quelques temps trĂšs ralentis , tant en back office qu'en front office et meme totalement bloquĂ© depuis quelques jours. Je recherche donc une personne qui pourrais dans un 1er temps dĂ©bloquer mon site et trouver pourquoi il se bloque et ensuite m'apporter une assistance et des solutions pour un meilleur fonctionnement de site mise en valeur du site , rĂ©fĂ©rencement , animation . Cordialement Pascal Gol... âŹ485 Offre moyenne 25 offres Instalacion y programacion de plantilla PrestaShop vinculado a programa de gestion âŹ611 Offre moyenne 43 offres Bonjour, je recherche aujourd'hui quelque personne pour la crĂ©ation de mes produit sur mon site web, j'ai 2500 produit a ajoutĂ© a la mains c'est a dire recherche via le code barre sur internet puis rentrĂ© les informations suivante titre du produit, rĂ©capitulatif, prix ttc, stock = 0, ean13 et une photo âŹ595 Offre moyenne 10 offres Migration d'un site existant Prestashop vers ainsi que migration des modules âŹ366 Offre moyenne 28 offres Plusieurs rĂ©glages Ă rĂ©aliser - Changement de logo - Correction de la redirection pour certains liens - Changement de couleur du thĂšme - AmĂ©lioration de la mise en page centrer le menu, produits, etc. Pour rĂ©sumer partir du thĂšme en place et se rapprocher le plus possible de l'ancien thĂšme non compatible avec prestashop âŹ493 Offre moyenne 40 offres ...etc. âą Recherche et intĂ©gration dâinformations produits descriptions, image et tout autre mĂ©dia âą Appui pour diverses actions de communication et marketing Profil souhaitĂ© âą TrĂšs Ă l'aise en informatique âą CapacitĂ© de recherche de lâinformation âą Sens des responsabilitĂ©s et de l'organisation âą Autonomie et exĂ©cution pragmatique des tĂąches âą Bonne connaissance du fonctionnement dâun CMS PrestaShop est un atout âą Bonne maĂźtrise de Photoshop traitement dâimages âą Connaissance de Facebook Business est un atout âą ExpĂ©rience dans une fonction similaire est un atout Vous serez intĂ©grĂ©e au sein de notre &... âŹ10 / hr Offre moyenne 18 offres 1. ERD 2. Normalisation 4NF, BCNF 3. SQL Statements DDL, DML âŹ120 Offre moyenne 8 offres Plusieurs rĂ©glages Ă rĂ©aliser - Changement de logo - Correction de la redirection pour certains liens - Changement de couleur du thĂšme - AmĂ©lioration de la mise en page centrer le menu, produits, etc. Pour rĂ©sumer partir du thĂšme en place et se rapprocher le plus possible de l'ancien thĂšme non compatible avec prestashop âŹ553 Offre moyenne 43 offres 1. ERD 2. Normalisation 4NF, BCNF 3. SQL Statements DDL, DML âŹ43 Offre moyenne 5 offres Bonjour Lantoniaaina, ĂȘtes vous compĂ©tent pour la crĂ©ation de site prestashop?Je cherche quelqu'un pour l'adaptation du style . âŹ95 Offre moyenne 1 offres Bonjour Antoine, j'aimerai implanter mon hĂ©bergement web et mettre en place une base MySQL et installer un module prestashop sur OVH . âŹ15 / hr Offre moyenne 1 offres Bonjour, j'aimerai implanter mon hĂ©bergement web et mettre en place une base MySQL et installer un module prestashop sur OVH . Uniquement prestataire Français SVP. âŹ18 / hr Offre moyenne 16 offres French Albanian Bulgarian Bosnian 3 male voice overs and 3 female voice over will be performed. Maximum of 20 videos of minutes on average per person. we don't need audio sync. just the voiceover. Français Albanais Bulgare Bosniaque 3 voix off masculines et 3 voix off fĂ©minines seront interprĂ©tĂ©es. Maximum de 20 vidĂ©os de 2,5 minutes en moyenne par personne. nous n'avons pas besoin de synchronisation d'audio. juste la voix off. âŹ19 / hr Offre moyenne 8 offres Prestashop est installĂ©. Nous avons besoin de changer le template et faire qq modifications sur le design. + importer des articles provenant d'un vieux site. les donnĂ©es sont dans une base mysql. âŹ565 Offre moyenne 42 offres Bonjour, Je souhaite finir un site dâenchĂšre sur prestashop et modifier le design du site, mettre le systĂšme dâenchĂšre en place, ajouter quelques fonctionnalitĂ©s dont celle de vĂ©rification de la solvabilitĂ© du client avant de placer son enchĂšre. il y a un freelancer qui a commencer le travail mais, je vois qu'il n'est pas capable de fini et il na pas les compĂ©tences nĂ©cessaires pour faire le travail. il n'a pas fait ce que je lui ai demandĂ© et m'a fait autre chose. j'ai vraiment besoin de quelqu'un sĂ©rieux. pas sĂ©rieux ce n'est pas la peine . voici mon site et voici a ce que je souhaite que cela ressemble Je vous donnerais plus de dĂ©ta... âŹ559 Offre moyenne 9 offres Bonjour, Je souhaite finir un site dâenchĂšre sur prestashop et modifier le design du site, mettre le systĂšme dâenchĂšre en place, ajouter quelques fonctionnalitĂ©s dont celle de vĂ©rification de la solvabilitĂ© du client avant de placer son enchĂšre. il y a un freelancer qui a commencer le travail mais, je vois qu'il n'est pas capable de fini et il na pas les compĂ©tences nĂ©cessaires pour faire le travail. il n'a pas fait ce que je lui ai demandĂ© et m'a fait autre chose. j'ai vraiment besoin de quelqu'un sĂ©rieux. pas sĂ©rieux ce n'est pas la peine . voici mon site et voici a ce que je souhaite que cela ressemble Je vous donnerais plus de dĂ©tail... âŹ210 Offre moyenne 17 offres Nous avons un site web prestashop fonctionnant en marketplace et souhaitons la rendre conforme Ă la rĂ©glementation europĂ©enne. Pour pouvoir payer directement les vendeurs de la marketplace sans faire de la sĂ©questration d'argent, nous souhaitons intĂ©grer l'API stripe connect custom sur le site web. Le but sera d'avoir sous stripe des sous-comptes qui seront ceux des vendeurs et qu'Ă chaque achat le paiement soit directement reparti sur les comptes de la marketplace et celui du vendeur concernĂ©.. La marketplace n'aura donc qu'Ă collecter dans un workflow les coordonnĂ©es bancaires du vendeur afin de les inscrire dans le sous-compte. Tout en vous basant sur la documentation de stripe connect... âŹ623 Offre moyenne 20 offres Nous sommes une agence spĂ©cialisĂ©e notamment sur PrestaShop, avec deux dĂ©veloppeurs certifiĂ©s PS. Nous dĂ©veloppons diffĂ©rents modules officiels pour la Poste Suisse Ă©galement. Nous cherchons Ă complĂ©ter notre Ă©quipe interne avec 1 ou 2 freelances ou une agence quâon pourrait mandater frĂ©quemment, basĂ© sur un tarif horaire. Nous pouvons segmenter les demandes que nous vous ferons en plusieurs types de compĂ©tences Niveau 1 - IntĂ©gration de contenus sur des pages statiques - IntĂ©gration de traductions - Configuration de modules habituels - Support Ă nos clients qui disposent dâun e-commerce en marque blanche nous vous donnons accĂšs Ă notre s... âŹ43 / hr Offre moyenne 20 offres